La révolte de Bagdad Rodeo...

Le premier single extrait de « Quatre - L'album sans Fin - Part 1 », le nouvel album de Bagdad Rodéo, « Révolution Vendetta », nous plonge dans les racines du groupe, de son combat, celui de la liberté à tout prix et de l'esprit critique qui font de Bagdad…

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TORRES perdue dans une salle immense…

TORRES (le nom de scène de l'artiste new-yorkaise Mackenzie Scott) publiera son nouvel elpee, « What an enormous room », ce le 26 janvier 2024. La chanteuse américaine propose également son premier single/vidéo, « Collect ». Parallèlement à cette annonce,…

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Vive La Fête - 11/04/2024
Manu Chao - Bau-huis
Michel Serry

Michel Serry

Le groupe rock progressif britannique Marillion a été l’un des premiers à prendre le contrôle total sur sa musique en créant son propre label ‘Rocket Records’ et en se chargeant lui-même de la distribution de ses albums via son site internet http://www.marillion.com

En 2009, Racket Records s’associe au label hambourgeois earMUSIC (Deep Purple, Europe, Gamma Ray, Savatage, Chickenfoot) pour la distribution de l’album « Less Is More » sur le marché traditionnel tandis que Marillion continue à assurer lui-même la vente via la grande toile.

Les deux parties semblent s’y retrouver puisqu’ earMUSIC/Edel vient d’annoncer une seconde collaboration en ce qui concerne la sortie d’un CD/DVD live intitulé « Live from Cadogan Hall ».

Enregistré le 7 décembre 2009 lors de l’ultime date de la tournée ‘Less Is More’, « Live from Cadogan Hall » a été capturé par pas moins de neuf caméras pour un rendu très intimiste de la prestation. La plage sonore à été mixée en 5.1 DTS par Michael Hunter, le producteur de Marillion. Comme « Less Is More », « Live from Cadogan Hall » présente une collection de classiques du groupe anglais réarrangés en versions acoustiques et alternatives donnant beaucoup plus d’espace à la voix de Steve Hogarth ainsi qu’à la guitare de Seve Rothery.

Le CD/DVD sera disponible dès le 18 février 2011.

earMusic et Racket Records annoncent dors et déjà que leur collaboration n’en restera pas là !

 

mercredi, 26 janvier 2011 01:00

Highway Pirates

En découvrant l’album « Bite The Bullet » du groupe Bullet en 2008, votre serviteur avait été l’un de ceux qui avaient cru au retour à la vie du groupe hard rock allemand des eighties. Celui-là même qui avait bercé sa jeunesse au son de deux plaques vinyliques d’anthologie, les terribles « Execution » de 1982 et « No Mercy » de 1984. Grossière erreur, car ce Bullet-ci était beaucoup plus jeune (NDR : formé en 2001) et d’origine suédoise, issu de la ville de Växjö plus exactement. Pourtant, il était facile de tomber dans le piège : même patronyme, style musical similaire et vocaliste au timbre quasiment identique. 

Passée la déception de ne pas avoir assisté à la résurrection de l’un de mes héros de jeunesse, il a bien fallu me faire une raison. Le Bullet allemand était mort et enterré (NDR : Pas tout à fait puisque certains de ses membres militent encore chez U.D.O.). Tant pis d’ailleurs, puisque le petit Suédois est carrément aussi bon, si pas meilleur que son aîné.

« Highway Pirates », le nouvel opus du quintet, est un rêve devenu réalité pour les oreilles d’un fan de hard rock/métal des eighties. Imaginez un combo qui ‘rocke’ aussi dur et fort qu’Accept, AC/DC et Krokus à l’époque de leur gloire !

Comme l’étaient les albums classiques de ces trois géants du hard rock, « Highway Pirates » est un florilège de riffs entraînants et de refrains à chanter à tue tête. Une collection de titres qui font taper du pied et donnent envie de se secouer ce qui reste de sa calvitie. « Highway Pirates », « Stay Wild », « Blood Run Hot » ; chaque titre est un hymne à la gloire du hard rock. Les vocaux écorchés de Dag Hell Hofer empruntent autant au style d’Udo Dirkschneider (UDO, ex-Accept) qu’à celui de Brian Johnson (AC/DC). 

