Pas d’amis, pas de douleur pour Johnnie Carwash…

« No Friends No Pain », c’est le titre du nouvel elpee de Johnnie Carwash. En attendant, il nous en propose un extrait, sous forme de clip, « Aha (it's ok) ». Ballade pop façon The Drums, « Aha (it's ok) » est un morceau mélancolique qui a conservé la…

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Pierre Vangilbergen

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"The Serpent Only Lies", onzième album studio des Américains de Crowbar, sortira le 28 octobre prochain. Comme évoqué par Kirk Windstein, vocaliste et guitariste du band, lors d'une précédente interview accordée à Muscizine, ce nouvel opus se veut être inspiré par un retour en arrière. "Je me suis mis à réécouter de vieux morceaux de Crowbar, tel que sur notre premier album éponyme (1993) et sur "Broken Glass" (1996), afin de voir dans quel était d'esprit j'étais il y a de cela vingt ans. Je me suis également remis à écouter des groupes qui nous ont influencés à l'époque, tels que Trouble, Saint Vitus, The Melvins ou encore les premières sorties de Type O Negative". 
 
La nouvelle tournée qui s'annonce avec la sortie de cet album (mais pas encore de dates annoncées pour l'Europe!) marquera également le grand retour de Todd "Sexy T", bassiste du line-up original de Crowbar qui avait quitté le quatuor et le monde musical en '99, afin de se focaliser sur d'autres projets professionnels.
 
Les maîtres du Sludge sont loin d'avoir dit leur dernier mot !
lundi, 15 août 2016 18:23

Scour (Ep)

‘Scour’ : cinq lettres derrière lesquelles se cache le retour de Phil Anselmo (ex-Pantera, Down, Superjoint, Phil Anselmo & The Illegals). Faut dire que début 2016, il avait rencontré quelques déboires, à cause d’un salut nazi exécuté en fin de concert. Un geste que le chanteur regrettera très vite, invoquant l’absorption d’une trop grande quantité de vin. Quoi qu’il en soit, après avoir été discret pendant plus de six mois, Phil Anselmo a remonté un nouveau side-project (un de plus !) en compagnie de John Jarvis (Pig Destroyer), Derek Engemann (Cattle Decapitation), Chase Fraser (Continuum, Animosity, Decrepit Birth) et Jesse Schobel (Strong Intention). Un coup d’œil à la cover de cet Ep éponyme ne laisse guère planer de doutes : des lettres blanches étriquées inscrites sur un fond noir, l’homme fort de la Nouvelle-Orléans a décidé de retenter l’expérience Black Metal, vingt-deux ans après l’avoir pratiqué sur un autre side-project, Christ Inversion.

Qu’en dire ? Il faut savoir qu’Anselmo n’est généralement pas de ceux qui se contentent de faire du surplace et a plus d’une fois démontré qu’il préférait aller taper de la pioche dans les roches du Metal extrême. Mais… il semble apparemment ne pas avoir trouvé le bon filon cette fois-ci. Contrairement à son habitude, c’est sur une assiette d’un plat réchauffé que le met nous est ici servi. « Dispatched », premier morceau, commence très fort : cinq coups de cymbales et la machine s’emballe à coup de double pédale et de riffs longs et froids. Telle… une belle copie de Dark Funeral de l’époque « Diabolis Interium »… c’était, il y a déjà quinze ans. S’en suivront six titres du même acabit : du bon Black Metal, alternant entre rapidité d’une puissance dévastatrice et temps plus calmes et oppressants, mais absolument rien de neuf sous le soleil noir.

À tel point qu’on ne peut s’empêcher de reconnaître que le soufflet de ce premier Ep retombe prématurément. Qu’on ne s’y méprenne pas : le contenu est bon, mais certes pas digne d’un Phil Anselmo capable de nous entraîner à travers des sentiers jusque là restés inexplorés. Une tentative de rentrer à nouveau dans le monde musical en empruntant la petite porte ? Ou tout simplement l’envie de se faire plaisir sans spécialement chercher à réinventer la roue ?

 

Opeth vient de dévoiler "Sorceress", titre éponyme de leur douzième album qui sortira 30 septembre prochain sur Moderbolaget Records (qui n'est autre que le label du groupe lui-même), en collaboration avec Nuclear Blast. Douze nouvelles compositions qui seront disponibles en format CD, double CD digipack, double vinyle ainsi qu'en version deluxe, dans un coffret en bois, réservé aux plus collectionneurs. 
 
Que les amateurs de Metal prog' n'oublient pas cette date dans leur agenda : 17 novembre '16 à l'Ancienne Belgique. Le rendez-vous est pris !  
 
