En cette période de relations tourmentées entre l’Europe et les Etats-Unis, il est toujours agréable de se rendre compte que le pays de l’Oncle Sam peut offrir au monde d’autres visages que les faciès patibulaires de ses affreux dirigeants (NDR : sans pour autant affirmer que nos ‘chers’ leaders européens valent vraiment mieux)…Si, de plus, c’est un bon petit groupe d’Americana qui se charge de mener la fronde, le monde ne pourra alors que nous sembler meilleur. Composé de trois musiciens que l’on imagine facilement barbus et mal fagotés, « Pseudosix » ne révolutionnera certes pas le genre mais propose un album bien fait, classique dans le fond et la forme. Jeu approximatif mais touchant, voix lancinantes et intimistes, guitares enregistrées dans un poulailler, petite perle cachée en fin d’album (le génial « Hollow Abyss »), toutes les caractéristiques de ce que l’on aime (ou pas) dans ce style de musique en provenance d’une ‘autre Amérique’ sont présentes au sein de « Days of Delay ». Ainsi, que ce soit par la grâce d’un « Crooked Carroussel » faisant copain copain avec Songs Ohia ou des très beaux « Run Rebel », « Madness » et « Put Your Back on the sun » lorgnant vers Cat Power, ce sont des images de champs de blé ensoleillés et de routes sillonnées par des papys au volant de tondeuses à gazon trafiquées qui nous viennent à l’esprit. Et de se rappeler que l’Amérique que l’on aime, c’est celle là…