Dorian Sorriaux croit au changement…

Guitariste-chanteur dans l’univers du psyché/folk, Dorian Sorriaux a sévi comme guitariste au sein du groupe suédois Blues Pills. Il s’émancipe en explorant de nouveaux univers musicaux, et notamment à travers un folk plus acoustique et des textes plus…

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Malice K sur les ondes…

Malice K est un artiste né à Olympia, WA, et basé à Brooklyn, dont la palette sonore est composée d'alt 90s et de lyrisme effronté, créant une rare fusion de pop rock indie décalé. Ancien membre du collectif d'artistes Deathproof Inc, il s'est forgé une…

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Luc Herpoel

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mercredi, 30 novembre 2011 01:00

Inni

Islande : terre de feu, de geysers, de volcans, de sources chaudes...

Islande, terreau où se sont développés Bjork et Sigur Rós, cinglés de musique et parfois cinglés tout court !

Cinglés à un point tel que la contagion gagne et que l’on risque de le devenir également à l’écoute de leur musique et encore plus à l’observation de leur comportement…

Sigur Rós est un quatuor dont le style résulte d’un mélange étonnant entre post-punk (les riffs), musique classique minimaliste et rock progressif. Rien que ça ! Pas question donc de rencontrer dans leurs compos un semblant de schéma conventionnel couplets-refrain. On n’est bien loin de cette ‘règle’ !

La formation est drivée par Jonsi, un borgne génial. Il possède une voix de fausset et se sert de la guitare électrique comme un violon (NDR : à l’aide d’un archet). Sigur Rós est au bord de la rupture quand Vincent Morisset, réalisateur français signataire d'un documentaire remarqué sur Arcade Fire (NDR : il en a réalisé d’autres, notamment consacrés à Beirut et The National) propose au quatuor de les prendre sur le vif, lors de leur de leur tournée britannique. A cette époque, il est fortement question d’une séparation au sein du band. Mais cette éventualité est vite balayée. D’ailleurs un nouvel opus, suivi d’une tournée, sont prévus au cours des prochains mois.

C’est donc un triple ‘album’ qui vous tend les bras. L’objet réunit un Dvd, également minimaliste (comme leur musique) et deux Cd immortalisant l’intégralité de leur prestation live. Le qualificatif de ‘minimaliste’ n’est pas choisi au hasard. Hormis quelques ‘coupures’ consacrées à des archives d’un ennui mortel, on ne peut pas dire que le réalisateur ait fait preuve d’une grande originalité. Plaquant le plus simplement du monde sur la pellicule les images noir et blanc de neuf morceaux (à rallonge), Morisset n’a hélas jamais cherché à enrober son produit. C’est du brut de décoffrage sans aucun artifice. Mais visiblement, cette idée a séduit, produisant même son effet auprès de chacun des membres du combo, puisqu’ils ont décidé d’accomplir un bout de chemin ensemble. C’est déjà ça… Pour les autres, à l’écoute de ce que peuvent interpréter ces zouaves venus du grand froid, c’est la déception. On aurait sans doute imaginé autre chose. Des images, des couleurs, des jeux de lumières à la hauteur de leur inventivité, de leur créativité… Rien, c’est le néant et, désolé, c’est même moche !

Restent donc deux Cd un peu plus consistants qui nous proposent quinze titres dont quelques-uns font double emploi avec le ‘film’. Mais à tout choisir, autant se remémorer leur concert sans les images ; car d’une part, on en a bien plus pour son argent et deuxièmement comme les images n’apportent strictement rien, autant faire l’impasse sur ce disque-là…

La bonne surprise, c’est que Sigur Rós propose enfin, après 17 ans d’existence, son premier album live. Reconnaissons ici l’excellence de la prise de son (retravaillé en studio ?) et le choix des morceaux qui balaient la carrière entière du band. Admettons également que ce style musical hors du commun mérite parfaitement sa place dans des éditions live, quoi que certains puissent parfois en penser.