 
 
mardi, 21 juin 2016 17:25

Corduroy

Amies et amis fans de bon Rock’n’roll gras et sans prise de tête, posez ce que vous avez en main, asseyez-vous, prenez ce verre de whisky qu’on vous tend, allumez-vous une clope et détendez-vous… Vous êtes désormais en condition idéale pour profiter de « Corduroy », dernier album des Texans de Honky. Neuf morceaux chaleureux susceptibles de vous mettre de bonne humeur et qui baignent dans une ambiance Rock dont il est difficile de s’extirper. Fermez les yeux, imaginez-vous dans un film de Tarantino, au volant d’une vieille Mustang, roulant à tombeau ouvert sur une route sablonneuse, à la recherche de ce bar tant attendu afin d’oublier les vingt-quatre dernières heures harassantes. Vous la sentez l’ambiance, là ?

Un travelling vers les artistes permet de comprendre que Honky n’est pas simplement qu’un terme péjoratif –signifiant bastringue en français– mais surtout un trio réunissant Bobby Landgraf au chant et à la gratte (NDR : il milite également chez Down), Jeff Pinkus à la basse (lui au sein de The Melvins) et le Trinidad Leal (de Dixie Witch). Le genre de gars à qui on ne la fait pas. Plus rien à démontrer, il n’y a qu’à se faire plaisir. Quelques bruits enregistrés par le frottement d’un vieux vinyle préludent le rock’n’rollesque « Corduroy », le titre maître de cet LP. Le cadre est posé, les riffs de Bobby sont habités par l’âme de ZZ Top. Tout coule de source. C’est terriblement efficace. Une belle rampe de lancement qui est décuplée sur « Outta Season », un morceau désormais enrichi par des passages à la trompette, jazzyfiants à souhait. Le band, alors qu’il aurait très bien pu se contenter de ses sonorités rock, préfère y incorporer, comme par magie, d’autres influences, à travers ces souffles brûlants de Blues sur « Bad Stones » ou encore « I Don’t Care », sans compter la hargne Heavy injectée sur « Double Fine ».

« Corduroy », c’est le passage par l’ampoule à décanter de l’idée fantasmée qu’on peut se faire du Rock’n’roll. Honky parvient ici en quelques morceaux à nous transmettre un héritage considérable de sonorités, réalisant sans que ce soit expressément voulu une synthèse du rock, des premiers jours à aujourd’hui. Un dépaysement jouissif assuré, les pieds sur la table.

 

Le Sludge est un dérivé du Metal. Il emprunte des sonorités au Doom, au Punk ainsi qu’aux premiers jours du Hardcore et du Grunge. Un style lourd, lent, incroyablement puissant et au feeling mélancolique. Mais quand on s’intéresse au Sludge, on ne peut s’empêcher de penser à Crowbar, un des pères du mouvement. La formation néo-orléanaise sillonne régulièrement les routes américaines et européennes ; et sa dernière tournée transitait par la Belgique. Un périple destiné à célébrer le vingtième anniversaire de la parution de son elpee, ‘Broking Glass’. L’occasion de rencontrer Kirk Windstein, la figure de proue de Crowbar, afin d’aborder l’actualité du groupe, son passé et ses perspectives futures.

Une certitude : les Américains ont emporté dans leur sillage, en ce mois de mai, la chaleur de la Louisiane. C’est donc sous un soleil de plomb, en plein quartier industriel d’Hasselt, face au Muziekodroom, que nous nous sommes donné rendez-vous avec le manager du groupe. À l’heure pile, un homme à la carrure impressionnante, casquette vissée sur le crâne et chaussé de lunettes fumées (NDR : de rigueur), vient à ma rencontre et m’entraîne à travers les dédales du club. Nous débarquons finalement dans une salle entourée de murs en briques, meublée d’une table centrale, autour de laquelle se restaurent une dizaine de personnes. Certainement des roadies. Kirk Windstein se retourne, me tend la main et m’invite à prendre place à ses côtés. « N’hésite pas à parler fort », me confie-t-il, « Je suis un peu sourd de l’oreille gauche et il y a beaucoup de monde ».