Bullet n’invente pas la poudre, mais il sait la faire parler. Si vous aimez le hard rock sans fioritures, « Highway Pirates » est une pépite du genre. L’achat indispensable de ce début d’année.

 

mercredi, 12 janvier 2011 21:02

Cry Tough (Dvd)

Aucun doute : Nils Lofgren est un guitariste de génie. Cependant, je ne suis probablement pas le chroniqueur le plus approprié pour vous parler de ce Dvd. Car Lofgren a beau manifester un immense talent, je n’apprécie pas du tout sa musique. Mais pas de bol pour moi, ni pour l’artiste d’ailleurs, c’est dans mon bac qu’est atterri ce double Dvd intitulé « Cry Tough ». Quatre heures à passer en compagnie du grand Nils. Un enfer pour votre serviteur, mais probablement un pur moment de bonheur pour les fans du bonhomme.

Je ne m’aventurerai pas à critiquer le musicien. Après tout, il ne m’a pas attendu pour faire ses preuves. Peu de musiciens peuvent se targuer d’avoir milité comme guitariste au sein de l’E Street Band de Bruce Springsteen et chez le Crazy Horse de Neil Young. Pour ne pas manquer de respect à ce grand artiste, je me contenterai donc de vous énoncer les faits.

« Cry Tough » est un double Dvd, témoignage des trois shows accordés par le Nils Lofgren Band dans le cadre de la célèbre émission de la télévision allemande ‘Rockpalast’.  Le premier concert date de 1976, à l’époque où Lofgren venait de publier son premier album solo. A mon humble avis, le concert le plus intéressant puisque plus brut et plus axé sur l’improvisation que les deux autres. La seconde performance a été immortalisée en 1979. Lofgren est alors un artiste reconnu. Le show gagne en professionnalisme, mais perd beaucoup en spontanéité. Le troisième set de Lofgren au Rockpalast remonte à 1991. Cet enregistrement intéressera probablement les fans purs et durs du musicien américain puisqu’il n’a jamais été publié auparavant. La musique de Lofgren est le fruit d’un mélange de rock, blues et country. Le fan de hard rock que je suis retiendra les superbes soli de guitare. Pour le reste, « Cry Tough » devrait probablement plaire aux fans de Springsteen ou de Tom Petty.

Je m’excuse humblement auprès des fans de Monsieur Lofgren qui trouveraient cette chronique insuffisante. Les goûts et les couleurs… je ne vais pas vous faire un dessin.

 

mercredi, 12 janvier 2011 20:33

The Visitation

Depuis sa reformation en 2001, Magnum publie des albums avec une régularité métronomique. Né au milieu des seventies, le groupe AOR/rock progressif britannique s’est accordé un break de huit ans entre la sortie de « Rock Art » (NDR : son onzième opus studio sorti en 1994) et celle de « Breath Of Life » (2002). Cette interruption volontaire de carrière semble avoir eu un effet salutaire sur la santé du combo de Birmingham, puisqu’il enchaîne, depuis son retour, des albums d’une qualité quasi-irréprochable. Après « Brand New Morning » (2004), « Princess Alice And The Broken Arrow » (2007) et « Into the Valley of the Moonking » (2009), c’est au tour de « The Visitation » de venir confirmer l’excellente forme de Tony Clarkin (guitare), Bob Catley (chant), Mark Stanway (claviers), Al Barrow (basse) et Harry James (batterie).

Car ce n’est pas encore aujourd’hui que Magnum décevra ses fans. Tony Clarkin semble toujours aussi inspiré par ses muses. Son sens pointu de la composition et son savoir-faire en matière de mélodies inoubliables font à nouveau merveille. Les dix compositions proposées sur « The Visitation » oscillent, comme toujours, entre un AOR accrocheur et un rock progressif mélancolique. Des refrains entêtants, greffés sur de subtiles mélodies traversées par des interventions instrumentales techniques et passionnées. Cette formule utilisée par le groupe depuis plus de trente-cinq ans n’arrive toujours pas à lasser. Au contraire, on en redemande. La raison en est simple : tout en conservant les bases qui ont établi son succès, Magnum parvient encore à surprendre. Oh, rien de bien avant-gardiste : un riff heavy sur « Black Skies », le titre d’ouverture, quelques petites touches électroniques sur le titre éponyme, l’intervention d’un orchestre sur « The Last Frontier » ou une alternance de passages heavy et d’interludes au piano sur « Freedom’s Day ». Rien d’exceptionnel en somme. Juste de quoi nous tenir en haleine du début à la fin de l’elpee.

