Mick Clarke est l’un des plus anciens blues rockers anglais encore en activité. Il a vécu la glorieuse époque du British Blues Boom de la fin des sixties au sein de son band de l'époque, Killing Floor. Depuis près de quarante ans, il mène son MC Band. Cet infatigable musicien a beaucoup tourné, surtout en Europe. Aujourd'hui il passe la plupart de son temps chez lui. Il y compose, enregistre dans son studio, produit et publie ses albums sur son label Rockfold.
L’opus recèle 14 plages, dont onze inédites et trois nouvelles versions de compos datant de l'année dernière. "Trouble at your door" ouvre le bal, un ancien morceau signé Elmore James, qui remonte à 1960. Un blues rock bien classique, sans fioritures, caractérisé par de brèves mais meurtrières phrases sur les cordes. Il double cordes électriques et dobro acoustique et force sa voix afin de communiquer sa souffrance sur "Trouble trouble", une piste qui évolue sur un tempo plus lent. Inspirée par Roy Buchanon, "Snappin' at the wheel" accélère le tempo. Concis, saignants et incisifs, ses envols constituent du MC pur et dur. Le long playing recèle trois plages instrumentales. "Full circle", une autre cover d’Elmore James. Clarke y étale sa technique à la slide. "Mick's guitar boogie" ensuite. Il a rage de vaincre, dans l’esprit de Chuck Berry et Jeff Beck. "Flyin' lo", enfin. Un hommage chargé d’émotion adressé à Freddie King qu'il avait accompagné en tournée, dès 1969, avec Killing Floor. Mick, rocker de cœur mais bluesman dans l'âme respecte les monuments du blues. Sa reprise du "I stay in the mood" de BB King est nerveuse. Celle du "Everything' s gonna be alright" de Little Walter, allègre et convaincante. Et enfin du "Heard it all before" d'Otis Rush, chargée de feeling. Le riff de gratte exécuté sur "Dog and bone" semble emprunté à Keith Richards, même si l’attaque du morceau évoque plutôt ZZ Top. Boogie classieux, "Down to the bridge" se souvient d’un ancien club londonien. Et "Big wheel" clôt cet LP, tout en subtilité.