Anna Ternheim impose, depuis ses débuts, une pop mélodique et légère à la fois. Un genre dans lequel elle s’assume et s’épanouit.
Baignant depuis son enfance dans la musique, grâce à la discothèque familiale où elle a puisé ses ressources, elle finit presque par hasard au sommet des ventes en Suède, son pays d’origine, grâce à quelques chansons enregistrées ci et là, presque instinctivement, délaissant définitivement ses études d’architecture.
Un style qui va lui permettre d’atteindre une apogée dans les années 2000, période charnière d’un renouveau où elle opère un tournant à 180 degrés pour se consacrer à des projets nettement plus intimistes.
« A space for lost time » n’échappe pas à la règle, épousant une fois de plus un registre doux et sensuel ; ce qui constitue sa meilleure carte de visite en quelque sorte.
Embrassant un univers proche de Katie Melua, cet opus se laisse objectivement bercer par ses arrangements aériens et cette voix suave qui permettent à l’enveloppe sonore de magnifier sa quintessence poétique.
Pourtant, la lassitude gagne progressivement le mélomane. L’exercice est uniforme durant plus de trente minutes ; un manque de relief qui finit par enliser l’ensemble au sein d’un excès de gnangnan magistral.
Bref, si la promesse était belle, malgré tous les efforts consentis, ni la collaboration avec Bjorn Yttling (le Bjorn de Peter Bjorn & John), ni le nouveau label ne parviennent malheureusement pas à sauver Moïse des eaux.