Jeff Lewis a fondé The Spyrals il y a 10 ans, à San Francisco. Sous son premier line up, la formation a gravé trois albums. Puis, le chanteur, guitariste et harmoniciste est parti vivre à Los Angeles, où il a formé un nouveau trio, en compagnie du drummer Dash Borinstein et du bassiste Michael McDougal. Et « Same old line » constitue le premier elpee de la nouvelle mouture du band.
Mais ce qui frappe d’abord, c’est la ressemblance entre la voix de Jeff et celle de Neil Young. The Spyrals lui rend d’ailleurs hommage sur « Bleed », une compo bien électrique, abordée dans l’esprit de « Rust never sleeps ». Donc du loner et de son Crazy Horse. Une intensité électrique qu’on retrouve, à des degrés divers, sur de nombreuses plages du long playing. A l’instar du titre maître qui ouvre la plaque, un morceau de blues/rock/garage qui devrait également ravir les aficionados des Stones. Dans le même style, « Goodbye » invite une guitare surf, alors qu’insidieusement, le spectre de « Variations pour une porte et un soupir » de Pierre Henry se met à planer. Les cordes de grattes grésillent et grondent tout au long de « Don’t turn me down ». Légèrement saturées, elles nous entraînent au cœur d’un swamp rock réminiscent du Creedence Clearwater Revival sur « There’s a feeling ». Chargées de reverb’, elles libèrent une étonnante aridité sur la valse « Just won’t break ». Et même lorsqu’elles prennent une forme semi-acoustique, elles en invitent d’autres, parcimonieusement, mais bien crazyhorsiennes, à l’instar du légèrement psyché « In your room » ou de la ballade mid tempo « Sympathy ». On en oublierait presque les interventions ponctuelles mais judicieuses de Lewis sur son harmonica, dans lequel il souffle, à la manière, de qui vous savez…
Côté lyrics, Jeff aborde les thèmes de l’amour, la dévotion, la nostalgie et le départ. Et pour que votre info soit complète, sachez que les morceaux ont été immortalisés sur un enregistreur Tascam à 8 pistes, histoire de leur communiquer un son très sixties. Pas mal du tout !