Bref, un peu à l’image du pays, Sigur Rós alterne le chaud et le froid dans cette parution où le superflu côtoie l’essentiel. Mais si l’image ne rend pas d’elle ce que l’on attendait, il serait erroné de croire qu’un concert de Sigur Rós ne vaut pas la peine d’être vécu !

Soyez donc vigilant lorsque les dates de leur prochaine tournée seront fixées ; et ne ratez surtout pas l’occasion de vivre à une des plus grandes messes musicales, de votre existence…

 

dimanche, 27 novembre 2011 01:00

La crème des crèmes…

Suite à la sortie de son dernier opus, « Singles Collection », la formation flandrienne a décidé de déposer ses valises, depuis une petite dizaine de mois, un peu partout dans nos contrées. Le but poursuivi est de faire revivre d’une  façon moins ‘ostentatoire’ la crème de leurs compos. Entamée réellement en 1999, lors de la parution de « Little Things of Venom », la carrière d’Arid est immédiatement placée sur les bons rails. Douze ans plus tard et forts de 5 albums studio, la qualité toujours au rendez-vous ; mais le combo a voulu faire le point de la situation avant d’aller plus avant ans son projet. Réunissant 19 plages, ce « Singles Collection » est véritablement une superbe vitrine derrière laquelle sont exposées les plus belles pièces de leur travail.

C’est donc d’une façon plus intime, plus proche de leurs fans que les Gantois ont souhaité partager leurs plus beaux trésors. Petite salle, proximité du public, simplicité dans l’amplification, Jasper Steverlinck et ses deux (trois en incluant le bassiste) acolytes invitent donc celles et ceux qui les aiment à s’approcher d’eux, à discuter après le show, à boire un coup et même à poser pour la photo souvenir !

Ce dimanche, en fin d’après-midi, nous étions parmi les 200 veinards à avoir dégoté un sésame permettant d’entrer en communion avec ce qui reste, à mes yeux et pour beaucoup d’autres, le meilleur band belge depuis perpète. Il est 18h30 à peine et la petite salle lessinoise est pleine comme un (petit) œuf quand Jasper s’assied derrière son piano et entame en solo « I Don’t Know Where I’m Going ». La magie opère immédiatement et le constat est implacable, il a une sacrée voix ce mec. Jasper Steverlinck est un vrai, un grand, un très grand chanteur, y’a pas à discuter là-dessus ! Et c’est dans de telles conditions que cette évidence saute aux yeux ou plutôt aux oreilles, devrais-je dire….

David Du Pré et Steven Van Havere rejoignent leur leader pour ce qui sera le meilleur concert d’Arid vu (six fois) par votre serviteur, en dix ans. Sur une scène de vingt mètres carrés environ, un piano trônant au centre, les places sont chères… Mais David, stoïque comme à son habitude va rester près de deux heures sur son petit espace, Steven se contentant de son estrade, derrière ses fûts, et le bassiste se confinant bien sagement dans l’ombre des trois autres. Faut dire que le trio est présent depuis les prémices de la carrière du groupe, alors que ce dernier n’est qu’une pièce rapportée…. Tous quatre vêtus de noir de la tête aux pieds, sauf les chaussures (NDR : faut pas déconner non plus), ils nous gratifient de plus d’une heure trente de titres tous plus connus les uns que les autres. L’intégralité des classiques est passée en revue, de « Broken Dancer » à « If You Go ». Inutile de citer les dix-neuf, chacun aura compris qu’Arid interprète la crème des crèmes. Personne ne s’y trompe d’ailleurs. Bien sagement assis durant près d’une heure, la foule (?) se déchaîne (!) et abandonne les fauteuils confortables de ce petit théâtre pour enfin se laisser aller, danser, taper des mains et reprendre en chœur les refrains hyperconnus. Pas besoin de grand-chose de plus, à peine un petit jeu de lumière discret, une gorgée de whisky de temps à autre (dixit Jasper himself) pour se chauffer les cordes vocales mises à rude épreuve et l’affaire est dans le sac.

Il est à peine vingt heures lorsque les quatre compères quittent le podium sous les acclamations et ne se font pas prier trop longtemps pour revenir interpréter trois derniers morceaux. « Until I Find You » clôture ce superbe set, tout en justesse et authenticité.

