Un bar dans les corons. Près du zinc un type en T-shirt jaune échancré gueule, guitare pourrie en bandoulière, qu’il ‘en a marre des pauvres’. Ce type, c’est Didier Super. Il chante la pourriture, le verbe Prisunic. Il gueule, plutôt. Farandole : ‘On va tous crever mais on n’en a rien à foutre’. Didier, Pas de Calais, la Vie de Jésus en plus trash : parfois, y en a, ils veulent le taper. Parce qu’il parle, dans ses chansons ( ?), de trucs abominables, avec un dixième degré que le mec poli pourrait ne pas comprendre. Les vieux, les cons, les majorettes, les catholiques, les péteux, les blondes, les pédophiles, et certains jeunes ? Tous pareils : ‘y en a des bien, mais quand même y en a qui font chier’. C’est dit sans rimes, sans détours, sans déconner : c’est Didier Super, un drôle de zigue qui renvoie Sttellla, les Bérus et Jean-Luc Ténia à leurs textes de tapettes. Didier, super ? A condition d’aimer rire des cons et de la connerie ambiante (y en a plein) au lieu de s’en foutre. Et de ne pas prendre ça trop au sérieux : quand même, y a des limites. La musique ? Sic. Du synthé de supermarché, pour un peu faire passer la pilule. Ca nous fait marrer, mais Didier, lui, il est pas content. C’est un punk, un vrai. Il a même son fan-club… Normal : ça fait tellement du bien d’entendre un type qui crache sur tout le monde, sans prendre des pincettes. On n’ose pas se l’avouer, c’est sûr… Pourtant on ne l’écoute pas en cachette : c’est le genre de disques qui fait bien poiler les potes, en somme. Merci à toi Didier, pour ce disque super… Même si on l’a pas acheté : on l’a reçu de ta maison de disques… Faut pas déconner, hein, pas vrai Didier ? Tu sais, nous, les journaleux bénévoles, on est des pauvres. Ben ouais, vieux, y en a marre. Qu’est-ce qu’on est con, quand même.