Un kit de survie pour Bertrand Betsch…

Au crépuscule du grand et joyeux ballet de ses 19 précédents ouvrages, l’exubérant Bertrand Betsch s’inscrit, une nouvelle fois, dans ce qu’il fait de mieux : la belle chanson française en première lecture, l’ironie ensuite, la justesse enfin. Comme toujours,…

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Father of all motherfuckers Spécial

Écrit par Emma Forestier
&

Le mois de mars devait sonner le départ d’une nouvelle tournée pour Green Day. Hélas le sort en a décidé autrement… Le début de l’année s’annonçait pourtant sous de bons auspices pour le groupe, qui voyait paraître son dernier album.

Si le titre retentit comme une énième provocation, dont seul le groupe semble avoir le secret, il n’en demeure pas moins surprenant. Et semble s’inscrire, à premier abord, dans l’esprit du très évocateur « God hate us all », un LP de Slayer, gravé en 2001. 

« Father of All Motherfuckers » nous entraîne au sein d’un univers aux sonorités hétéroclites, très éloignées de celles que nous avions rencontrées à travers leurs long playings précédents.

Le voyage se veut plutôt court, puisque les 10 titres qui le composent ne dépassent pas 26 minutes.

Les orfèvres du rock parviennent pourtant à nous captiver dès les premières notes de l’abrasif « Father of All… », une plage qui donne le ton à la suite de l’opus. Les riffs de Mik Dirnt se mêlent aux effets radiophoniques de la voix de Billie Joe. Et elle s’enflamme pour attaquer l’incandescent « Fire, Ready, Aim » ponctué de ‘handsclaps’. A noter que ce morceau a été révélé au public lors d’un match des New Jersey Devils, et en est même devenu l’hymne officiel de la National Hockey League…

Si certains ont déploré l’absence de paroles très engagées politiquement, philosophie qui était ancrée dans leur esprit, « Oh Yeah ! » prouve que les musicos n’ont pas, pour autant, renié leurs convictions. Aussi, les oreilles attentives reconnaîtront la reprise du sample de Joan Jet dans « Do you wanna touch me », coécrit avec le sulfureux Garry Glitter. Billie Joe avait alors révélé, au cours d’une interview, que les fonds récoltés pour ce titre seraient reversés à des associations venant en aide aux victimes d’abus sexuels.

La transition s’opère sur le très pop/rock à coloration sixties « Meet me on the Roof », une piste adoucie par les interventions du piano ; ce qui lui confère une impression de légèreté.

Une certaine effervescence adolescente envahit le mélomane à l’écoute de « I was a Teenage Teenager ». Outre le fait que ce soit un des morceaux les plus entêtants de cet LP, il est également un des plus travaillés. Le groupe souffle également un vent de nostalgie tout au long de « Stab you in the heart » en s’inspirant du riff de « Jailhouse Rock » lors du refrain, alors que la mélodie lorgne carrément vers les Fab Four…

Green Day, prompt à expérimenter de nouvelles sonorités atypiques, ne renie pas pour autant ses origines. A l’instar du morceau punk « Sugar Youth » et de l’épatant « Take the money and crawl », deux compos qui réverbèrent des accents empruntés à « She’s a rebel », titre qui figure sur l’excellent album « American Idiot ».

« Graffitia » referme la plaque sur une note frénétique autant audacieuse que festive réminiscente d’« I fought the law » du Clash. Les paroles de Billie Joe semblent véhiculer une certaine forme d’insouciance. A ce sujet, lorsqu’il avait été interrogé sur la nature de ce message, il avait répondu : ‘Il célèbre le rythme de vie de ceux qui n’ont rien à foutre’.

Ce n’est pas le meilleur album de Green Day, mais le combo a le mérite d’expérimenter. Avec panache ! Et si le chiffre 13 est frappé du sceau de mysticisme, « Father of All Motherfuckers » lui fait bel et bien honneur.

Informations supplémentaires

  • Band Name: Green Day
  • Genre: Pop/Rock
  • Label Prod: Reprise / Warner Music
  • Date: 2020-02-06
  • Rating: 7
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