Nous sommes à peine sortis de la salle qu’ils sont là, dans la buvette ! Un petit verre de blanc à la main, ils nous attendent, offrent des poignées de mains, des autographes, taillent une bavette avec tout qui veut et dédicacent leur dernier CD et même les autres à ceux qui en font l’acquisition. On se croirait revenu en 1999 lors de leur première tournée. Magique et vraiment sympa !

Belle soirée, horaire idéal pour terminer la soirée entre amis autour d’un verre pour… refaire le concert.

Alors, si vous en avez l’occasion, ne les ratez surtout pas. Mais grouillez-vous, la tournée est en fin de parcours !

(Voir aussi notre section photos)  

mercredi, 23 novembre 2011 20:03

June ‘81

« June ‘81 » est la dernière fantaisie concoctée par Bjørn Erikson, guitariste et membre fondateur du band Maxon Blewitt ; et dans une autre vie, acteur au sein de Zita Swoon.

Dès 2002, Eriksson décide de voler de ses propres ailes en publiant un premier ouvrage qu’il intitule « Maxon Blewitt ». C’est ensuite le nom qu’il donnera à sa formation et c’est sous cette appellation que sort le second Cd, « When The Moon Winks », en 2005.

C’est en s’inspirant de quelques souvenirs d’enfance et d’adolescence, dont sans doute ce vieux cliché d’une jeune femme nue sur la pochette, que Bjørn écrit et compose ces onze nouveau titres.

Panoplie d’airs rêveurs, tous bercés par le son chaleureux d’une guitare acoustique, ce nouvel opus dégage des parfums de rêves et de nostalgie.

Doucement, tout doucement, le combo, fort de ses 14 membres (!) nous emmène dans ce monde merveilleux de l’imaginaire, au cœur d’un monde où règnent des mélodies ‘sympathiques’ imprégnées de clarté et de simplicité.

Pas besoin d’artifices pour convaincre le commun des mortels. Les notes et les mots se suffisent à eux-mêmes.

Il est évident que le but recherché n’est pas de truster les premières places dans les charts. A l’écoute de cet elpee, on sent clairement que chaque musico, impliqué dans cette aventure, prend du plaisir… et en procure à celui qui se donne la peine de tendre l’oreille.

En retournant la pochette de cet album, une autre photo, sans doute de la même époque. Serait-ce, cette fois, un cliché du petit garçon qui a rêvé de la jolie inconnue toute sa vie et qui nous la chante trente ans plus tard ?

 

mercredi, 23 novembre 2011 19:46

Saison 4

Quatrième album en 10 ans de carrière pour ce chantre de la chanson française. Quelques chiffres : 3 albums, trois fois disque d’or, 250 000 disques vendus, plus de 500 dates de concert, 400 000 spectateurs.

Pourtant cet artiste reste injustement méconnu aux yeux du grand public…

Découvert par Patrick Sébastien (tout arrive) grâce au merveilleux et poignant ‘Dimanche (caresse-moi)’, Yves Jamait est illico considéré comme un futur grand de la scène hexagonale. Cependant, quelques mois après avoir décroché ce succès télévisuel, il retombe dans un anonymat que seuls les plus branchés de la langue française fréquentent. De ce même monde sont issus des formations telles que Debout sur le Zinc, Les Orgues de Barback et bien d’autres encore. En un mot, ceux qui n’ont pas les honneurs des plateaux TV.

« Saison 4 » constitue le dernier-né d’une famille… de quatre ; et il est évident qu’à 50 ans, Jamait est maintenant au sommet de son art. Sa voix est rocailleuse. Ses paroles et ses musiques swinguent. Bref, il nous enchante et nous touche au plus profond de notre âme. Poète et chanteur, il reste égal à lui-même distillant des perles de vie, des gouttes de bonheur, en évoquant le temps qui passe, l'enfance, les amours déçus, la fadeur du quotidien ou l'inévitable bistrot. Des chansons qui viennent des ‘tripes’, en quelque sorte. Tout en préservant un label de qualité, phénomène plutôt de plus en plus rare, aujourd’hui…

Les rythmes de valse ou manouches sont toujours le fil conducteur de la musique à Jamait. Mais cette fois, les accordéons et les sonorités acoustiques côtoient les guitares électriques ; car le rock gouailleur et le reggae font leur apparition pour envelopper ses textes à la poésie populaire.

