On connaissait Jon Spencer à travers le Jon Spencer Blues Explosion, The Honeymoon Killers, Pussy Galore, Heavy Trash ainsi que Boss Hog. Il vient de graver son premier elpee solo. Enfin pas tout à fait, puisqu’il est soutenu par Sam Coomes aux synthés et M. Sord aux drums. Et nonobstant son titre, cet album n’est pas une compilation, mais bien un LP studio.
Découpé en 12 plages, qui ne dépassent jamais les 3’, « Spencer sings the hits » s’ouvre par l’offensif « Do the trash can ». Libérant un fameux groove il est digne des Cramps. D’autant plus que Spencer nous réserve déjà un premier cri primal. D’ailleurs on retrouve régulièrement ses onomatopées caractéristiques tout au long de cet elpee, et bien sûr son style vocal déclamatoire inimitable, qui emprunte même un flow presque hip hop sur « Hornet » ainsi que l’implacable « Wilderness ». Les deux plages les plus blues, « Cape » et « Love handle », entrecoupées de brèves interruptions, rappellent l’admiration que porte Jon à R.L. Burnside. Des breaks qui sont encore plus fréquents tout au long de « Fake ». « Time 2 be bad » est gorgé de fuzz poisseux ainsi que de riffs sales et fiévreux alors que « Alien humidity » est aussi aride que spasmodique. Un titre plus rock voire même grunge : le single potentiel « I got the hits ». Enlevé, « Beetles boots » aurait pu figurer au répertoire des B52’s, mais sans Katie Pierson et Cindy Wilson, la voix de Jon adoptant cependant les mêmes inflexions que celle de Fred Schneider. Plus eighties, « Ghost » – qui porte bien son titre – baigne au sein d’un climat dark, menaçant, alors que « Overload » se distingue par des couplets inspirés de Depeche Mode, les quelques bidouillages électroniques, accentuant cette impression.
Jon Spencer se produira ce 1er mai 2019 dans le cadre du festival Roots & Roses, à Lessines.