Géographiquement, Paolo Nutini sort déjà de l´ordinaire - malgré son nom, il est né en Ecosse - mais ce n’est pas l´aspect le plus remarquable de sa personne. Du haut de ses dix-neuf printemps, ce jouvenceau étonne. A cause de son timbre rauque, puissant et émouvant, et puis de son sens mélodique incroyablement développé. Initié par son grand-père aux géants Noirs tels que Ray Charles, il s´est très tôt révélé un excellent chanteur, développant une voix évoquant Otis Redding, Marvin Gaye, Rod Stewart ou Van Morrison, et aiguisant son songwriting. Il a ainsi offert quelques apparitions remarquées au sein de célèbres programmes de la BBC - Top of The Pops, Late Night With Jools Holland - et partagé la scène avec quelques grands noms tels que Robert Plant, Solomon Burke ou Ben E. King. Bref, le poulain idéal pour Atlantic Records.
« These Streets » aligne une dizaine de titres naviguant entre pop, folk et soul, à la mélancolie communicative. ‘A la base, cet album est comme le journal intime de mes trois dernières années’, déclare l’intéressé. Episodiquement, quelques petites touches électriques assurent le relief nécessaire à l´ensemble. A l’instar du Stonien « Jenny Don’t Be Hasty » ou de « Loving You » parcouru de chœurs très soul. « Alloway Grove », la dernière plage, laisse même transparaître quelques tonalités countrysantes et recèle un sympathique ghost track : « Last Request ». Un des morceaux-phares de l´album, proposé sous une version dénudée où la voix ne s´accompagne que d’un piano et d´une guitare acoustique.
Rien de bien révolutionnaire ici cependant, mais on doit admettre être en présence d’un très grand talent en devenir…