Fille du regretté Gaston Mandeville, Samuele est canadienne. Québecquoise, très exactement. Engagée en faveur des minorités queer et des droits des femmes, elle nous propose son second long playing. Et le titre d’entrée, « Egalité de papier », est une ode au féminisme, un spoken word sur le discours égalitaire et la place réservée aux femmes dans la sphère sociale. La deuxième piste, « La sortie », traite de la solidarité féminine et de l’autodétermination. Bref, le ton est donné. Ce qui n’empêche pas l’artiste d’écrire également des chansons d’amour. Alternant compos bien électriques, qui auraient pu figurer au répertoire de Stephen Stills (NDR : mais alors dans la langue de Shakespeare), qu’elle enrichit circonstanciellement de cuivres, et pistes minimalistes, elle nous propose, soutenue par un solide quatuor, un cocktail de blues, rock et folk, dont les mélodies pop, sont particulièrement soignées. Et chante d’une voix, dont les inflexions sont susceptibles de rappeler, surtout quand elles deviennent versatiles, Véronique Sanson (NDR : oui, c’est vrai, Sanson et Stills ont divorcés en 1980, mais il reste quand même des traces musicales…) Mais l’opus varie les plaisirs. Depuis le blues cool au minimalisme, en passant par le mid tempo et même le jazz, à l’instar du syncopé « Sirène », qui met en exergue une trompette bien sentie et dont le drumming spécifique y contribue largement. Sans oublier les arrangements de cuivres particulièrement r&b qui enrichissent le tendre « Compter sur ça ». Une excellente surprise !