En 2015, The Chills publiait l’album « Silver bullets », dix-neuf ans après avoir gravé son précédent elpee. De toute bonne facture, cet opus célébrait le retour en forme de son leader Martin Philipps et surtout la stabilisation de son état de santé. Il n’aura donc fallu que trois années avant que le groupe néo-zélandais ne sorte son sixième LP.
Première constatation, la production est plus léchée et les arrangements particulièrement soignés. Ce qui rend les compos plus pop. Surtout les trois premières du long playing. Dont le contagieux « Time to atone », une plage idéale à siffloter sous la douche. Egalement le morceau d’entrée « Bad Sugar » qui tente d’expliquer pourquoi les gens se tournent vers la religion. Et puis la valse « The greatest guide », une piste désenchantée, subtilement glam, qui rend hommage aux icônes disparues, dont Bowie, Lou Reed et Prince. De valse, il en est également question tout au long du tourbillonnant « Lord of all I survy ». Très souvent autobiographiques, ses chansons évoquent les souvenirs de Martin ou abordent le sujet de la spiritualité, mais sous un angle paradoxalement optimiste. A l’instar du morceau final « In harmony », nonobstant son message politique. Uptempo mais aussi sauvage, c’est également un des meilleurs morceaux, par ailleurs. Tout comme l’excellent « Complex ». Et paradoxalement ces deux titres sont infiltrés de claviers fluides, ondoyants, rappelant ceux de Dave Greenfield chez les Stranglers.
Sans quoi, on retrouve la voix bien timbrée de Martin, les sonorités de gratte chatoyantes et étincelantes spécifiques aux Chills, sans oublier ce sens mélodique imparable qui a fait sa notoriété…
Dommage, néanmoins, que la boule de neige ne soit pas plus serrée…