En vingt-sept ans de carrière, Crowbar a publié pas moins de dix albums studio ; et le dernier en date, ‘Symmetry in Black’, remonte à 2014. Y aurait-il du neuf dans le pipeline ? « En effet, aujourd’hui nous disposons de dix nouveaux morceaux. La musique a déjà été entièrement mise en boîte ; et il ne reste plus qu’à écrire les paroles », explique Kirk, avant de poursuivre : « Quand on rentrera de la tournée, je me poserai quelques jours, puis je rentrerai en studio afin d’enregistrer les parties vocales. On pourra ensuite mixer le tout. Je pense que le disque devrait être disponible vers le 30 septembre. On est vraiment impatient de le voir sortir… » 

Une carrière musicale, dont la longueur n’est pas synonyme de statu quo, mais bien d’une perpétuelle remise en question. Tant et si bien que, ‘The Lord of Riff’ (NDR : c’est également son surnom) confesse au sujet de ce nouvel LP : « On peut s’attendre à quelque chose de plus old-school que sur les précédents. De plus dénudé, de plus concret. Une sorte de version moderne de sonorités de ce style. Tu sais, on a pas mal évolué au fil du temps. J’ai dernièrement réécouté nos plus anciens morceaux, mais également des groupes qui nous ont influencés à l’époque, comme Type O Negative, The Melvins, Carnival in Coal, Trouble, etc. Ce qui m’a mis en condition pour écrire des compositions plus old-school, comme je te le signalais. Je suis vraiment impatient de voir ce que ça va donner ! »

Bien que le combo ait, au départ, affiché plusieurs patronymes (Shell Shock, Aftershock, Wrequiem, The Slugs), avant d’opter définitivement pour celui de Crowbar, Kirk Windstein a toujours été l’homme aux manettes. C’est son band ; et les musiciens qui l’entourent, aussi interchangeables soient-ils, se contentent de l’accompagner. Une création musicale qu’il a pu, au fur et à mesure, imprégner d’une empreinte facilement reconnaissable. « J’écris aussi les paroles, mais je les ajoute toujours en fin de processus », explique-t-il. « Je me focalise généralement sur les sessions d’enregistrement des instruments. Jusqu’au jour où je me rends compte que –merde !– j’ai encore des lyrics à me taper. Les paroles sont très spontanées ; ce sont les idées qui me préoccupent au moment même. Et comme toujours, dans ces périodes de rush, ma femme se tient prête à prendre note des idées qui me traversent l’esprit », admet-t-il, en adressant un clin d’œil à Robin, son épouse, qui nous a rejoints depuis quelques minutes. S’il fallait retracer l’histoire de Crowbar, la rencontre des deux metalheads serait certainement à marquer d’une pierre blanche. « Ma vie a beaucoup changé depuis que j’ai croisé Robin ». C’est notamment ce coup de foudre qui a motivé son départ du supergroupe Down, il y a maintenant trois ans. Une décision mûrement réfléchie, ne souffrant pas d’une ombre de regret de sa part : « J’apprécie encore plus la vie qu’auparavant. Je nous donne simplement plus de temps et j’évite d’être sans cesse sur la route. On a trouvé un équilibre qui fonctionne assez bien. Tu sais, notre formation bourlingue quand même pas mal, et accumule donc des tas de concerts. Vivre en tournée, c’est un job en soi. Actuellement on est en plein dedans, et on récolte un peu d’argent grâce à ces spectacles ainsi qu’au merchandising. Un peu comme si c’était du ‘family business’ ; et il fonctionne bien ».

Sans grande surprise, il paraît que Down imposait aux musicos un rythme de croisière assez éreintant. « Je sentais bien que mon départ allait de toute façon arriver. On n’arrêtait pas de tourner et on n’avait plus aucun moment de répit. C’est peut-être ce qu’ont ressenti également d’autres gars du groupe : Pepper Keenan est aujourd’hui de retour dans Corrosion of Conformity, Jimmy Bower roule sa bosse chez EyeHateGod et Phil Anselmo recommence son projet Superjoint ». L’occasion ici de revenir sur le cas ‘Anselmo’. En effet, fin janvier 2016, l’ex-homme fort de Pantera, passablement éméché, s’était autorisé, en clôture de sa prestation, d’un salut nazi suivi d’un ‘White Power’ fort peu élogieux. Un triste évènement qui a marqué la scène Metal. Reconnaissant ne pas avoir été dans son état normal lors de ce dérapage, Anselmo a finalement pris la décision de faire un pas de côté, pendant quelque temps. « Tu sais j’aime beaucoup Phil et c’est un bon ami à moi et… [Kirk paraît très embarrassé]. Personnellement, je le connais depuis ses quatorze ans et ce mec n’est pas un raciste. Je ne comprends pas très bien pourquoi il a dérapé… [Robin mime à côté de nous quelqu’un qui boit une bouteille au goulot]. Ouais ça doit surtout provenir de là… Mais bon j’évite de parler de cet épisode. Il était apparemment saoul, mais ce n’est pas une excuse. En tout cas, ce comportement ne ressemble pas au mec que je connais et je ne peux l’admettre… » Il n’en dira pas plus à ce sujet.

