Changement de line up chez The Notwist, puisque Cico Beck a remplacé Martin Gretschmann. Ce programmateur avait rejoint le groupe en 1997. Et c’est surtout lui qui a entraîné le groupe à se tourner davantage vers l’électronique. Les frères Acher, Markus Acher (guitare, chant) et Michael (basse) ainsi que le drummer Andi Haberl sont toujours bien au poste, mais pour enregistrer son huitième opus, ils ont reçu le concours de toute une volée d’invités.
Et d’abord Juliana Molina pour « Al sur ». La productrice argentine y pose sa voix sur des spasmes tumultueux de percus et quelques bruitages expérimentaux. Saya (Tenniscoats, Spirit Fest), la sienne sur l’intriguant « Ship ». Une compo paradoxalement imprimée sur un tempo motorik, alors qu’elle y glisse délicatement son timbre suave. Un rythme krautrock qui revient ponctuellement à la surface sur cet elpee, à l’instar d’« Exit strategy to myself ». La clarinette d’Angel Bat Dawid se frotte à des sonorités de trompette sur le jazzyfiant « Into the ice age », une piste qui frémit au gré des oscillations de synthés. Le multi-instrumentiste américain Ben LaMar Gay a composé le sombre « Oh sweet fire » et y partage le micro avec Markus. La voix de ce dernier est douce et fragile alors que celle de Ben, se révèle plus conquérante. Langoureux, légèrement teinté de dub et de jazz, ce morceau frôle l’univers trip hop d’un Massive Attack.
Outre les deux interludes instrumentaux, l’opus nous réserve également l’une ou l’autre composition plus romantique voire mélancolique. Dont « Into love / Stars », qui paradoxalement nous plonge quelques secondes dans le carnaval. D’« Into love again », morceau qui clôt cet LP, auquel participe le groupe japonais Zayaendo (au sein duquel on retrouve Saya). Ou encore du superbe « Loose ends », dont la fin de parcours se charge progressivement d’intensité électrique.
Enfin, on épinglera encore un « Night’s too dark » aux arpèges de sèche et surtout à la jolie mélodie.
Les 14 plages de cet LP se fondent les unes dans les autres, et défilent en suivant pour fil rouge, la voix fragile, vaporeuse et tellement sensible de Markus Acher.
En gravant « Vertigo days », le groupe allemand a de nouveau démontré qu’il était encore à la pointe de l’expérimentation dans sa fusion entre rock indé et électronica, tout en ne négligeant jamais l’aspect mélodique de ses compositions.
Votre serviteur n’est pas un grand fan d’électro/pop, mais à partir du moment où elle est créative et accessible, il ne peut que s’incliner…