Nous avons l’immense plaisir de saluer le retour de David ‘Rock’ Feinstein, l’un des héros de la scène métal des eighties. Si certain(e)s ont peut-être oublié le nom du personnage, ils ont probablement encore en mémoire celui du combo new-yorkais dont il était le leader : The Rods. D’autres se souviennent encore que la carrière de Feinstein n’avait pas débuté chez les Rods. Bien avant de publier des perles du métal classique comme « The Rods » (1981), « Wild Dogs » (1982) et « Let Them Eat Metal » (1984), il était le six-cordistes d’un groupe baptisé ELF dont le leader n’était autre que son cousin ; un certain Ronnie James Dio.
Preuve de l’estime que l’ex-vocaliste de Rainbow et Black Sabbath portait à son guitariste de cousin, le nouvel opus solo de Feinstein est publié par Niji Entertainment. Ce label, fondé peu de temps avant son décès par Ronnie James Dio et par son épouse Wendy, n’avait publié jusqu’ici qu’un double cd live réunissant des enregistrements live de Dio, immortalisés lors des éditions 1983 et 1987 du festival de Donington.
C’est donc tout naturellement que Feinstein dédicace « Bitten By The Beast » à la mémoire de l’immense Ronnie James Dio, décédé le 16 mai 2010, à l’âge de 67 ans. Et, plus qu’un simple hommage à ce véritable dieu du métal, Feinstein nous offre carrément une petite résurrection. Grace à « Heavy Metal Will Never Die », un titre inédit (NDR : probablement l’un des derniers) chanté par Dio. Une chanson superbe, heavy à souhait, sur laquelle il est toutefois assez ironique d’entendre Ronnie chanter ‘I am Metal and I’ll never die’. Pour ce titre particulier, les parties de batterie ont été mise en boite par Carl Canedy, l’ancien compère de Feinstein au sein de The Rods.
Sur toutes les autres plages, le kit de batterie est tenu par Nate Horton (Ten Man Push). David Feinstein quant à lui se charge seul du chant, de la guitare et de la basse.
Ceux et celles qui connaissent la discographie du Newyorkais ne seront pas vraiment surpris par « Bitten By The Beast ». L’opus est constitué de neuf titres heavy métal ‘old school’ dans le plus pur style des Rods (« Smoke On The Horizon », « Break Down The Walls », « Give Me Mercy ») et aussi un peu de Dio (« Kill The Dragon »). Du métal classique, mid-tempo et joué sur une seule guitare (NDR : les Rods étaient un ‘power trio’). « Bitten By The Beast » est une collection de titres simples et efficaces sur lesquels on peut aisément headbanger, la main levée, index et auriculaire tendus, comme nous l’avait jadis enseigné maître Dio. Seul deux plages ne suivent pas vraiment ce schéma. La première intitulée « Rocks Boogie » est un titre plus rock’n’roll, dont le riff évoque « La Grange » de ZZ Top. L’autre, « Gambler Gambler », a été coécrit par Ronnie James Dio et reflète une consonance beaucoup plus ‘seventies’.
“Bitten By The Beast” n’intéressera probablement que les fans de métal des années quatre-vingt. Les plus jeunes le jugeront pas assez ou trop technique, selon qu’ils aiment le progressif ou le nu metal. Les autres diront qu’il n’est pas assez original. Quant à nous, nous le chérirons et le traiterons comme un joyau. Puisqu’il nous a non seulement offert le plaisir du retour de l’un de nos héros, mais aussi la joie de la résurrection momentanée du plus grand chanteur de l’histoire du métal.
Pour cette raison, merci Monsieur Feinstein.