Roseaux, c’est le projet d’Emile Omar, un ex-animateur et programmateur de radio, en France, dont le premier opus, est paru en 2012, un disque dont les chansons avaient été interprétées par Aloe Blacc. Au sein de son backing group figurent le muti-instrumentiste Alex Finkin et le violoncelliste Clément Petit. Pour concocter ce second long playing, il a invité toute une série de vocalistes, y compris Aloe Blacc, qui ne se charge cependant que d’un seul titre, « Dailey Bread », une compo dont le tempo hypnotique est tracé par le piano, au drumming aride et à l’intensité sinusoïdale. Parmi les guests figurent le chanteur camerounais Blick Blassy, qui se charge de « Kaät », une bossa nova traversée par une intervention de flûte virevoltante. Puis « Libäk », un titre soul à l’intensité dramatique, des chœurs répondant au lead vocal. Ben l’Oncle Paul se réserve le soul/jazz/skiffle « Island », une mélopée conduite par la ligne de contrebasse et soulignée de chœurs gospel. On le retrouve sur « I am going home » (NDR : rien à voir avec le morceau culte du Ten Years After, « I’m going home ») une valse orchestrale et emphatique, enrichie de cuivres jazzyfiants. Le timbre mélancolique d’Anna Majidson » se pose sur « I should have known », une piste dont les arrangements rappellent « Englishmen in New York » de Sting. Et celui plutôt fragile de Mélissa Laveaux, dont le débit évoque Selah Sue, sur la cover de John Martyn, « You can discover ». Une version plus allègre que l’originale.
Quelque part entre jazz, soul, world et folk, ce « Roseaux 2 » voyage entre le continent africain, les Caraïbes et le Brésil. Une œuvre à l’élégance rare, aux arrangements sophistiqués et classieux, qui devrait plaire aux tympans délicats des mélomanes. Et pour que votre info soit complète, sachez que c’est Renaud Letang (Manu Chao, Feist, Alain Souchon) qui s’est chargé du mixing. On épinglera encore la jolie pochette, même si elle n’est pas facile à caser, vu son format…