Cinq longues années déjà que Blood Red Shoes n’avait plus sorti d’album. Et le duo a failli jeter l’éponge, épuisé par plus de 10 années de tournée. Finalement, en se brisant fortuitement le bras, suite à un accident de vélo, Laura Mary Carter a été forcée de prendre une pause. Elle est alors partie aux States, abandonnant Steven Graham Ansell, pour y bosser en compagnie de producteurs. Et en même temps s’est mise à composer… au synthé. Ce qui explique sans doute pourquoi le cinquième elpee de B.R.S. laisse une bonne place à l’électronique, pour embrasser un style qu’on pourrait qualifier d’électro/rock.
Et à première écoute, hormis la voix de Laura, bien différente de celle Shirley Manson, on ne peut s’empêcher de penser à Garbage. Surtout pour les titres les plus percutants, même si le lancinant « Beverly », auquel participe Ed Harcourt, lorgne plutôt vers The Kills, « Anxiety », les Black Keys, et « Howl », Lamb, sous a forme la plus organique. L’opus recèle cependant des morceaux plus atmosphériques, comme le spasmodique « Nearer », au cours duquel la voix plaintive de Laura rappelle celle de Beth Gibbons et puis surtout « Find my own remorse » réminiscent de Naked Eyes (NDR : souvenez-vous de sa version du « Something there to remind me » en 1983, une compo signée Burt Bacharach et Hal David, mais popularisée par Sandy Shaw, en 1964… un bail !)
Bref, « Get tragic » est un album plutôt agréable à écouter. Mais a-t-on besoin d’un nouveau Garbage, en 2019 ?
En concert dans le cadre des Nuits Botanique ce 25 avril 2019.