Ne pas confondre Mama Killa et Mama Killa. L’un est belge, l’autre français, bordelais plus précisément ; et le premier groupe cité revendique un droit de paternité sur le patronyme. Néanmoins, il faut admettre que l’amalgame s’établit naturellement.
Une fois passé cette identification, probable obstacle à la compréhension du projet, penchons-nous sur le sujet.
Car l’univers au sein duquel nous entraîne ce Mama Killa ne manque pas de personnalité.
Nonobstant son approche brouillonne, la formation révèle des aptitudes intéressantes.
Décliné en seize titres inégaux, ce généreux long playing sert de complément à un projet visuel et scriptural relatant les méfaits causés par une poupée maléfique.
Il s’agit donc d’un concept album, exercice périlleux, parsemé de pièges au sein desquels des tas d’artistes sont trop souvent tombés.
Trop d’idées ? Trop d’envies mal canalisées ? Un désir de trop bien faire ? Probablement. Mais aussi une production hyperléchée et des soli superflus.
Ecrasant, cet opéra Rock peine à décoller, mais propose lors de ses meilleurs moments quelques ambiances héritées d’influences majeures et notoires (Killing Joke, Goblin ou encore Queens of The Stone Age, entre autres)
En résulte une musique sombre, angoissante, dont les envolées épiques véhiculent des accents à la noirceur d’encre.
Surchargé, l’opus déborde d’énergie, mais mal dispensée, elle nuit à la concentration du mélomane...
Se référant au cinéma fantastique (on soulignera évidemment le rapprochement avec la bande son de ‘Suspiria’ version 1977), « The Ballad of Jean-Sébastien Killa » relate la narration chronologique d’un récit horrifique.
L’album s’achève par « Ulysses », comme un navire s’échoue sur une île déserte après un voyage mouvementé.
Mais qui après réparation, pourrait reprendre la mer afin de découvrir de nouveaux horizons…