Pedro The Lion, c’est avant tout David Bazan. Un chanteur/multi-instumentiste/compositeur qui accorde une énorme importance à la qualité de ses lyrics. Des lyrics idéalistes, parfois auto parodiques, le plus souvent sujets à controverse et à polémique, qu’il chante d’un timbre falsetto assez curieux, à la croisée des chemins de Dick Annegarn, d’Elvis Costello et de Chris Martin (Coldplay). Des lyrics qui servent de tableau sonore à de véritables concepts albums. « Achille heel » constitue son quatrième opus. Un disque pour lequel il a reçu le concours de TW Walsh, de Casey Foubert (Seldom), amis de longue date ; ainsi que de James McAlister (Ester Drang). Il peint rarement des toiles idylliques, n’hésitant pas à dénoncer les aspects les plus malsains des relations humaines ou de vilipender la politique sociale aux States. Sur ce nouvel opus, il confesse ses doutes et ses convictions sur sa foi catholique, à travers des chansons qui traitent ici de rupture, de frustration, de déception et de mécontentement. Musicalement, Pedro The Lion pratique une forme de pop/rock/folk contagieux, hymnique, torturé, qui doit autant à Sebadoh qu’à Billy Bragg. « Keep swinging » s’enfonce même dans l’intensité crazyhorsienne, brumeuse, du « Rust never sleeps » de Neil Young. Et si l’excellent « Bands with managers » est bercé de guitares tintinnabulantes, « Start without me » épouse une forme plus allègre, réminiscente de Centro-Matic. Malheureusement, le reste éprouve les pires difficultés à s’extraire d’une uniformité certaine, s’embourbant même dans une certaine torpeur sur le trop sombre « The poison »…