Clarkin et Bob Catley sont les derniers survivants de la formation originale des seventies. Ce dernier possède une des plus belles voix du rock anglais. Le temps ne semble pas avoir de prise sur sa performance qui porte littéralement chaque composition vers des sommets de perfection.

Afin que chacun puisse trouver son bonheur, le label (SPV/Steamhammer) multiplie les formats : un double vinyle coloré, un Digipack Cd accompagné d’un Dvd bonus et un Cd (jewel case) agrémenté d’une pochette différente.

En 2011, Magnum est encore et toujours une valeur sûre.

 

mercredi, 12 janvier 2011 20:29

Stonehelm

Stonehelm est un quatuor lourdingue qui débarque du sud de la Californie et plus précisément de la ville de Ventura. Des chevelus tatoués qui, depuis 2008, ne cachent pas une passion profonde pour l’herbe thérapeutique qui fait rire et témoignent d’une addiction indéfectible à la musique d’Electric Wizard.

Il n’est probablement pas nécessaire d’en remettre une couche. Vous avez certainement déjà compris que nous sommes en présence de stoner/doom metal bien enfumé. Car quand les musiciens planent, ce sont nos oreilles qui trinquent. Difficile de ne pas se sentir écrasés face à la rythmique massive de Zack Bickler. Périlleux, aussi, d’essayer de résister aux assauts de la basse distordue d’Andrew Renteria. Impossible, en tout cas, de ne pas succomber au groove monolithique des riffs balancés par John Daniels et Wes Caley. 

A l’instar de celle de ses cousins britanniques d’Electric Wizard, la musique de Stonehelm est douloureusement pesante et se décline avec la vélocité d’un gastéropode somnolent. Les vocaux, assurés par Daniels sont brumeux et hypnotiques. Ils évoquent la dope et ses plaisirs interdits, le retour des zombies de l’apocalypse, les épopées barbares et même les religions martiennes. L’artwork du Cd est absolument magnifique : une imagerie occulte sulfureuse combinée à un plaidoyer pour la légalisation de la marijuana à des fins thérapeutiques.

Pas de bol pour ceux et celles d’entre vous qui voudraient soutenir la cause, il faudra encore attendre un peu avant de pouvoir vous procurer ce premier opus éponyme. Le label Death Earth Records qui devait le publier vient de faire faillite. Stonehelm est à la recherche d’un nouveau deal destiné à atteindre son but final : ‘Bring marijuana and doom to the masses’.

En attendant la sortie officielle de cette plaque fumante, Stonehelm nous a autorisés à publier un lien de téléchargement gratuit vers son album, artwork compris. T’en veux man ? On en a… ici : http://rapidshare.com/files/372449535/Stonehelm_2010___Booklet_and_Artwork.rar

Un groupe à découvrir d’urgence si vous aimez Electric Wizard, Sleep et Cathedral.

Le nouvel Ep des hard rockers suédois de Bonafide s’intitule « Fill Your Head With Rock (Old, New, Tried & True) ». Ce groupe, formé dans la ville de Malmö en 2006, est déjà responsable de deux méfaits discographique : « Bonafide » en 2007 et « Somethings Dripping » en 2009.

Ce nouvel Ep n’a, semble-t-il, d’autre but que de donner l’occasion au combo de partir en tournée (NDR : celle-ci passera par le Spirit Of 66 de Verviers le 23 avril 2011) afin de  présenter au public son nouveau batteur : Niklas Matsson (Raging Slab, Backdraft).

