Jeremiah Johnson est originaire de St Louis, dans le Missouri. Il y a d’ailleurs passé toute sa jeunesse. Parmi ses références majeures, il cite Eric Clapton, Alvin Lee, Hank Williams Sr et Jr. En 1999, il part vivre à Houston, au Texas. Il y restera une dizaine d'années. Le temps de bien assimiler le Texas blues. De retour sur sa terre natale, ce chanteur/guitariste décide d’intégrer ces nouvelles influences à son blues/rock. Ce n’est qu’à partir de son quatrième opus, "Grind" (NDR : gravé en 2014, il bénéficie du concours de Devon Allman à la production), qu’il est enfin reconnu par la critique. Il embraie par "Blues heart attack", en 2016, avant de signer sur le label allemand Ruf. Ecurie pour laquelle il sort "Straitjacket", en 2018, un long playing mis en forme par Mike Zito. "Heavens to Betsy" constitue donc son 7ème LP.
Le disque s’ouvre en force par "White lightning", un southern rock très bien ficelé, manifestement marqué par la large famille Allman. Les cordes de Jeremiah occupent tous les espaces libres et prennent leur envol dès qu’elles en ont l’occasion ; à l’instar de "Soul crush". Mais dans l’ensemble, c’est le saxophone de Frank Bauer qui souffle sur les braises. La voix colle parfaitement à "Tornado", une superbe fresque sudiste réminiscente de Devon Allman. Le répertoire de Johnson est varié. Ainsi, "Ecstasy" est une ballade lente aux accents pop, chaleureusement tapissée par l'orgue de Steff et au sein de laquelle le sax de Bauer s’incruste. Caractérisés par leurs riffs puissants, "Forever and a day" et "American steel" nous replongent dans le rockin' blues des années 70. Pensez à Bad Company voire à Whitesnake. Particulièrement country, americana même, "Leo Stone" conjugue cordes acoustiques et électriques, ces dernières flirtant avec le style de Dickey Betts. Dans le même genre, "Long way home" est une plage rappelant le Band de Bob Dylan, une remarquable ballade à la solide mélodie, à l’ambiance décontractée et au climat généreusement nappé d’interventions à l'orgue Hammond. Jemeriah nous réserve également deux rock'n'roll dynamiques, "Castles in the air" et "Preacher's daughter". Une seule reprise sur ce long playing, le franchement blues "Born under a bad sign" de Booker T Jones. Le célèbre Albert King l’avait traduit en succès dès 1967, alors que l’année suivante, le trio anglais The Cream en avait réalisé une superbe version…