Roomful of Blues est probablement le big band de blues et de swing le plus notoire de la planète. Etabli à Rhode Island, le groupe est né en 1967. Il est alors drivé par le guitariste Duke Robillard et le pianiste Al Copley. En 1980, Robillard cède le relais au talentueux Ronnie Earl. Depuis, vous vous en doutez, les changements de line up ont été très nombreux. Cependant, le cocktail de blues, jump, rock'n'roll, boogie et jazz du RoB a toujours été d’excellente facture. Gratteur, Chris Vachon en est le leader depuis 30 ans. Phil Pemberton se consacre au vocaux. Au poste depuis 1970, le saxophoniste Rich Lataille est le plus ancien membre du combo. Pour ce premier album concocté depuis neuf ans, Vachon a écrit ou co-écrit huit des treize plages.
L’elpee s’ouvre par "What can I do ?", une reprise d'un titre de Buddy Ace datant de près de 60 ans ; du rockin' r’n’b qui intègre parfaitement Rusty Scott au piano et se distingue par une sortie de Lataille sur son sax alto. Imprimé sur un mid tempo, le soul/blues "You move me" met en exergue un excellent envol de Chris sur ses cordes. De toute bonne facture, le titre maître se distingue par une intervention parcimonieuse à la gratte, légèrement inspirée par Otis Rush. Memphis blues humoristique et bien huilé, "Phone zombies" est directement inspiré par Albert et BB King. Le blues du big band rocke aisément sur "Watch your back" et "We'd have a love sublime". Les cuivres tirent leur épingle du jeu tout au long de "She's too much", du "Too much boogie" de Doc Pomus ainsi que lors de la finale tout en jump et swing, "I can't wait". Enfin, on n’en oubliera pas l'incursion dans le zydeco louisianais opéré sur "Have you heard", une piste entretenue par l'accordéon de Dick Reed…