Sur les six morceaux proposés, trois sont des reprises de classiques du rock  (« I Don’t Need No Doctor » d’Humble Pie, « Nice Boys Don’t Play Rock’n’Roll » de Rose Tattoo et « I can’t Explain » des Who). Toutes trois sont assez similaires aux versions originales. Pontus Snibb, le frontman du groupe, y excelle grâce à un timbre de voix gras et écorché, sis quelque part entre Brian Johnson (AC/DC) et David Coverdale (Whitesnake). Deux des trois autres titres  (l’hymnique « Fill Your Head With Rock » et « No Doubt About It ») figuraient déjà sur l’album « Somethings Dripping ». Quant à « Kick Me Out », il s’agit d’un inédit issu des mêmes sessions d’enregistrement que les deux autres plages. Le disque recèle aussi deux tracks en format vidéo (non inclus sur la version digipromo reçue).

Si vous aimez le hard rock classique des eighties, ce disque devrait vous réjouir.

 

mercredi, 12 janvier 2011 19:57

Super Group

Fin des eighties, début des nineties, en pleine période grunge/alternative, trois jeunes japonaises originaires d’Osaka apportent une fraîcheur inespérée à la scène garage/punk/alternative. Naoko Yamano (guitare, chant), Atsuko Yamano (batterie) et Michie Nakatani (basse) ont des goûts éclectiques. Elles aiment les Ramones (NDR : dont elles reprendront plusieurs titres au cours de leur carrière), XTC, les Beatles, les Kinks, les Buzzcocks, Blue Oyster Cult, Kiss et bien d’autres. Les trois gamines forment Shonen Knife dès 1981. Elles donnent leur premier concert l’année suivante. Un premier essai discographique sort au japon en 1983. D’autres suivent.

En 1986, Shonen Knife est repéré par le célèbre label américain Sub Pop (Nirvana, Afghan Whigs, Dinosaur Jr.) qui publie un de ses titres sur une compilation. En 1987, les trois Nipponnes participent à la célèbre émission radiophonique de John Peel, le découvreur de talents de la BBC. En 1989, le trio séduit la scène rock américaine à l’occasion d’une tournée accomplie auprès de Sonic Youth et Redd Kross. Shonen Knife devient un groupe culte. Quelques combos yankees (Sonic Youth, Redd Kross, L7, Lunachicks, Babes In Toyland, …)  enregistrent même un album de covers de leurs titres (“Every Band Has A Shonen Knife Who Loves Them”).

Les Japonaises enchaînent dès lors sorties et tournées nationales et internationales. Une dizaine d’albums sont publiés entre 1990 et 2008. La musique de Shonen Knife est un mélange improbable entre punk rock, pop et rock garage des sixties. Des guitares au son cradingue sont combinées à des textes d’une naïveté confondante. Les lyrics du groupe évoquent petites fleurs, bonbons acidulés, ours en peluches, bisons en voie de disparition, nourriture, poupées Barbies et musiciens cultes. Naoko Yamano chante souvent à la limite du faux et son accent japonais est particulièrement prononcé. Mais, c’est ce qui fait tout le charme du groupe.

« Super Group » est sorti au japon il y a déjà deux ans. En 2010, l’édition européenne de ce dernier album de Shonen Knife est enrichie de trois titres live inédits enregistrés lors de la dernière tournée anglaise du groupe. Du line-up original, il ne reste désormais que Naoko. Ritsuko (basse) et Etsuko (batterie) ont remplacé Atsuko et Mitchie. Côté musique par contre, pas beaucoup de changements. Malgré une cinquantaine galopante, Naoko interprète toujours des textes candides avec la naïveté d’une adolescente. Les compositions évoquent encore et toujours le garage rock et la pop des sixties, ne s’autorisant que de rares incursions dans le punk.

Shonen Knife est un groupe qui ne s’apprécie qu’avec une bonne dose de second degré. Indispensable si vous aimez le rock et que vous avez une âme de petite fille.

 

jeudi, 06 janvier 2011 01:00

The First Scream (Ep)

Bien qu’elle n’ait jamais été aussi active que la ‘Montoise’ ou la ‘Liégeoise’, la scène métal tournaisienne a toujours bon pied bon œil, et ce depuis les années quatre-vingt. On se souvient encore de Barbarian, Black Knight, Catharsis, Juggernaut, Boner Knife et des indéboulonnables Haircut That Kills. Il faudra désormais compter sur un nouveau fournisseur de décibels : No Fatality.

