Chanteuse et pianiste, Eliza Neals est considérée comme un fleuron du blues/rock local, à Detroit, dans le Michigan. Elle a été nominée de nombreuses fois aux Detroit Music Awards. Eliza compte une importante discographie à son actif. Pour enregistrer son nouvel elpee, elle a reçu le concours de nombreux amis, parmi lesquels figurent plusieurs gratteurs, mais également de son backing group, The Narcotics. Elle signe huit des dix plages et s’est chargée des arrangements ainsi que de la production. En outre, sa voix ravagée colle parfaitement à son répertoire qui oscille du blues à la soul, en passant par le rock…
Imprimé sur un tempo rapide, "Dont'judge the blues" ouvre la plaque. La voix d’Eliza domine parfaitement un ensemble au cours duquel seuls deux instruments tirent leur épingle du jeu : les percussions de Brian Clune et la slide de Mike Puwal. Tenace, cette slide s’accroche au blues lent classique "Why you ooglin me". Miss Neals chante d’une voix qui transpire de vécu et double à l'orgue Hammond. Star du blues à San Francisco, Joe Louis Walker participe à deux plages. Il prend un remarquable billet de sortie sur la très soul "The devil don't love you", que tapisse l’orgue de Bruce Bears (NDR : cet ex-Duke Robillard est issu de Boston). Puis le titre maître, "Black crow moan", un slow blues royal au cours duquel Joe Louis est vraiment bouleversant, alors qu’Eliza siège de nouveau derrière l’orgue, tout en se consacrant au micro avec une émotion et une passion dévorante. Également originaire de la Motor City Five, le gratteur Howard Glazer est un ami fidèle. Il collabore également sur deux pistes. Soit "Watch me fly", une ballade blues bien mélodieuse, qu’il tourmente de ses cordes acérées et très susceptibles de mettre la gomme. Face à l’orgue de Jim Alfredson (Janiva Magness Band), le timbre vocal s’avère juste est clair. Son approche torturée et déjantée des cordes est reconduite tout au long du superbe et impressionnant "River is rising". Autre citoyen de Detroit, Derek st. Holmes figure également parmi les guests. Ex-star des Amboy Dukes, entre 1974 et 1978, il est devenu le chanteur et guitariste rythmique de Ted Nugent. Et Derek est loin d’être un manchot. Il le démontre sur la ballade "Never stray", Caractérisée par de beaux échanges entre les cordes et les ivoires d’Eliza, ce morceau ne manque pas de charme. Le "Ball and chain" de Big Mama Thornton avait été popularisé dans les 60’s par Janis Joplin. Bien construite, la nouvelle version baigne au sein d’un climat dramatique, un climat entretenu par la voix enflammée et la guitare. Shuffle très rock'n'roll, "Hey, take your pants off" clôt cet excellent opus…