Au cours des années 80, les frères John et Bill Clifton (DR : ils sont issus de Fresno, en Californie) drivaient une solide formation baptisée The Mofo Party Band. Chanteur et harmoniciste californien, John est chanteur et harmoniciste. Dans le passé, il s’est régulièrement produit en Europe. Il a également tourné et enregistré en compagnie d’un des fils du regretté Muddy Waters, Big Bill Morganfield.
Clifton a fini par taper dans l’oreille de Scott Abeyta, le patron du label Rip Cat, une écurie établie à Los Angeles. Il y publie son premier opus solo, "Let yourself go", en 2015, puis "Nightlife", en 2018. "In the middle of nowhere" a été mis en boîte au studio Wolfsound de Fresno. Lors des sessions il a reçu le concours de brillants musiciens, dont le guitariste Scott Abeyta. Les onze plages de cet elpee sont partagées entre compositions personnelles et reprises de titres peu familiers. Le line up du backing group est complété par l’ex-Mofo Party, Jack Finney, à la basse et le Polonais Bartek Szopinski (Boogie Boys), aux claviers. Et ces musicos ont vraiment la classe.
On le remarque d’ailleurs dès l'ouverture, en l’occurrence le "I'm leaving you baby" de Lightnin Slim, une plage digne du grand Rod Pizza. Imprimée sur un tempo nerveux, elles permettent aux solistes –Greg au piano et John à l’harmonica– de déjà prendre leur envol. Une formule reproduite sur "Four years ago", mais dans l’esprit de Howlin' Wolf, Scott s’autorisant une sortie royale sur ses cordes. Clifton s'attaque avec bonheur au R&B à travers "In the middle of nowhere" et "Keep it clean" (NDR : une compo, écrite dans les années 30 par Charley Jordan), en adaptant judicieusement la puissance rythmique. Clifton nous réserve deux Chicago blues enlevés. Tout d’abord le "If it ain't me baby" de Jimmy Rogers, puis le redoutable "Aint spending no more money", une piste qui met en exergue le talent des solistes. Blues lent, le "So tired I could cry" de Junior Wells est chargé de passion. Un opus qui s’achève par le "Honky Tonk night time man" de Merle Haggard, une autre cover mais bien country… Un superbe album !