Land of Kush est une forme d’ovni musical qui sied bien au mythique label montréalais Constellation. Derrière cet étrange patronyme se cache Sam Shaladi, un musicien canadien d’origine égyptienne. On lui doit quelques albums signés Shaladi Effect. Il y a une dizaine d’années, il s’est lancé dans l’aventure Land of Kush. Pour mener à bien ce projet, ce musicien avant-gardiste dirige un orchestre d’une trentaine de musiciens.
Sur ce troisième opus intitulé « Sand Enigma », Sam Shaladi agrège les musiques classiques arabes, les rythmes traditionnels égyptiens et le jazz, tout en y injectant un soupçon de musique électronique. Cet album réunit quatorze morceaux, s’étalant entre 1 minute et 10 minutes. Mais nonobstant sa grande richesse instrumentale (cuivres, cordes, percussions, claviers, tout y passe…), il faut reconnaître que pour apprécier sa musique, il faut s’accrocher. Tour à tour brutiste ou bucolique, notamment lorsque les compos sont traversées par les interventions d’une flûte, mais encore arabisante, climat accentué par les interventions de la chanteuse Nadah El Shazly, l’expression sonore n’est pas facile à assimiler. Et franchement, votre serviteur vous déconseille vivement d’écouter ce « Sand Enigma » après une soirée bien arrosée ou après une journée difficile. Vous risquez de ne pas apprécier du tout. Mais, si vous êtes bien disposé et que vous êtes ouvert aux musiques sans structures et aux improvisations, alors, « Sand Enigma » pourrait vous plaire…