Premier elpee pour ce quatuor londonien fondé en 2019. Une œuvre qui baigne dans le post punk. Mais un post punk particulièrement dynamique et créatif. Parfois tapissé en toile de fond d’indus. Hormis l’interlude ambient « History work », les onze autres plages de « Uppers » remuent les tripes. Bien sûr le climat est, en général, sombre, reflétant un sentiment de désespoir, de hargne ou de colère, un sentiment exacerbé par la voix déclamatoire et caverneuse de Charlie Drinkwater dont les intonations semblent empruntées à Mark E. Smith, feu le leader de The Fall –encore que sur « Leg room », on pense plutôt à Captain Beefheart (NDR : oui, Don Van Vliet est également décédé, mais huit ans plus tôt) ; mais ce climat est propice à l’envoûtement.
Les guitares sont acérées, tranchantes, parfois trempées dans le funk blanc (« The big curve », « Decoration »), la ligne de basse est mordante comme celle de Jean-Jacques Burnel (The Stranglers), la rythmique lourde, mais offensive et les claviers s’avèrent aussi grinçants qu’acides. Et puis, malgré la complexité des morceaux, le sens mélodique est préservé. Enfin, l’opus s’achève par l’irrésistible « Saintless », un hymne de plus de 7’ qui monte progressivement en intensité avant d’atteindre son point culminant proche de l’euphorie…
Un must !