Après avoir milité, comme guitariste, chez les Smiths, Johnny Marr a participé à différents projets, dont Modest Mouse, The The et The Electronic. Ce n’est qu’en 2013 qu’il s’est décidé à se lancer dans une carrière en solitaire, même si en 2003, il avait publié un elpee en compagnie d’un groupe baptisé The Healers. Bref, en tenant compte de ce premier essai, « Call the comet » constitue son quatrième long playing solo. Et c’est une franche réussite ! D’abord sa voix passe beaucoup mieux la rampe. Et elle sert de nombreuses compos mélodieuses au cours desquelles ses interventions de guitare, tour à tour limpides, épiques, palpitantes ou explosives font vraiment la différence.
Lumineux, « Rise », morceau d’ouverture, révèle une voix charismatique. Gravé en single, l’enlevé « The Tracers » nous réserve, comme chœurs, des ‘ouh ouh’ rappelant le « Sympathy for the devil » des Stones. « Hey angel » aurait pu naître de la rencontre entre le glam de T Rex et la britpop de Hurricane #1. De la britpop qu’on retrouve lors du titre final, « A different gun », mais dans l’esprit de Cast, une compo qui pose une réflexion sur l’attentat terroriste, commis à Nice, en 2016. Une forme de pop/rock bien british qui alimente « Hi hello », une piste dont les arpèges de gratte rappellent le « There is a light that never goes out » des Smiths. Mais également, « Day in day out », même s’il lorgne plutôt vers Icicle Works. Mais cet LP nous réserve d’autres surprises. A l’instar de l’électro dark « New Dominions », un morceau narratif inspiré par Suicide et Tones on Tail. Du presque prog « Walk into the sea », une plage envoûtante, théâtrale et romantique, construite en crescendo. Du sombre « My eternal », piste sise à la croisée des chemins du New Order originel (les arrangements), de Cure (ces synthés), d’Echo & The Bunnymen (la voix) et de Sad Lovers & Giants (l’atmosphère). Funky est spasmodique, « Bug » aurait pu figurer au répertoire de Lenny Kravitz. Enfin, si la mélodie de « Spiral cities » est digne de Tears For Fears, celle d’« Actor attractor », nonobstant son tempo krautrock et des percus ‘joydisionesques’, adopte une démarche plutôt proche de Depeche Mode…
Côté textes, Marr imagine un monde meilleur, au cours duquel l’être humain pourrait vivre au sein d’une société privilégiant la bienveillance, la curiosité et l’intelligence au détriment du profit et du pouvoir.
Un must !