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Au crépuscule du grand et joyeux ballet de ses 19 précédents ouvrages, l’exubérant Bertrand Betsch s’inscrit, une nouvelle fois, dans ce qu’il fait de mieux : la belle chanson française en première lecture, l’ironie ensuite, la justesse enfin. Comme toujours,…

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Une petite souris dans le Corridor…

Corridor sortira son nouvel elpee, « Mimi », le 26 avril 2024. Réunissant 8 plages, il recèlera des pièces maîtresses telles que "Jump Cut", "Mon Argent" et "Mourir Demain". Il a été masterisé par Heba Kadry Mastering, à Brooklyn. Toutes les chansons de «…

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mercredi, 31 décembre 2003 17:59

Jérôme Minière présente Herri Kopter

Il y a cinq ans qu'on n'avait plus eu de nouvelles de l'Orléanais, et pour cause : il s'est réfugié au Québec après avoir rencontré un des rescapés de Laanka, un îlot de glace situé près du Pôle Nord qui a depuis disparu, suite au réchauffement de notre atmosphère… C'est à Montréal, dans un couloir mystérieux d'une galerie commerciale, qu'il fit connaissance avec ce type en question, un certain Herri Kopter. Très vite, celui-ci lui refila quelques cassettes de musique de Laanka, une mixture étrange de cliquetis électroniques, de dub glaciaire et de bruits d'icebergs qui se fendent. Minière, impressionné par ces " élucubrations sonores " d'une fraîcheur étonnante, propose au Robinson d'enregistrer un album, pour qu'il reste une trace de cette île déjà rayée de la carte. Evidemment, toute cette histoire est du pipeau, mais elle confirme l'imagination débridée de Jérôme Minière, qu'on avait donc perdu de vue (ou plutôt d'écoute) depuis " La Nuit Eclaire le Jour qui Suit ", double album paru chez Lithium en 1998. Entretemps, notre bonhomme n'aura pourtant pas chômé : en plus de cet album-concept 100% électronique, Minière sort un recueil de 14 chansons pop (" Petit Cosmonaute "), et s'active aussi du côté de la vidéo et de la mise en son de spectacles (e.a. le festival MUTEK à Montréal, l'équivalent du Sonar de Barcelone). Cette BO imaginaire d'un pays de rêves, Minière l'a composée il y a trois ans, mais c'est seulement aujourd'hui qu'elle franchit l'Atlantique. Au programme, donc : de l'électronica paysagiste (tendance Boards of Canada), du dub minimaliste (tendance ~ Scape), plein de craquelures et de beats cotonneux. Montréal est la nouvelle terre d'accueil des musiciens aux idées larges : de Constellation à Intr_Version (le label de Mitchell Akiyama de Désormais), on y recense pas mal d'empêcheurs de tourner en rond. Minière, c'est sûr, en fait partie. Et son album, même s'il est un peu long, recèle de beaux trésors. Il nous faudrait davantage d'aventuriers de ce genre… De (Koh-)Laanka ?

mercredi, 31 décembre 2003 17:44

Shades of Blue : Madlib Invades

Madlib est un des producteurs de hip hop les plus inventifs de ces dernières années. Que ce soit derrière la console pour les albums de Wildchild et de Dudley Perkins ou comme MC au sein des excellents Lootpack (lui, Wildchild et DJ Romes), Otis Jackson Jr. transforme tout ce qu'il touche en or massif, et pas celui qui orne les dents et le torse des gangsters de pacotille à la 50 Cent. Après avoir rendu hommage à Stevie Wonder et au reggae signé Trojan (" Blunted in the Bomb Shelter "), voilà qu'il s'attaque au catalogue du légendaire label de jazz Blue Note. Rien ici d'opportuniste : il ne s'agit pas d'une énième compile acid jazz ou d'un hommage mercantile à la Saint-Germain. Madlib s'approprie les vieux standards de Donald Byrd et de Wayne Shorter (entre autres) avec finesse et intelligence, sans tomber dans l'hommage timide et trop fidèle qui plombe souvent ce genre d'exercice périlleux. Armé de son sampler SP-1200 et les beats plein les poches, il ose avec panache sculpter dans cette matière sonore bien malléable (du jazz), mais quand même figée par des années de mise en bière académique et d'honneurs journalistiques. Aujourd'hui sujet de thèses universitaires et mentionné dans les livres d'histoire, le jazz n'est donc pas lettre morte, en témoigne cette relecture surprenante via le rap, finalement sa suite logique. Sur " Please Set Me At Ease " de Bobbi Humphrey, Madlib invite Medaphor, un MC, à venir poser son flow, pour un résultat groovy qui n'enlève rien à l'essence du titre original. Ailleurs, c'est tantôt des scratches (" Slim's Return ", rien à voir avec Eminem…), tantôt des instruments live qui viennent éclairer ces grandes partitions sous un jour nouveau. Sur " Song For My Father " d'Horace Silver, Madlib se rappelle aussi son père, chanteur de soul dans les années 70, aujourd'hui relégué, comme tous les musiciens de la Note Bleue, au rang de vieux souvenirs. Des souvenirs apparemment bien vivaces, et toujours aussi fertiles (l'inédit " Funky Blue Note ", signé Madlib himself), à en juger par ce projet d'une rigueur et d'une ampleur inédites. Excellent !

