Ben Ogledd n’est pas un artiste islandais ou scandinave, mais le patronyme d’une formation britannique, probablement galloise, dont le choix se réfère à une région englobant le sud de l’Ecosse et le nord de l’Angleterre, avant le Moyen-Age. « Mogic » constituerait son troisième elpee, un disque dont les compos mélancoliques, atmosphériques, luxuriantes et parfois bruitistes (« Dyma fy robot », « Transport & travel ») ou psychédéliques, se révèlent très souvent déroutantes, tout en conservant un solide fil mélodique.
Quatuor, ce combo réunit le chanteur Sally Pilkington, la harpiste/guitariste Rhodrie Davie, le préposé aux machines et synthés, Dawn Bothwell, ainsi qu’une remarquable section rythmique composée du bassiste Richard Dawson (NDR : il joue carrément de la basse comme Simon Gallup sur « Problem child », mais pas seulement !) et du drummer Will Guthrie, dont la discographie (aussi bien personnelle qu’issue de collaborations diverses) est longue comme un bras. Parfois un saxophone vient s’immiscer dans l’expression sonore, à l’instar de « Tiny witch hunter », un morceau probablement chanté par les lutins pour se moquer des sorcières… enfin si vous y croyez… car finalement, tout au long de cette œuvre, dont le titre a été judicieusement choisi, on a l’impression d’être plongé dans un univers mystérieux et féérique, mais qui se nourrit aussi bien de mysticisme que de technologie. Le quatuor nous réserve même un interlude déclamé par un enfant en gallois (« Gwae Reged O Heddiw ») et une version barrée de « Welcome to hell » du groupe de heavy metal Venom. A cet instant, on est aux portes du pandémonium… Heureusement, au terme du périple, grâce aux chœurs religieux, « Etheldreda » nous aide à retrouver le chemin vers l’Eden…
Vous avez dit « Mogic » ?, comme c’est ‘mogique’…