« Saison 4 » est un album de grande qualité, de la très grande chanson française.

Pour les ignorants qui ne demandent qu’à être convaincus, je vous invite à jeter un œil sur : http://www.youtube.com/watch?v=QJBQ1NN94JU

Excellent !

 

jeudi, 10 novembre 2011 01:00

Les aventures de… Milow

Quelques semaines après avoir déroulé le tapis rouge pour accueillir les nouvelles aventures de Tintin (made in Spielberg), l’AB, situé à quelques mètres de la Place de Brouckère, en faisait de même pour… Milow.

Une foule nettement moins dense que lors de la visite du réalisateur américain s’était donc déplacée; mais c’est quand-même près de 2000 personnes qui avaient, ce jeudi soir, décidé de venir écouter Jonathan Vandenbroeck.

Ben oui, c’est bien de lui qu’on parle, Milow, alias Jonathan Vandenbroeck, trente ans, né un 14 juillet dans la banlieue anversoise. Remarqué, même s’il ne le gagne pas, lors du festival/concours Humo en 2004, cet auteur/compositeur/interprète s’ouvre les portes du monde professionnel de la musique.

Son premier album dans les bacs, Milow perce grâce au single « You Don’t know » dès 2006. L’aventure commence… Mais sa carrière explose réellement lorsqu’il reprend de fort belle manière  "Ayo Technology" du duo réunissant 50 Cent et Justin Timberlake.

Ce soir, sept ans après avoir foulé cette même scène comme candidat du concours, il revient sa guitare sous le bras pour nous conter ses plus belles ballades.

Mais avant de déguster le plat principal, une petite entrée nous est servie. Brett Dennen, pop/folksinger Américain à la dégaine improbable, est chargé de nous mettre les papilles en éveil. Grand rouquin un peu mal à l’aise, timide et hyper discret, il nous gratifie de quelques chansons issues de son répertoire aux couleurs ‘Dylaniennes’. Trois petits tours et puis s’en va sous les applaudissements d’un public qui meurt d’envie d’attaquer la ‘ pièce principale’ du repas.

Quelques réglages, pas trop quand même, et tout est prêt pour accueillir notre divin chauve et ses acolytes. Car si Milow, c’est avant tout Jonathan Vandenbroeck, il trimballe une véritable tribu, une vraie famille réunissant l’Anversois, les quatre musiciens et l’équipe technique qui l’accompagnent.

« The Kingdom » ouvre le bal. Véritable hymne à la patrie, déclaration d’amour à son pays, cette chanson qui fait (plus que) frémir les nationalistes belges de tous bords sert d’entrée en matière idéale pour l’artiste qui manie aisément nos deux langues nationales, outre l’anglais qu’il a plus qu’apprivoisé lors de son séjour californien. Enchaînant dans la foulée un second titre de son dernier opus (« Rambo »), Jonathan démontre, si nécessaire, qu’il est un bougrement bon chanteur. Ensuite… ‘Bonsoir, content d’être là et merci à vous aussi d’être venu, blablabla…’ le tout exprimé principalement en néerlandais où se glisse de temps à autre un mot perdu en anglais.  Mais bon, on ne lui en veut pas. On s’en fout même royalement. On vient l’écouter chanter, point barre.

Et chanter, c’est ce qu’il fait le mieux. Non pas qu’il soit maladroit à la guitare, bien loin de là, mais il faut reconnaître qu’il a la chance incroyable de pouvoir s’appuyer sur des musiciens ‘énormes’.

