Onze années après avoir publié « Consolers of the Lonely », The Raconteurs a donc décidé de graver un nouvel album. Au cours de ce long silence, les musicos se sont retrouvés sporadiquement, mais surtout ont développé leurs projets personnels. Faut dire aussi que Jack White est un personnage à la fois aussi excentrique que têtu et son entente avec le multi-instrumentiste Brendan Benson n’a pas toujours été au beau fixe. D’ailleurs, en 2014, ce dernier avait déclaré que revenir au sein du line up était très peu envisageable. En fait, c’est le binôme White/Benson qui crée l’alchimie des compos, un peu comme Lennon/McCartney pour les Beatles, à leur époque. Et il est probable que les deux fortes personnalités l’aient enfin compris. La preuve par ce troisième elpee au tracklisting parfaitement équilibré et sans la moindre faiblesse et qu’on pourrait qualifier de classic rock !
Le long playing s’ouvre par l’enlevé « Bored and razed”, une plage aux riffs de gratte saignants, susceptibles de virer au blues, quand les accords suivent le chant, un peu comme le pratiquait à une certaine époque Clapton, chez le Blind Faith. Du blues mid tempo qu’on retrouve sur la valse « Now that you’re gone ». L’influence du Led Zeppelin est palpable tout au long du hard rock « Don’t bother me », mais également lors du titre final « Thoughts and prayers », mais dans l’esprit de l’elpee « III », c’est-à-dire sous sa forme acoustique, une ballade au cours de laquelle le band a reçu le concours des sœurs Scarlett et Lilie Mc Ride, respectivement à la mandoline et au violon. Le drumming ample de Patrick Keeler est bien mis en exergue sur la cover du « Hey gyp (dig the slowness) » de Donovan, dont la version retravaillée, bien évidemment, est traversée par l’intervention d’un harmonica. Irrésistible, « Sunday driver » nous replonge dans les 70’s, un titre attaqué dans l’esprit de Free, mais en plus glam. Deux plages évoluent sous de formats complètement opposés. Tout d’abord « Only child », un morceau pop beatlenesque, mais abordé dans l’esprit de George Harrison. Et puis le « What’s yours is mine », dont le flow hip hop rappelle Rage Against The Machine. White nous réserve, bien sûr, de temps à autre, un solo bien pointu, comme sur « Help me stranger », lorsqu’il égrène ses notes à la manière d’Adrian Gurvitz (Gun) ou encore lors de l’hymnique « Live a lie »…
Vous savez tout ou presque. Il ne vous reste plus qu’à savourer…