Tommy Dardar n’a guère de notoriété. Ce chanteur/compositeur/harmoniciste a pourtant gravité, à une certaine époque, autour de la Gulf Coast, aux USA. Il avait publié un album intitulé "Fool for love", en 1999. Il avait ensuite commencé à mettre en boîte ce qui devait être son second opus. Mais pour des raisons financières, il dû abandonner le projet. Neuf plages avaient alors été enregistrées à Los Angeles, au studio Ultra Tone. Il avait alors bénéficié de la collaboration de la crème des musiciens locaux ; et notamment Tony Braunagel, Hutch Hutchinson, Jon Cleary et Johnny Lee Schell. Depuis Braunagel a acquis une solide réputation comme producteur. Il a donc décidé de retravailler les morceaux, après avoir invité quelques amis, dont Terry Wilson, Teresa James, Joe Sublett et quelques autres encore. En bénéficiant du soutien de la Société de Blues de Houston, il a ainsi pu retravailler une œuvre qui datait quand même de près de 20 ans !
Le riff de slide découpé par Schell imprime le tempo du Chicago shuffle "It's good to be King", lorsqu’elle n’entre pas en effervescence. L’harmo participe activement à cette agitation. Et solide, la voix est taillée pour le blues. Dardar a composé deux plages de toute bonne facture. D’abord "Headed down to Houma", une piste qui nous entraîne dans le Sud profond, jusqu’au cœur des bayous. Puis l’indolent "In my mind", un morceau dominé par l’orgue, mais qui permet un envol des cordes de Johnny Lee. Au piano, John Cleary tire régulièrement son épingle du jeu. Et tout particulièrement lors de l'excellent "Baby I Can tell" et de "Let's go back to New Orleans", un titre entretenu par les percussions de Tony Braunagel. Roots, "Dangerous woman" est tapissé par l'orgue et enfiévré par l'harmonica de Dardar. Et les solistes ont littéralement la rage, que ce soit Cleary aux ivoires, la guitare ou l’harmo, tout au long du boogie rock, "Shake a log"…