Crowbar appartient à cette catégorie de formations pas spécialement connues, mais néanmoins reconnues dans le milieu. Considéré comme un des fondateurs du Sludge, The Riff Lord ne se réclame pourtant pas spécialement de ce style : « Ce n’est évidemment pas nous qui avons inventé ce terme. Crowbar joue de la Heavy Music. Ce sont les médias qui ont commencé à nous étiqueter ‘Sludge’. Au final, on ne fait tous que du rock’n’roll. Tous les bands qui ont permis la naissance du Heavy Metal, comme Black Sabbath ou Judas Priest, ne pratiquaient finalement que du rock’n’roll plus dur et plus rapide. Et encore, si on creuse dans le passé, le Rock n’est qu’une forme dérivée du Blues. Tout ce que Crowbar propose depuis ses débuts est basé sur du rock’n’roll et du Heavy Metal des premiers jours ».

Un statut prestigieux, accepté en toute modestie, mais qui ne permet pourtant pas au combo de se produire dans les plus grosses salles ni de figurer en tête d’affiche des festivals. « Je ne sais pas trop comment expliquer pourquoi… On a toujours fonctionné pas à pas. Et plus le temps passe, plus ma philosophie se résume à ‘celui qui va lentement, va sûrement’. Si tu te casses le cul lors de chacun de tes shows, tu ne pourras que progresser. Petit à petit. Je n’ai pas besoin d’être riche et connu. Ce n’est pas mon intention. Je m’investis dans la musique, parce que c’est ce que j’aime. Perso, arriver à en vivre confortablement, c’est tout simplement un rêve qui devient réalité. Et je ne suis pas prêt d’arrêter… »

Outre son statut de talentueux musico, Kirk est avant tout un passionné de musique. L’occasion de lui soumettre quelques choix cornéliens. Brian Johnson ou Axl Rose ? « Bien sûr, je choisis Brian Johnson. Mais j’ai lu un article aujourd’hui à propos de son remplacement. Si Brian Johnson a fait un pas de côté, s’il l’a fait de son propre gré, alors au final pourquoi en effet ne pas le remplacer par Axl ? Il semble bien faire le boulot ! Je n’ai pas envie de trop spéculer, mais bon… des premiers jours, il ne reste plus qu’Angus. C’est lui le patron. Il a peut-être eu aussi envie de continuer cette aventure dix ans de plus et Brian allait peut-être commencer à compromettre son projet à cause de ses problèmes de surdité. Quand j’ai vu la première fois les Guns, c’était à Hollywood, dans les années 80. Ils étaient encore dans leur local de répétition. J’ai tout de suite accroché à leur musique, sentiment qui s’est amplifié en écoutant l’album ‘Appetite For Destruction’. Pour ma part, c’est un incontournable. Je n’attache pas trop d’attention à ce que racontent les médias au sujet des membres du band ; par contre, j’ai lu les livres de Slash et Duff McKagan. Ce sont des mecs bien. Mais pour en revenir à ACDC, oui, c’est peut-être un nouveau futur avec Axl ».

Autre choix difficile : les Beatles ou les Rolling Stones ? « Autrefois j’aurais répondu sans hésitation : les Rolling Stones. Mais maintenant… je dirais les Beatles. Beaucoup de mes compositeurs préférés, comme Peter Steele de Typo O Negative, Bruce Franklin et Rick Wartell de Trouble ou encore Randy Jackson de Zebra m’ont permis de réaliser combien les Beatles étaient bons. J’ai énormément écouté les Stones. Ils sont bons également ; mais… c’est différent. Je m’en fous un peu des premiers jours des Beatles, des elpees du début de leur carrière. Je préfère de loin ce qu’ils ont réalisé par la suite, lorsqu’il se sont diversifiés, et sont devenus plus sombres et plus lourds. C’est un peu leur face démoniaque… »

Pour en revenir au Metal : Iron Maiden ou Judas Priest ? « Je dirais Priest, seulement parce que … [il hésite et cherche ses mots] en fait, quand Bruce Dickinson a rejoint Iron Maiden, ce groupe était mon préféré à l’époque. Son premier album est génial, il m’a rendu complètement fou lorsqu’il est sorti. J’aime beaucoup les anciens morceaux de Maiden, mais après ‘Powerslave’, la formation a commencé à se répéter et à se répéter. Et puis, tant mieux pour eux, mais Iron Maiden est devenu très populaire. Et paradoxalement, c’est également à ce moment-là que Bruce Dickinson et Adrian Smith ont décidé de partir… Bon, Bruce est revenu depuis lors, mais je pense que ça veut dire quelque chose. Bien que ce soit génial pour eux : au départ, ils jouaient dans des petits clubs et maintenant, ils sont devenus un des bands les plus notoires, sur la planète ! Mais depuis la moitié des années 80, à l’une ou l’autre exception près, je n’ai plus beaucoup accroché à Maiden. Si tu prends un peu de recul, tu te rends compte que ‘British Steel’ de Judas Priest représente bien mieux ce qu’incarne le Heavy Metal ».

