Originaire d’Atlanta, mais résident en Floride, Tinsley Ellis est aujourd’hui âgé de 62 balais. Devenu une légende dans l’univers du blues sudiste, il a entamé sa carrière vers 1975. En 1988, il signe chez Alligator. Il grave alors 5 elpees sur le mythique label chicagoan. Il transite ensuite par Capricorn et Telarc, avant de revenir au bercail, en 2005. "Ice cream in Hell" constitue donc son onzième opus pour cette écurie crocodilienne. Les sessions se sont déroulées au sein du studio de Kevin Mc Kendree, à Franklin, dans le Tennessee. Ellis signe les onze plages de ce long playing sculpté dans le southern blues rock.
"Last one to know" est une excellente mise en bouche. Si les cordes sont déjà acérées, la voix est aussi tranchante. Tapissé par l'orgue Hammond de McKendree, le titre maître campe un funk léger et mélodieux. Tinsley semble baigner dans son élément et nous réserve un envol dont il a le secret. "Foolin' yourself" est un blues/rock dynamique. Les interventions aux cordes d’Ellis sont fluides face au piano roadhouse. Elles adoptent un feeling profond, tragique même, sur le blues indolent "Hole in my heart". Le spectre de BB King plane… Terry se sert de sa slide pour "Sit tight man". Le changement de style est radical. Une piste impétueuse au cours de laquelle il libère des sonorités primaires digne de Hound Dog Taylor. Impressionnant ! Il affiche une technique comparable à celle de Carlos Santana tout au long de l’instrumental "Everything and everyone". Lynn Willilams se révèle redoutable aux percussions alors que Kevin double piano et orgue. Magique ! Totalement libres, les cordes en profitent pour déménager le temps d’"Unlock my heart". Lente, longue et dépouillée, "Your love's like heroin" clôt cet LP. Une compo dont la tristesse infinie, rappelle Peter Green, au sommet de son art ; à moins que ce ne soit Snowy White, un autre Anglais capable de témoigner d’une même sensibilité… Un excellent album !