Au début des années 70, Nazareth a vécu dans l’ombre des trois grandes formations de hard rock de l’époque, dont il est inutile de citer les noms. Formé en Ecosse par le chanteur Dan McCafferty, le combo connaîtra son heure de gloire en 1975, lors de la sortie du mythique « Hair of the Dog », et gagnera l’estime des fans américains en commettant le très lourd « No Mean City ». Mais c’est néanmoins une power ballade qui va décrocher la timbale : « Love Hurts ». Cette reprise des Everly Brothers, également chantée par Cher quelques années plus tard, propulse McCafferty et ses compères à la tête des hit-parades. Le combo traverse difficilement les années 80. Ses albums sont moyens, et les tournées laissent apparaître un cruel manque de motivation au sein de la formation. Nazareth n’a jamais réellement splitté. Il a vivoté, et revient aujourd’hui sous un line up impliquant deux membres de la formation originale. Dan McCafferty et Pete Agnew se sont adjoint les services de Lee Agnew, et du guitariste Jimmy Murrison.
L’écoute du premier titre de « The News », « Goin Loco », nous renvoie à la vague funk metal qui a déferlé à la fin des années 80. On pense à Mindfunk, à Living Colour et même à Red Hot Chili Peppers. Le son est tonique, et la voix de Mc Cafferty toujours aussi reconnaissable. Dans l’ensemble, Nazareth continue à appliquer la formule qui a fait le succès de ses plus célèbres albums. Il combine les élans folk et funky, la lourdeur malsaine, un certain instinct orchestral, le tout parsemé de quelques notes de boogie. Malheureusement, aucun titre ne se démarque vraiment de cette nouvelle offrande. On épinglera quand même l’énergique « Liar » et le survitaminé « Keep on Travellin » ; mais l’ensemble demeure sans grande inspiration et donne l’impression d’un groupe fatigué, au bout du rouleau. Et n’est pas leur « The News » qui parviendra à séduire les fans de Velvet Revolver, Cavalera Conspiracy ou encore de Nightwish. Seuls quelques nostalgiques y trouveront un peu de satisfaction…