Et quant aux groupes beaucoup plus contemporains, Five Finger Death Punch ou Baby Metal ? « Baby Metal… [Kirk a l’air surpris et interrogatif] ? Ah ah ! Ouais j’ai entendu parler d’eux… mais je ne les ai jamais écoutés… »

Allez, une dernière question pour la route, non plus d’un point de musical, mais qui traite de l’actualité : Trump, Clinton ou Sanders ? « Ils sont tous mauvais ! Sanders n’est plus dans la course, il est dépassé depuis un petit temps. Aux États-Unis, notre démocratie est basée sur un principe libertaire… et c’est un socialiste ! Et personnellement, je n’ai pas envie que le socialisme soit importé aux États-Unis ! La seule chose que j’apprécie chez Trump, c’est qu’il a fait lui-même sa fortune. Clinton a consacré sa carrière à la politique. Sa femme est dans les coulisses du pouvoir depuis un petit temps… Mais au bout du compte : lui c’est un foutu lunatique, il change souvent d’avis ; et elle, c’est une vraie idiote… donc qu’ils aillent tous se faire voir ».

Reed Mullin, batteur de Corrosion of Conformity, souffre actuellement de gros problèmes de santé liés à une trop grande consommation d'alcool. C'est ce qu'a récemment expliqué le groupe sur les réseaux sociaux, en affirmant que, la nuit passée, à Edmonton, Reed Mullin a fait une crise d'épilepsie alors que le quatuor allait monter sur scène. "Cette crise a en fait été précédée d'une extrême, prolongée et malsaine consommation d'alcool et, d'une manière générale, due à une hygiène de vie déplorable. Reed a été mal pendant un bon bout de temps et nous espérons maintenant qu'il acceptera toute l'aide dont il a besoin et qu'il suivra une cure afin de lutter contre sa dépendance à l'alcool et aux drogues et qu'il puisse retrouver un mode de vie normal".

Cet évènement tragique fait en fait écho à un autre type d'incident qui avait eu lieu, il y a quelques années, à Pittsburgh, où Reed avait également fait une crise d'épilepsie avant de monter sur scène (le groupe était alors un trio), afin d'effectuer le show d'ouverture pour Clutch. "Cet incident avait entrainé l'annulation de cinq concerts. Quelques années ont passé et nous revoilà dans le même type de tragédie. Mais cette fois, nous avons laissé Reed avec une équipe d'experts médicaux à Edmonton et nous avons pu continuer grâce à l'aide précieuse de Jean Paul Gaster (Clutch) et Chris Adler (Lamb of God), qui ont tous deux appris quelques-uns de nos morceaux. Les shows ont donc pu avoir lieu, mais nous ne sommes plus capables de voir Reed se tuer à petit feu. Nous demandons une fois de plus à tout le monde de prier pour Reed et de nous accorder votre compréhension pour cette situation difficile". 
 
 
lundi, 06 juin 2016 10:30

Todd Strange de retour dans Crowbar

Comme nous vous l'annoncions hier (5 juin '16), les maîtres du Sludge Crowbar ont décidé de se séparer de leur bassiste, Jeff Golden. "Être dans un groupe, c'est comme être en couple et les choses ne fonctionnent pas toujours. Nous remercions Jeff pour son implication et sa loyauté dans le groupe et nous lui souhaitons tout le meilleur pour le futur, à lui et à sa famille", a annoncé le band sur les réseaux sociaux, avant d'ajouter plus loin en commentaires: "Jeff vit apparemment des choses dans sa vie qui sont plus importantes que son implication dans le groupe et nous comprenons ces raisons (...) on s'est quitté en bons termes, mais les choses se sont empirées en lisant certains commentaires. C'est un gars bien, mais c'est vrai que son habilité à la basse n'était pas toujours au top", ont-ils ajouté. 
 
