Non ce n’est pas Bob Dylan qui est venu prêter sa voix pour enregistrer cet album, mais bien Hamilton Leithauser. Il ne prête d’ailleurs rien du tout puisqu’il est le chanteur de The Walkmen, un quintet issu de New York. Pourtant, le constat est troublant. Et franchement, vous pourriez facilement mettre en couleur 99% de vos cobayes. Maintenant, pour la musique c’est quand même fort différent. Tout d’abord, la formation est manifestement influencée par le Velvet Underground. Le phrasé de guitare dispensé par Paul Maroon en est la plus parfaite démonstration. Encore que parfois il vire au psychédélisme (NDR : ou à la noisy). Celui (NDR : ou celle) de My Bloody Valentine, pour ne rien vous cacher. Ce qui ne l’empêche pas d’opérer l’une ou l’autre incursion dans le surf. Un peu à la manière d’Alan Price Set. Une structure bien électrique sur laquelle The Walkmen tisse alors de multiples nuances. Mariachi (voire cajun), dès que les cuivres entrent dans la danse ou que le piano bar résonne un peu ‘ragtime’. Garage quand les claviers entretiennent un climat ‘vintage’, spectral, malsain. A cet instant, on ne peut s’empêcher de penser à un Sir Douglas Quintet en moins r’n’b. On a aussi droit à de la lo fi et du punk. Parfois à des percussions tribales. Le dernier morceau de l’elpee (« Another one goes by ») épouse même le tempo d’un paso doble. Côté lyrics, les chansons abordent des sujets souvent décadents, éthyliques. Et de ses conséquences… On a parfois même l’impression que les chansons de ce disque ressemblent à autant de fresques peintes par Toulouse-Lautrec. Et il y en a douze sur « A hundred miles off », le troisième opus de The Walkmen…