« Vie étrange » ne serait pas un nouvel album (NDR : quoique !) de Dominique A, mais un ‘carnet de bord musical’ né de son imagination, en plein confinement. D’abord, ce disque inclut les 4 plage de son Ep (« Le silence »), une adaptation de « L’éclaircie », compo signée Philippe Pascal (Marc Seberg, Marquis de Sade), disparu en septembre 2019, et seulement 5 inédits. Dont l’hommage qu’il rend à Christophe, sur le titre maître (‘Quelle vie étrange / Plus de mots bleus / No more’).
Première constatation, pour cet elpee, le Nantais en est revenu à une forme lo fi. Celle de ses débuts. Sur les premiers morceaux, sa voix est aussi fragile et confidentielle que celle de… Christophe… Minimaliste, la boîte à rythmes imprime le tempo de la plupart des compos. Les claviers sont, en général, atmosphériques. Cathédralesques sur « Papiers froissés », ils frémissent littéralement tout au long de « A la même place ». Un peu de sèche, le plus souvent en picking, mais 2 lignes de gratte sur le morceau final « Sols d’automne ». Et puis une structure électronique et des dissonances martiales inspirées de Coil pour « Rien qu’en amour ». Deux plages qui tout en demeurant dépouillées, sortent quelque peu d’une certaine ligne de conduite instrumentale dictée sur cet LP. Quant aux textes, ils épousent les incertitudes de l’époque chaotique et anxiogène que nous vivons actuellement à travers des chansons poétiques qu’il interprète avec une sensibilité, une profondeur et une élégance qui touchent le cœur et l’âme…