Quoi qu'il en soit, les hommes de la Nouvelle-Orléans n'ont pas perdu de temps et ont annoncé, quelques heures plus tard, le nom de son remplaçant en la personne de Todd Stranger. Pas tout à fait un inconnu, vu qu'il avait contribué aux (quasi) premiers jours de Crowbar au début des années '90, avant de quitter totalement dix ans plus tard le monde de la musique pour devenir réparateur de machines en Louisiane. Seize ans après, le bassiste, qui avait également été le premier à fouler les planches avec Down à leurs débuts, est désormais de retour. La légende continue.
 
dimanche, 05 juin 2016 12:55

Crowbar se sépare de son bassiste

Crowbar, groupe phare du Sludge, se sépare de son bassiste, Jeff Golden. C'est du moins ce qu'a indiqué ce dernier sur les réseaux sociaux : "J'ai reçu la nouvelle ce matin que je ne faisais désormais plus partie de Crowbar. Je n'irai pas plus dans les détails et donc ne me demandez pas de le faire. Mais je serai vite de retour sur scène avec un autre groupe. Merci pour les souvenirs.
 
Du côté du groupe, pas encore de déclaration officielle. Jeff Golden avait rejoint le groupe il y a trois ans et avait participé à l'enregistrement de l'album "Symmetry in Black". La sortie de leur nouvel opus, dont le nom est encore inconnu, est prévu dans le courant du mois de septembre.
 
lundi, 23 mai 2016 19:12

Waves of Annihilation

L’herbe est toujours plus verte dans le pré du voisin. L’adage horticole n’a jamais été aussi vrai chez After All, groupe de Thrash originaire de Bruges, maniant le riff effréné depuis maintenant… 29 ans ! Une longévité qui n’est pourtant pour eux pas synonyme de célébrité. Peu de chances en effet que les metalheads citent After All parmi les bands de Metal les plus connus du plat pays. À tort. Armés déjà de huit elpees studio, les Belges reviennent au début de l’été, un nouveau skeud sous le bras, intitulé « Waves of Annihilation ».

Dix morceaux de pur concentré de Thrash, nourris circonstanciellement au Heavy, offrant un ensemble homogène, riche, varié qui n’a certainement rien à envier aux plus grands du genre. Mais ne vous attardez pas sur la pochette de l’album, évoquant dans les tons verts et mauves ‘flashy’ et d’un goût douteux quelques zombies difformes attirés par un vaisseau spatial perché dans le ciel. Ce genre d’illustration de science-fiction de série B pourrait vous priver d’un bon moment d’écoute. Car c’est bien là un des points forts de cet opus : on prend un foutu pied à l’écouter. Certes, les thrasheux ne réinventent pas le style (NDR : personne ne leur a demandé de le faire d’ailleurs !), mais ils parviennent à insuffler une telle énergie dans leurs compositions que les cervicales ne résistent pas bien longtemps à la saine tentation du headbanging. Après avoir foulé les planches pendant presque trois décennies, le quintet se permet aussi de multiplier les clins d’œil. Comme sur « Fall in Line », un morceau qu’on pourrait qualifier, sans prendre trop de risques, de tribute à King Diamond. A cause de l’ambiance, de la structure de la composition et de la voix haut perchée de Sammy Peleman. Ou encore ce riff d’ouverture, d’inspiration peut-être beaucoup moins volontaire, mais néanmoins similaire, de « None Can Defy », très proche de celui dispensé sur « Freedom », un morceau tiré de l’avant-dernier LP de Channel Zero, « Feed’Em With a Brick ».

« Waves of Annihilation », c’est tout simplement trois quarts d’heure de Thrash incisif qui ne vous lâche pas d’une semelle. Le combo vous balance dans les dents tout son savoir-faire acquis depuis trois décennies. Pas le temps ici de s’ennuyer, les Brugeois vous tiennent en haleine, nourris par un rythme rapide et effréné, des soli en cascade et, sans oublier, car c’est peut-être là un des atouts incontestables du groupe, une voix puissante et aiguë qui n’est pas sans rappeler celle de Rob Halford himself, leader incontesté des légendes de Judas Priest. Pas de doute, « Waves of Annihilation » mérite de devenir une valeur sûre, non seulement pour les fans du genre, qui devraient être conquis dès la première écoute, mais également pour tous les amateurs de musique rapide aux accents old school.

Après avoir pris ses distances avec le supergroupe Down, en 2013, Kirk Windstein a depuis lors eu tout le temps de se consacrer entièrement à Crowbar, band qui fête, cette année-ci, le 20ème anniversaire de sortie de « Broken Glass », son deuxième elpee. L’occasion parfaite pour les Louisianais de sillonner l’Europe en seize dates, et tout particulièrement la ville d’Hasselt. Une soirée frappée du sceau du Sludge, du Doom et du Heavy, qu’illustre les différents supporting acts assurés par Black Swarm et Hedonist, sans oublier le très attendu Trouble.

