Dignes représentants de la peu florissante scène Emo british, Hell Is For Heroes nous livre enfin son second album, un disque qui était déjà disponible les bacs, Outre-manche, depuis mars dernier. « Transmit Disrupt » mérite d’être qualifié de décent successeur à « The Neon Handshake » (2003), une plaque acérée qui sentait bon la hargne tempérée et avait ravi les critiques anglais à l’époque de sa sortie. Ici, le groupe réitère ce qu’il avait déjà fait il y a deux ans. Ce qui est loin d’être une mauvaise chose. Effaçant les petites erreurs de débutant parcourant le premier opus, le quintet reverse la même passion et l’augmente d’une bonne dose de maturité. Le genre Emo version UK se voulant bien plus lourd que son homologue ricain, le groupe sert sa cause avec honneur. Dès les premières secondes, « Kamichi » déferle dans les oreilles de l’auditeur tel les armées de César à Pharsale. Take no prisoners ! On tombe rapidement dans le piège et se laisse prendre par la fureur des « Folded Paper Figures » et autres « Silent As The Grave ». Les moments de répit autorisés par « Transmit Disrupt » et « They Will Call Us Savages » ne rendent la victoire de Hell Is For Heroes que plus inexorable. A l’heure où Hundred Reasons est porté disparu et Funeral For A Friend s’endort sur ses lauriers, Hell Is For Heroes peut clamer en toute légitimité le poste d’empereurs Emo made in UK.