 

mercredi, 31 décembre 2003 17:54

HaHa Sound

Entre " Ha-Ha Sound " et " The Noise Made By People ", le premier album du trio de Birmingham, trois ans se seront écoulés. Mais Broadcast n'a rien perdu de son talent et de son originalité, puisque ce nouvel album est encore meilleur que le précédent. Depuis 2000, le rétro-futurisme a la cote. Ses synthés d'un autre âge, ses ambiances de films SF de série B, ses bleeps rêveurs et ses relents d'enfance : la musique électro-pop de Broadcast s'est bâtie, au fil des ans et en secret, une réputation de bande-son bizarre d'un monde un peu figé, dans lequel Barbarella et Robby le Robot batifoleraient gaiement dans un décor d'apocalypse lunaire. Musicalement, Broadcast n'a donc guère d'équivalent (Stereolab, Ladytron, Saint Etienne ?), et cet atypisme est renforcé par l'étrange tonalité de la voix de Trish Keenan, à la fois neutre et mutine, frigide et suggestive ; bref mi-femme mi-enfant, séductrice et asexuée. Sur " Valerie ", on croirait presque entendre des enfants de chœur réciter leur prière de Noël dans une cathédrale de verre, où résonneraient le moindre écho cristallin, Jan Garbarek (ECM) et Joseph Byrd (United States of America) se disputant les touches d'un orgue vétuste. " Man is not a Bird " surprend lui par sa rythmique pointilleuse et ses bruits aquatiques, comme si le couple Barron (la Bo de " Forbidden Planet ") ressuscitait le temps d'une dernière valse, avec Holger Czukay pour chef d'orchestre… Aux yeux (oreilles) de certains, Broadcast pourrait passer pour un groupe de techniciens dissimulés derrière leurs machines, coincés dans un univers qu'ils se sont eux-mêmes forgés… Mais ce serait oublier leur sens aigu de la mélodie (" Before We Begin ", " Lunch Hour Pops ") : il s'agit bien de pop, et du plus bel effet, en prise avec son temps sans être une vulgaire histoire de mode. Refuser leur invitation au voyage (intersidéral ?) serait donc une grossière erreur.

 

vendredi, 31 décembre 2004 08:27

Backroads

Un homme et une femme se courtisent, ils gloussent et s’envoient des clins d’œil, avant de s’enlacer et de mêler leurs langues. En fond sonore du Low, parce que pour faire l’amour rien de tel que du slowcore : alanguis sur le lit ils s’enlacent tendrement, enfouissant leur amour dans la prunelle de l’autre, leur salive séchée aux coins des lèvres. Mais des riffs souffreteux les réveillent de leur torpeur sentimentale (« 21st Century Psalms ») : les Vumètres dans le rouge, c’est l’heure d’un dernier va-et-vient, du soubresaut ultime, avant la buée oculaire, l’accalmie cardiaque. Le Wurlitzer ? C’est son affaire : quand les draps s’alourdissent et que le sommeil guette, il prend le relais, bonsoir ivresse. Violons, piano, harmonica : même combat, celui des songes post-érectiles, du post coïtum animal triste. Mais l’œil, sous la paupière close, reste vigilant : il s’emballe, même en pleine extase nocturne. Les draps se tordent, « Red Leaf », « Foreign Cinema » : Okervill River, PJ Harvey, The Kills,… En plein sommeil restent les souvenirs d’ébats fébriles, la trace des morsures d’avant l’aube. Au réveil l’amour est sauf, même si c’est un autre jour, plein de dangers et de vaines espérances. L’amour, toujours, est à réinventer.