En 40 ans de carrière, Joe Jackson aura donc sorti 20 albums, et « Fool » constitue son dernier. Malgré son titre, cet opus ne suscité par vraiment la folie, même si la langue du musicien britannique est toujours aussi acide. En fait, à travers ses 8 chansons, il réalise une nouvelle synthèse d’un parcours au cours duquel il a embrassé une multitude de styles, depuis le punk au jazz, en passant par la new wave, le classique, la pop et le rock. Et on en passe…
Une constante : sa voix toujours aussi fragile, claire et juvénile, son sens mélodique aiguisé, le soin apporté aux arrangements et puis ses remarquables interventions au piano (NDR : elles sont même lumineuses tout au long du chatoyant et élégiaque « Strange land »).
Cependant si l’opus recèle plusieurs plages pop aussi accrocheuses qu’efficaces (« Big Black cloud », la ballade pop ‘so british’ « Dave », un « 32 kisses » qui aurait pu figurer sur « Night and day »), l’artiste ne manque pas d’apporter de subtiles nuances à ses compos. A l’instar de « Fabulously absolute » et du titre maître. Des morceaux capricieux et presque post punk. Paru en single, le premier est rythmé et plutôt allègre. Tour à tour orientaliste ou latino, le second lorgne carrément vers Elvis Costello, malgré des références latinos (‘rumba ?). Des références qu’on retrouve sur le final « Alchemy », une autre ballade qu’on aurait pu également retrouver sur « Night and day ». Enfin le sophistiqué « Friend better » est partagé entre couplets légèrement funkysants (Prince ?) et refrains hymniques.
Bref, un Joe Jackson égal à lui-même et qui se produira dans le cadre du festival Cactus, le samedi 6 juillet 2019, mais aussi ce 15 avril à l'AB de Bruxelles.