Il y a maintenant quelques jours que le soleil inonde la Belgique. Grand ciel bleu, pas une once de nuage à l’horizon. On se croirait presque en vacances. En longeant le canal Albert, un labyrinthe de rues rectilignes, tracé à travers le zoning commercial, nous conduit devant une façade peinte en rouge, mais dont les grosses lettres blanches –en capitales– couvrent sa moitié : c’est celle du Muziekodroom. Pas moyen de se tromper ! Les portes d’entrée s’ouvrent ; place à une plongée dans l’obscurité d’une salle où, paradoxalement, l’air est encore respirable, malgré la hausse de température enregistrée en ce début du mois de mai.

Seuls une bonne vingtaine de badauds se sont déplacés pour accueillir Black Swarm, une formation anversoise qui pratique du Metalcore. Vu la chaleur, il serait malvenu de se plaindre de ne pas être, dès le début, collés les uns aux autres. Intense, violent, le set finit très vite par souffrir de la linéarité de ses morceaux. Dans un anglais parfois approximatif, Same De Roeck –visiblement accablé par l’atmosphère, il laisse rapidement tomber le t-shirt, laissant apparaître un ‘Samuel Paul’ en lettres gothiques surmontées d’une croix renversée– hurle à pleins poumons. Une technique bien mieux contrôlée que le chant clair. Heureusement pour les tympans, fort peu utilisée durant les morceaux. Force est de constater également que ceux interprétés dans la langue de Vondel sont nettement plus intéressants et riches. Un choix peut-être freiné par la barrière de l’idiome ?

Quoi qu’il en soit, cette mise en bouche ‘testostéronée’ n’est qu’une première étincelle annonçant une succession de claques. Tout d’abord grâce à Hedonist, originaire de Genk, dont le Sludge/Stoner rond et lourd s’avère particulièrement efficace. Une homologie entre le t-shirt porté par le chanteur, frappé d’un ‘RUN COC’ (en référence à Corrosion of Conformity), et la musique du trio est instantanément palpable. Des compositions nourries au Heavy qui ont très vite raison des nuques des metalheads, les incitant à headbanger au rythme des titres un peu crados. Le public s’est certainement implicitement passé le mot, car une horde non négligeable de trentenaires (à la grosse louche) envahissent à présent les lieux. Y règne une ambiance sereine, cordiale voire confortable ; une pause dans l’espace-temps où se sont donné rendez-vous des amateurs de bon son. Faites comme chez vous : les pantoufles sont disponibles à l’entrée.

Trouble grimpe ensuite sur l’estrade. Ce groupe appartient à une catégorie qui a marqué plusieurs générations mais n’est jamais parvenu à percer, malgré un indéniable talent. Interviewé avant le show, Kirk Windstein, leader emblématique de Crowbar, tête d’affiche du jour, avoue à ce propos être un peu gêné de se produire après Trouble. ‘Ces gars font tout simplement partie de ces groupes qui ont m’ont profondément influencé’, confiera-t-il. Depuis ses débuts, le combo yankee a régulièrement changé de style. Ce soir, il va nous proposer un Heavy sous perfusion de Thrash et Doom. Ecumant les planches depuis 1979 (même s’il a vécu quelques passages à vide illustrés par une absence de gravures), Trouble envoie directement la sauce ; et la conjugaison entre la voix puissante de Kyle Thomas (ex-Exhorder) et les riffs endiablés de Rick Wartell crée un cocktail explosif de sonorités old school. Vu l’accueil reçu, il est fort à parier qu’une majorité des spectateurs avaient fait également le déplacement pour les anciens de l’Illinois. ‘On a eu de la chance ce soir, c’était un très bon concert. C’est comme ça avec Trouble : soit leur son est nickel, comme aujourd’hui, soit c’est un mur de grésillements car il joue trop fort’, explique un fan à l’issue du show.

