Tessa Murray est britannique et Greg Hughes américain. Elle se consacre aux claviers et au chant. Il est multi-instrumentiste, producteur et ingénieur du son. Un couple en studio comme à la ville dont le projet musical, Still Corners, est né en 2007. Et « The last exit » constitue son cinquième elpee.
Une œuvre qui nous invite à traverser les paysages arides et solitaires des déserts du sud-ouest américain. Un peu dans l’esprit de « Paris, Texas » de Wim Wenders. Bref, une musique particulièrement cinématographique hantée par la voix de Tessa aussi vaporeuse et nonchalante que celle de Hope Sandoval (Mazzy Star). Rien que le sifflotement qui traverse « Crying » rappelle les B.O. des westerns spaghetti de Sergio Leone, alors que l’instrumental « Till we meet again » nous plonge au sein d’un univers que n’aurait pas renié Mike Oldfield. Un coyote hurle pendant « Bad town », un morceau de folk noir étrange et sombre à la fois. Parfois, on y croise un piano spectral. Et puis il y a ces interventions de guitare chargées de reverb qui réveillent en notre for intérieur le « Blue hotel » de Chris Isaak. Des interventions tour à tour traitées à la slide, à la pedal steel, surf ou même sous forme acoustique, parfois même en picking, à la manière d’un Ry Cooder. Faut dire que Greg est particulièrement doué sur son manche. Chargé de swing (?!?!), « It’s voodoo » libère même des sonorités dignes de Mark Knopfler. Le plus étonnant procède du contraste entre la voix de Tessa et certaines compos plus rythmées, quelquefois boostées par la ligne de basse offensive. Mais quel que soit le tempo, sa voix reste languissante. Tout en s’intégrant parfaitement dans l’ensemble.
Un album élégant, bourré de charme, mais énigmatique, qui a encore recours à l’électronique, mais dont le drumming organique apporte davantage de profondeur à des compos qui traitent d’isolement, de vulnérabilité et de mort…