Le nom ne vous évoque peut-être rien, mais Chip Taylor n’est pas un bleu : compositeur de quelques unes des plus belles pages musicales des années 60 – « Wild Thing » des Troggs ou « Try A Little Bit Harder » de Janis Joplin, pour n’en citer que deux - il évolue depuis quelques années dans le style americana en compagnie de la chanteuse violoniste Carrie Rodriguez. Cet « Unglorious Hallelujah » réunit sur deux disques les morceaux qu’ils estimaient ne pas convenir à leur répertoire en duo. Ce qu’il appelle sa ‘thérapie musicale’ ; un terme qui prend tout son sens à l’écoute d’un morceau comme « Christmas In Jail », triste expérience personnelle qu’il décrit comme le pire jour de sa vie. La voix profonde de Taylor rappelle parfois Johnny Cash et sa complice Carrie Rodriguez est régulièrement venue poser quelques jolis chœurs en écho.
Sur le premier CD, « Unglorious Hallelujah », Chip Taylor trousse une douzaine de jolies ballades country, exorcisant ses démons (« I Need Some Help With That », qui évoque ses problèmes de bouteille) ou se transformant en conteur (« Jacknife »). « Hallelujah Boys » tâte de la critique politique tandis que « Michael’s Song » s’avère véritablement poignant. La seconde galette, « Red, Red Rose & Other Songs of Love, Pain & Destruction », compte également douze morceaux mais possède un ton plus léger, et se révèle moins marquant.
Au final, peut être cet « Unglorious Hallelujah » aurait-il gagné à être plus concis ou mieux équilibré, mais c’est souvent ce qu’on raconte face à des albums aussi personnels.