 Tant à gauche où sévit un guitariste de la meilleure veine qu’à droite, place occupée par sa claviériste également responsable de quelques percus, Milow peut compter sur deux voix exceptionnelles qui se mettent au diapason et apportent un enrichissement à la partie vocale du set. On joue véritablement dans la cour des grands à ce point de vue. Le tout au service d’un répertoire riche en chansons qui sont autant d’histoires vécues par notre hôte d’un soir, que ce soient ses mésaventures de l’autre côté de l’Atlantique (« California Rain ») que ses manquements personnels (« Out Of My Hands ») qu’il n’hésite pas à évoquer sans fausse pudeur. Et à chaque fois, Milow tape dans le mille. Avant d’entamer un petit solo de deux titres à la guitare acoustique, le combo nous gratifie de deux hits assez récents, « Never Gonna Stop » et surtout le splendide « Ayo Technology » revu et corrigé. Surtout en seconde partie où la face cachée ‘rock’n roll’ du band apparaît en pleine lumière. Du pur plaisir pour eux et un régal pour nous...

Cependant Milow ne serait pas Milow sans son côté folksong épuré dont « Car Wreck In The Lake » et « KGB » constituent d’excellentes illustrations.

Mais c’est de manière plus ‘attendue’ qu’il termine la première partie de son show en proposant deux de ses plus beaux standards, « You Don’t Know » et « You And Me » repris à l’unisson par un public définitivement conquis.

A peine le temps de boire un coup dans les coulisses et l’ami Vandenbroeck nous revient. D’abord seul pour interpréter « Where My Head Used To Be », puis rejoint par ses comparses pour livrer les trois derniers chapitres d’un fort joli concert. Souhaitant rendre hommage à Brett Dennen, il le convie à profiter d’un succès mille fois mérité pour partager le micro sur « So Far From Me » et écouter une dernière fois les fans chanter avec lui « She Might She Might » en clôture d’une soirée super agréable. Belgique, terre d’artistes !!!

Un tout petit bémol qui ne gâchera pas la fête et une petite suggestion… Une visite chez l’ORL serait peut-être la bienvenue pour l’ingénieur du son qui nous a assourdis et un peu martyrisé les tympans, à cause d’une basse envahissante qui nous a fait un peu trop ‘vibrer’ à défaut de nous enchanter de ses notes… inaudibles

 

mercredi, 09 novembre 2011 01:00

For Those Who Believe

Une fois n’est pas coutume, la Belgique accouche d’un nouveau talent…

Habitué à l’émergence de groupes rock/indé fleurissant un peu partout dans le pays, c’est une jeune femme qui cette fois a droit à la une et… aux lauriers.

Sarah Carlier, née en 1990 à Schaerbeek d'un père belgo-congolais et d'une mère Tchadienne publie un premier album grâce aux internautes et à Aka-music. Force est de constater que les uns comme les autres ont eu le nez creux. « For Those Who Believe » est vraiment bien né. Décliné en 11 plages, au potentiel surprenant, Sarah puise son inspiration chez Nina Simone, Jimmy Hendrix ou son idole Gnarls Barkley.

Mais c’est sans aucun doute à Tracy Chapman qu’elle sera le plus souvent comparée. Tout comme l’Américaine, elle partage un style musical, axé essentiellement sur des partitions de cordes acoustiques et une rythmique entêtante et mélodieuse. Même la voix et/ou l’interprétation soutiennent la comparaison. « Chorus Man » qui ouvre l’album en est la parfaite illustration.

Afin de mener à bien son projet, Sarah a bénéficié du soutien de Franck Baya (Saule) qui a cosigné quelques compos, tenu les baguettes derrière les fûts et s’est réservé les manettes pour mettre en forme l’album. Laurent Stelleman (Moonsoon) a également mis sa guitare au service de la jeune Bruxelloise, pour son plus grand bonheur.

Jouant véritablement de son excellent organe vocal sur les non moins bonnes partitions, la jeune chanteuse démontre un talent et une maturité qui étonnent.

Fort de onze morceaux tous aussi réussis les uns que les autres –mention  particulière à « Tenderness »– elle ne doit, cette fois, plus rien à Tracy Chapman et Sarah Carlier, parvenant à convaincre dès sa première parution.

