Depuis (trop) longtemps la France s’est spécialisée dans la production industrielle de groupes comme « La Tchoucrav’ ». Pratiquant une sorte de ‘cross-over’ alliant reggae, métal, ska et ragga, ces musiciens aux allures de saltimbanques sortis de l’école du cirque envahissent tous les ans les festivals de type ‘Couleur Café’ afin de faire s’esbaudir, un mojito à la main, une jeunesse alter mondialiste branchée en mal d’exotisme bon marché. Complètement pété au THC, un litre de Borghetti dans le bide et les sens en éveil suite à la présence sous le chapiteau de l’équipe nationale féminine de foot du Brésil, la pilule peut encore passer. Mais une fois rentré à la maison, sur album, elle reste bien souvent en travers de la gorge. Ce mélange de styles et le côté ‘Ouais, faisons la fête ! Si on jouait du reggae avec une grosse disto heavy métal ? Si on demandait à Gérard de venir jouer du didjeeridoo sur notre morceau latino ? Youppie, composons un morceau où on se fout de la balle de la chanson française…’ sont bien souvent un maigre paravent destiné à camoufler un manque cruel d’inspiration. Sous prétexte de faire la fête, on pond souvent de la daube… Malheureusement pour nous et pour eux, « La Tchoukrav’» n’échappe pas à la règle. Leur album part dans tous les sens mais ne mène nulle part… La plupart des morceaux se contentent de répéter les clichés typiques de ce style de groupe. « Hey hey hey hey alright » fait la voix et c’est parti pour un morceau vaguement punk, une ‘bombe’ à la guitare hispanisante ou encore un plan métal/ragga éculé. Quant aux rares moments où le groupe semble trouver le ton ou la mélodie juste, c’est la voix, mal assurée et débitant des paroles sans intérêt, qui se charge de tout foutre par terre. Si la chaleur estivale rend parfois l’oreille du brave festivalier plus tolérante, la réponse à cet « Attentat Musical » risque malheureusement de se trouver quelque part du côté de Guantanamo…