One Rusty Band n'est pas le projet d’un seul musicien, mais le patronyme d’un duo responsable d’un blues boogie primaire et sans concession. Un couple qui s’était rencontré à Toulouse en 2015, et fait depuis route commune. Greg assume l'essentiel du contenu musical : voix, compos, guitares, harmonica et percussions au pied. Lea, sa partenaire, assure l'essentiel de l’aspect visuel : danses, figures aériennes, claquettes ; mais elle se consacre également au washboard. Le son est sauvage, brut de décoffrage et très énergique ; en outre, le tempo rapide trahit une attitude punk.
En intro, les claquettes de Lea et les accords métalliques de la cigar box s’apparentent déjà à un cri. Greg assure dès qu'il le peut en slide, une technique qui colle parfaitement à l’expression sonore. Il chante comme si sa dernière heure était arrivée sur "Devil Cave", une plage dont les effets ne tardent pas. Et franchement, tout au long de cet opus, sa voix passe bien la rampe. Pas vraiment de morceaux faibles sur cette plaque, mais au contraire, des moments forts. A l’instar de "Boogie woogie", "White trash blues" et "Under the moon", au cours desquels Greg se déchaîne, face aux soubresauts et poses savantes de sa partenaire. Vu qu’elle est douée pour les claquettes, Greg ose le rythme hispanisant, en mixant punk, surf et flamenco, à travers "Spanish desert". Le duo affiche une parfaite sérénité lorsqu’il s’enfonce dans les marais de La Louisiane, pour se frotter au blues empreint d’accents dramatiques ("I'm lost"). Et l’elpee de s’achever par "Road 66", une piste imprimée sur un rythme ferroviaire qui déboule à toute vapeur…