On épinglera un détail qui démontre le caractère chaleureux de notre Tracy nationale : elle remercie chacun des 600 producteurs en leur consacrant les trois dernières pages de son livret.  On n’a pas affaire à une ingrate !

Vite, vite, la suite !

 

mercredi, 18 janvier 2012 01:00

Des mots doux, des mots durs

Vous ne connaissez pas Manu Larrouy ? Mais si bien sûr ! On parie ?

« Un mec à la coule », un tube qui a déferlé sur les ondes pendant l’été 2009, c’est lui le responsable !

‘Politiquement incorrect’, ce jeune Parisien d’adoption, né à Toulouse il y a déjà 37 ans a mis du temps à se faire une place au soleil. C’est Diam’s qui lui met le pied à l’étrier en lui ouvrant les portes chez Universal. Il enregistre son premier album au Fish Market à Londres, en compagnie de Mike Prince Fatty’ Pelanconi, alors réalisateur de Lily Allen, Graham Coxon et Manu Chao. Il entame sa tournée et partage des scènes en compagnie de M, Anaïs, Thomas Dutronc, Daniel Darc, Tryo ou Marc Lavoine...

Sa petite carrière débutée il y a seulement 5 ans, Manu opte déjà pour un grand changement. Délaissant le style ‘rentre dedans’ d’« Un  mec à la coule », il opte pour un tout autre genre.

Délocalisé dans la capitale, c’est la chanson d’amour qui sera le fil conducteur de son second elpee. Dur, dur, comme choix, un peu à contre-courant de nos jours… Et pourtant, délaissant les rythmes jamaïcains pour un univers plus électro-pop/french touch, notre homme, dont l’expression sonore campe un croisement parfait entre Daho et Chamfort, fait le bon choix.

Bien secondé par l’ancien guitariste et songwriter orfèvre des Innocents, Jean-Christophe Urbain, et l’ingénieur du son Jean-Paul Gonnod (Phoenix, Cassius…), Manu délivre 11 plages de toute bonne facture. A l’aide de textes savoureux, frivoles, émotifs, mélancoliques, Manu nous balade dans les chemins parfois tortueux de l’amour. Ses hauts et ses bas, ses joies et ses peines. Les poussant parfois jusqu’à l’extrême limite, comme la séparation, difficile et triste à vivre…

Musicalement, dès l’entame de « Toi sans moi », titre inaugural, on (re)plonge dans des sonorités synthétiques des eighties. Larrouy fait renaître des souvenirs, références à des artistes à la carrière éphémère et aujourd’hui oubliés.

En se servant de mots simples mais superbement utilisés et des musiques aux accents électro-rétro qui accrochent directement les tympans, Manu Larrouy réussit un pari audacieux.

Drôle, émouvant, entraînant, loin d’être idiot ou niais, cet album de chanson française marche à contre-courant de son époque, mais devrait accomplir son petit bonhomme de chemin, j’en suis presque sûr !

 

mercredi, 09 novembre 2011 01:00

ReBelle

Qu’est-ce qui peut bien pousser une artiste connue et reconnue comme Marie-Paule Belle à demander aux internautes de l’aider à produire un album ?

Au vu de la carrière de la plus connue des ‘Parisiennes’ un premier sentiment d’étonnement fait place à une espèce de logique implacable. La démarche de la Belle est en somme la plus honnête qui soit. Car in fine, un chanteur, un acteur ou tout autre représentant d’un des arts majeurs se doit de répondre à une demande, à une attente de la part de son public. Bien vu et… bien joué ; car visiblement, l’intérêt reste vif pour cette grande dame de la chanson française qui a vu son parcours débuter en… 1969. Soit hier !

Entamée il y a donc plus de quarante ans, la route de cette chanteuse rare, donc précieuse, est parsemée de titres drôles (« Les petits patelins »), truculents (« La Parisienne »), burlesques (« L'alibi de la libido »), nostalgiques (« Berlin des années 20 »), poignants (« Les princes travestis ») ou troublants (« Celui ») ...

