« Delusions of Grandeur » constitue le premier album d'un groupe anversois composé de Johan Verckist (voix et guitare), Philipp Weies (guitare), Hans De Prins (synthé), Luk Michiels (basse) et Steven Cassiers (drums et percussion). Formé en 2004, le groupe n'est plus inconnu en Flandre où il a déjà remporté quelques prix, notamment lors du concours organisé par le Poppunt Magazine, pour sa chanson « Travel in Style ». En 2006, General Mindy atteint la demi-finale de l'Humo's Rock Rally et, l'année suivante, nos amis anversois attireront même l'attention du label anglais Jesus Factory qui sélectionnera leur chanson « Frequently Obscene » pour alimenter leur compilation annuelle de nouveaux jeunes talents.
Le groupe fraîchement émoulu n'a donc pas à rougir du parcours déjà entamé même si, jusqu'à ce jour, il est passé relativement inaperçu dans le sud du pays. Il ne devrait pas non plus rougir de son premier album, un condensé de tout le potentiel emmagasiné par ces cinq artistes. Dès les premiers instants d'écoute, on sent les influences de Johan et ses amis qui sont aussi nombreuses que variées. Cette impression ne me quittera pas tout au long des treize plages de l'album. Le groupe les assume en affichant une palette de morceaux très diversifiée. La voix de Johan Verckist dans « Max Harris », la première chanson de l'elpee, recèle des intonations qui évoquent furieusement Murray Lightborn, le chanteur charismatique du groupe The Dears. La musique des artistes anversois, une pop pêchue, entraînante et équilibrée, sait se montrer musclée. Les jeux de guitare échangés entre Johan Verckist et Philipp Weies sont d'ailleurs très bons. Le groupe manifeste une réelle cohésion et chacun a le loisir d'exprimer ses talents. Cela fait plaisir à entendre ! La mélodie est également susceptible de se fondre dans la douceur. Bref, nos amis ne se refusent rien, pas même des accents folks dans le morceau « Prozac Candy » des plus réussis. Oserais-je dire que le petit air que nous fredonne Hans De Prins, à l’aide de son synthé, dans « Features » m'a rappelé les sempiternelles mélopées de notre André Brasseur national ?
Chaque compo de « Delusions of Grandeur » mérite un commentaire. Tantôt pour l'image qu'ils évoquent, le dialogue des instruments ou encore le clin d'œil adressé à tel ou tel artiste du goût des Anversois. General Mindy démarre du bon pied, c'est certain. Cependant, tout l'album n'est pas du même niveau. Le contraire aurait été étonnant pour un premier opus. La musique est parfois perfectible, un peu brouillonne. Et puis les petits effets électroniques parsèment parfois inutilement la mélodie, la parasitant du même coup. Rien de bien méchant en somme. Si General Mindy poursuit sur sa lancée, son avenir est assuré !