Cinq gamins (NDR : la moyenne d’âge ne doit probablement pas dépasser les dix-huit/vingt ans) qui réunissent en cinq titres de quoi faire revivre leur adolescence aux fans du métal des eighties a de quoi surprendre. Et pourtant, ce ‘club des cinq éventreurs’ débite du décibel avec autant d’aisance que s’il était né à la glorieuse époque de la N.W.O.B.H.M. Ne cherchez pas ici de néo/metalcore/emo machin chose. No Fatality joue du heavy métal. Du vrai !

« The First Scream », le premier Ep du groupe à été mis en boite l’été dernier chez nos voisins français du Bosshog Studio. Géry (batterie), Michaël (guitare lead), Jérome (guitare rythmique), Chris (basse) et Gaël (chant) proposent cinq plages plombées d’un heavy métal classique, inspiré par les gloires du passé (NDR : le groupe cite Iron Maiden, Judas Priest, Metallica, Megadeth et Saxon) ainsi que par quelques formations plus récentes (Sabaton, Firewind, Children Of Bodom, Avenged Sevenfold). Une palette de riffs en béton, bien heavy mais qui virent parfois au trash, une rythmique percutante, quelques soli bien sentis et des vocaux accrocheurs ; ce disque fleure bon le respect des traditions ancestrales et donne une sérieuse envie de ressortir les vestes à patches et les têtes à cheveux.

 

mercredi, 05 janvier 2011 23:16

Norrøn livskunst

L’actualité musicale plus que consistante de la fin d’année 2010 a bien failli me/nous faire passer à côté de cette perle. Amateur de musique ‘à l’ancienne’ votre serviteur a tendance à vouloir privilégier l’écoute (et la chronique) d’albums reçus en format Cd. Indie Recordings a choisi la voie du ‘digipromo’ (NDR : des albums digitaux envoyés aux chroniqueurs en version mp3) pour la promotion et, par conséquent, voit la plupart de ses productions passer à la trappe dans nos colonnes. Dommage puisque le label norvégien ne signe généralement que des groupes de qualité.

J’avais adoré les deux premiers opus de Solefald (« The Linear Scaffold » paru en 1997 et « Neonism » en 1999). Je me suis donc quand même décidé à jeter une oreille sur « Norrøn livskunst », le nouvel elpee de ce duo black métal avant-gardiste norvégien. Grand bien m’en a pris puisque Solefald vient, sans conteste, de sortir le meilleur de ses huit long playings.

Comme le souligne d’une manière très humoristique la bio du groupe, ‘Solefald est un animal étrange au sein du troupeau black métal puisqu’aucun de ses membres n’a séjourné en prison’. Mais un casier judiciaire vierge n’est pas le seul signe distinctif du combo. Il serait aussi judicieux d’évoquer le mélange improbable de sérieux et d’humour qui le caractérise ainsi qu’une propension démesurée à l’expérimentation musicale. Outre son implication au sein de la formation black/thrash expérimentale Sturmgeist, Cornelius Jakhelln’ (chant, guitare et basse) est aussi un auteur reconnu en Norvège. Il a publié des romans épiques, des livres pour enfants et des recueils de poèmes. Lars A. Nedland, alias Lazare (chant, claviers, batterie) milite aussi chez Bork Nagar, Carpathian Forest, Age Of Silence et Asmegin est, à ses heures, producteur pour la télévision norvégienne, mais également acteur. Il a joué dans une parodie télévisée relatant de manière humoristique les dérives du black métal (« Barron Blod »).

