Alias (?) Daniel Pitout, Orville Peck serait (NDR : c’est au conditionnel !) l’ancien drummer du combo punk canadien Nü Sensae. Se cachant derrière un masque à franges, ce personnage mystérieux a enregistré son premier elpee solo, « Pony », en 2019. Et il nous propose une suite, aujourd’hui, un Ep, qu’il a baptisé « Show pony ».
Si sa musique est fondamentalement country, il a le mérite et l’audace de l’extirper de sa structure rigide et traditionnelle, pour la transformer en alt country. Peck possède également une superbe voix, un baryton qui évoque Roy Orbison et Elvis Presley. Parfois aussi Stuart A. Staples (Tindersticks).
« Summertime » ouvre l’Ep. Sur fond de pedal steel, de guitare surf et de banjo, cette ballade mélancolique est parue en single. « No glory in the West » constitue la piste la plus dépouillée de ce disque. Orville accompagne simplement sa voix à la sèche. Le crescendo progressif du piano sert de tremplin à l’incursion superbe de la guitare électrique, une valse lente dont la mélodie rappelle « Helpless » de Crosby, Stills, Nash & Young. Jouée en picking, sans le concours de drums, « Kids » est une jolie compo lo-fi. Il n’y a pas davantage de rythme pour « Fancy » (NDR : une compo de Reba McEntire écrite par Bobbie Gentry), mais un zeste de banjo, de percus et de sèche, sur ce morceau qui achève l’Ep. Malgré un solo de gratte tordu et déchirant, il est, en outre, rendu atmosphérique par les interventions vaporeuses et denses de l’orgue.
Enfin, il échange un duo avec la chanteuse Shania Twain sur « Legends never die ». Un titre allègre, léger qui se distingue par leurs superbes harmonies vocales, et invite une guitare gémissante en fin de parcours. Un morceau qui adresse un clin d’œil à la communauté LGBTQ, Orville se déclarant ouvertement gay, aveu qui, bien évidemment, ne plait certainement pas aux adeptes purs et durs de la musique country yankee…