Sextet en provenance d’Oakland, Subtle pratique une musique que l’on peut vraiment qualifier d’hybride. A la croisée des chemins de l’électro, du rock et du hip-hop, les onze plages composant « A new white » (c’est le nom de l’album) mangent d’ailleurs un peu à tous les râteliers pour finir par engendrer un ensemble sonore compact et cohérent. Jalonnées de beats tour à tour lourds ou syncopés ainsi que de samples froids, les ambiances proposées ici se révèlent résolument apocalyptiques et hivernales au point de pouvoir revendiquer l’étiquette d’‘enfer industriel’ ou de ‘cauchemar peuplé de petits nains maléfiques’. L’ensemble est, de plus, bien soutenu par un MC à la voix paranoïaque qui, s’il se mettait au rock pur et dur, pourrait sérieusement penser à faire l’une ou l’autre pige du côté des Pixies si d’aventure Frank Black était victime d’une indigestion… On retiendra ainsi, au cours de ces quarante minutes de voyage polaire, des titres comme « I love L.A » et sa guitare gentillette faussement annonciatrice de moments de plénitude ainsi qu’un « Silence… » à l’ambiance de Noël nucléaire. Au final, et ce malgré une voix qui pourra agacer sur la longueur, « A new white » se révélera fort intéressant à petites doses…