« Norrøn livskunst » (‘L’art de vivre nordique’) s’ouvre par le superbe « Song Til Stormen » ; un titre lent, intense, presque planant sur lequel les voix claires si caractéristiques du duo Lazare/Cornelius sont rehaussées de chœurs féminins envoûtants. « Norrøn Livskunst », se décline dans un style plus purement black métal. Vocaux écorchés et riffs speedés rappellent les origines nordiques du groupe. Sur l’étrange « Tittentattenteksti », Agnete Kjølsrud (Djerv, ex-Animal Alpha) vient poser des vocaux d’adolescente hystérique sur des lignes de guitares mélodiques surprenantes. « Tridsljod (Blackabilly) » est un black’n’roll plein d’humour au cours duquel les vocaux ressemblent étrangement à ceux d’ICS Vortex (ex-Bork Nagar, ex-Dimmu Borgir, Arcturus). Il s’inspire d’un personnage issu d’un roman policier écrit par Cornélius. « Eukalyptustreet » justifie à lui seul l’achat de l’album. Solefald y réussit l’exploit, en neuf minutes chrono, de faire passer l’auditeur d’une ambiance néo-hippie au black métal symphonique intense. Et ce, à grand renfort de soli de saxophone jubilatoires, d’arrangements vocaux intenses, de guitares pachydermiques et de piano virtuose. Retour au black métal sur « Raudedauden », un titre qui présente la particularité d’être agrémenté d’un solo de guitare, intervention plutôt rare chez Solefald. « Vitets Vidd I Verdi » est un melting-pot organisé de black métal, de rythmes électro, d’ambiances jazzy et de chœurs féminins, sur lequel l’hystérique Agnete refait une apparition vocale remarquée. Métal extrême haineux balancé au rythme des blast-beats ensuite pour « Hugferdi ». « Waves Over Vallhalla (An Icelandic Odyssey Part 3) » revient un court instant sur la saga viking débutée en 2005 sur l’album « Red For Fire » ainsi que sur l’elpee « Black For Death » de 2006. « Norrøn livskunst » s’achève en douceur sur les magnifiques arrangements vocaux et l’orgue hammond du fascinant « Til Heimen Yver Havet ».

Envoyé par le label sur un support ‘politiquement correct’, « Norrøn livskunst » aurait été chroniqué à sa sortie en novembre 2010 et aurait probablement figuré tout en haut de mon top 10 personnel. Recommandé à tous les fans d’Arcturus, Vintersorg, Ulver ainsi qu’aux plus éclectiques des amateurs de musique extrême. Du grand art nordique !

 

mercredi, 05 janvier 2011 23:00

The Sun I Carried Alone

Iskald est un duo norvégien constitué de Simon Larsen (chant, guitare, basse, claviers) et d’Aage Andre Krekling (chant, batterie). Sur les planches, les deux compères sont soutenus pas Ben Hansen (guitare) et Kenneth Henriksen (basse), afin de déchaîner leur black métal mélodique. Le groupe publie une première démo l’année de sa formation, en 2005. Elle est suivie de peu par un Ep autoproduit (« Northern Twighlight »). Ce dernier permet à Iskald de se faire remarquer par le label norvégien ‘Indie Recordings’. Les Norvégiens enchaînent alors les sorties : « Shades Of Misery » en 2007 et « Revelation Of Reckoning Day » en 2008 reçoivent de bonnes critiques de la presse européenne. Le groupe se lance dans une tournée européenne dont le point culminant est un show au ‘Hovefestivalen’, le plus grand festival rock de Norvège.

L’année 2010 est entièrement consacrée à la composition et à l’enregistrement du nouvel opus : « The Sun I Carried Alone ». Ce dernier est mis en boîte en Norvège, à Oslo et Bodø. La production, le mixage et le mastering sont réalisés au studio 210 de Berlin par Stamos Koliousis et Vangelis Labrakis (Solefald, Vreid, Nattefrost, Keep Of Kalessin).

« The Sun I carried Alone » ne brille pas par son originalité. Par contre, la qualité est au rendez-vous. Le black métal du groupe est aussi sombre que rageur tout en restant (relativement) accessible. Il fusionne le côté épique d’un Satyricon et la froideur nordique d’un Immortal à la rigueur alambiquée d’un Emperor. Les vocaux écorchés et colériques de Larsen et Krekling font très bien passer le message empreint de noirceur, de froideur, de tristesse et de haine inhérent à ce style. La musique, sujette à d’innombrables variations de tempo et à quelques interludes acoustiques évite le piège de la linéarité dans lequel sombrent parfois certaines productions du genre.

« The Sun I Carried Alone » est un disque intense, susceptible même d’envoûter, pourvu qu’on parvienne à faire abstraction de cette petite impression de ‘déjà entendu ailleurs’.

 

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