L’atmosphère est maintenant à point pour accueillir le quatuor issu de la Nouvelle-Orléans. Pas d’entrée fracassante ni même de drapeau frappé du logo du band à l’arrière du podium. A l’ancienne, les musiciens débarquent un à un afin d’effectuer leurs derniers réglages. Matt Brunson, le premier. Il est vêtu d’un gilet sans manches en cuir, de type motard, entièrement customisé à l’arrière ; une grande fleur de Lys (symbole de leur ville d’origine) est surplombée d’un ‘Crowbar’. Le tout a été peint à la main, dans les tons rouges, jaunes et vert, par… Max Cavalera, le leader de Soulfly (excusez du peu !), à l’occasion de son anniversaire alors que les deux teams participaient à une même tournée, fin de l’année dernière. Kirk Windstein prend bien soin de lubrifier ses cordes pendant que Jeff Golden finit d’accorder sa basse et Tommy Buckley s’échauffe en manipulant ses drumsticks. Les quatre musiciens se réunissent finalement face à la batterie, se lancent un regard, approuvent de la tête et font retentir leurs instruments. Les guitares montent dans les aigus, la batterie entre dans la danse et le puissant « Conquerring » peut ouvrir le bal, un titre issu du quatrième elpee studio « Broken Glass », auquel cette tournée fera la part belle dans le cadre de ses vingt ans d’existence. L’artillerie est en marche : le son lourd et expressément lent des maîtres du Sludge envahit la salle limbourgeoise.

La fosse, conquise d’avance, exulte à la fin du morceau. Kirk Windstein revient face à la batterie, où sont disposées ses deux pédales de guitare, voisine de cinq cannettes de Stella Artois prêtes à étancher la soif du vocaliste. La salle est à présent bien remplie et la chaleur ambiante assèche les gosiers. Celui de Kirk est étanché par une demi canette, avalée d’un seul trait. Les autres munitions suivront tout au long du show. Il revient ensuite vers la fosse, se plante au bord de la scène et débute les premières notes de « High Rate Extinction », issu du second LP, l’éponyme. Petit et râblé, arborant une barbe grise courant jusqu’à la moitié de son torse, tel un cousin éloigné de Gimli (NDR : un personnage de la saga ‘Le Seigneur des Anneaux’), Kirk Windstein incarne à lui seul toute la puissance et la force de la musique de Crowbar. Les notes traversent chaque centimètre carré de sa peau et son visage marqué se tord au son de ses riffs. Situé à une trentaine de centimètres à peine de son public, le leader du band offre, à de multiples reprises, de jouissives leçons de guitares. Un instrument, tel une prolongation de ses membres, dont il prend le plus grand soin tout au long du set. En témoigne ce spectateur, quelque peu éméché, qui tentera tant bien que mal de toucher les cordes mais très vite repoussé par l’artiste. On peut être sympa mais faut pas déconner non plus !

En un peu plus d’une heure, les hommes forts de NOLA vont parcourir leurs vingt-sept années de carrière, de « Burn Your World » (NDR : qui remonte quand même à 1993) au relativement récent « Walk With Knowledge Wisely », issu de leur dernier album « Symmetry in Black », paru il y a deux ans. Les plus grands tubes du band ne sont évidemment pas négligés, à l’instar du survitaminé « All I Had (I Gave) », de la ballade virile « Planets Collide » ou encore de l’exutoire « Existence is Punishment », en rappel. Sans oublier « The Cemetary Angels », composition emblématique de « Sever The Wicked Hand », caractérisée par cet incroyable moment qui survient aux deux tiers du parcours, lorsque Kirk Windstein s’époumone, et tel un ordre dicté à ses musiciens clame : ‘BRING IT LOUD !’. S’ensuivent ces riffs typiques, extrêmement lourds, écrasants même et tellement spécifiques, rappelant l’héritage musical laissé par Crowbar dans le monde musical. ‘Crowbar n’est peut-être pas connu, mais est définitivement reconnu dans le milieu’, signale très judicieusement un fan juste avant le show des Américains. Et c’est bien là un des paradoxes magiques de ce band bientôt trentenaire : autant ils ne provoquent par des déplacements massifs de foule, autant la trace qu’ils laisseront dans le Metal est gravée profondément dans le roc pour les décennies à venir. Que ce soit dans le Sludge, le Stoner, le Hardcore ou le Rock bien-gras-un-peu-cras, rares sont ceux qui ne reconnaissent pas en Crowbar une source d’inspiration.

Après treize morceaux, les quatre artistes prennent congé de l’auditoire. Face une demande soutenue, Kirk Windstein –surnommé à juste titre The Riff Lord– va puiser dans son barda un petit sac contenant des médiateurs, afin de les distribuer à quelques metalheads, soucieux de garder une trace physique de ce moment de Rock épais, entre amateurs de musique qui fait du bien par où elle passe.

Setlist : Conquering - High Rate Extinction - The Lasting Dose - New Dawn - Burn Your World - To Build a Mountain - The Cemetery Angels - Walk With Knowledge Wisely - No Quarter - All I Had (I Gave) - Planets Collide - Like Broken Glass // Encore: Existence Is Punishment

(Organisation : HeartBreakTunes)

 

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