Pour concocter ce nouvel album, elle a reçu le concours de ses complices de toujours, soit Françoise Mallet-Joris, Dominique Valls, Isabelle Mayereau, Michel Grisolla et Jean-Jacques Thibaud côté textes ; mais elle s’est également entourée d’une équipe de musiciens plus proches de l’orchestre de chambre que d’un studio d’enregistrement. Piano, violons, alto, violoncelle, hautbois, cor anglais, contrebasse et autres flûte forment l’accompagnement idéal pour l’interprétation de ces onze partitions musicales, toutes issues de la main de cette alerte sexagénaire délurée.

Fidèle à son habitude, la ‘ReBelle’ décline ses sentiments, passant de la tendresse à la folie, de la douceur à l’extravagance, de la mélancolie à la joie de vivre, abordant les thèmes de la vie sous toutes ses coutures.

La plage inaugurale, « Celles qui aiment elles », confession intime d’une vie privée qui n’a pas toujours été facile à assumer, dévoile et assume sans fausse pudeur sa féminité et son homosexualité. Celle qui clôt le disque, « Assez », dénonce les violences conjugales subies par Cécile qui pourrait bien être une de nos voisines si seulement on avait le courage d’ouvrir les yeux et d’intervenir quand pareil cas se présente.

Voix splendide, arrangements musicaux de qualité, textes concis, cette grande artiste paradoxalement discrète au cours de ces dernières années réussit son pari. On redécouvre une chanteuse de qualité au talent immense intact.

« Réveille-toi ! » nous suggère la pochette. C’est fait !

 

mercredi, 02 novembre 2011 18:28

Let’s Dance Together (Ep)

Le pop/rock pur jus est souvent considéré comme une exclusivité bien britannique (Beatles, Smiths, Oasis, Blur, …) ; et il a fait le bonheur des teenagers (et des autres) durant trois décennies. Depuis quelques années, outre-Manche, cette scène s’est transformée en ‘rock indé’, épinglant des locomotives comme Kooks, Arctic Monkeys et tutti quanti. Pourtant, il n’y a pas que l’Albion qui a voix au chapitre.

Laterbox en est un exemple, parmi tant d’autres. Un quatuor parisien réunissant quatre jeunots aux dents longues : Raphaël à la basse, Quentin aux drums, Renaud à la guitare et Pépito au chant, outre les claviers et la seconde guitare.

Découpé en cinq plages, cet Ep est interprété dans un anglais correct, ce qui n’est pas toujours évident de la part de nos voisins, dont l’accent ‘angliche’ bien de chez eux, fait souvent sourire…

« Let’s Dance Together » qui ouvre l’album connaît déjà son petit succès grâce à la diffusion du clip sur Youtube (http://www.youtube.com/watch?v=kGz3YcewXhM ).

« Chessboard » et « This Part Of Your Life » sont encore plus dansants, très réussis et démontrent tout l’enthousiasme manifesté par la formation.

Nettement plus calme mais sculpté dans les cordes de guitares acoustiques, la quatrième plage s’inscrit davantage dans la lignée d’Oasis.

Enfin, « The Year After » clôt cet Ep, mais reste un peu en dedans. Moins efficace, moins clair que le reste, c’est peut-être le titre de trop. Quatre morceaux auraient sans doute suffi et incité à vouloir en entendre davantage. Malgré tout, Laterbox mérite le titre d’espoir du rock indé made in France. Pas si mal !

 

mercredi, 26 octobre 2011 02:00

My Wilderness

Quatrième album en sept ans pour cet Italo-britannique qui s’est établi dans l’Hexagone lors de son enfance.

Né d’un père italien et d’une mère anglaise, Piers est un artiste au sens large du terme. Il ne se contente pas d’être auteur/compositeur/interprète, il touche également à la peinture et à la photographie.

Après une toute petite préface sous le patronyme de Charley Marlowe, écrite en compagnie de Francesca Beard, Frank Byng et Lucas Suarez, au cours de laquelle il enregistre un Ep intitulé « This Could Be You », notre artiste aux talents multiples se lance dans le bain, seul.

Il lui faudra cinq ans avant de pouvoir présenter « Leave No Trace », son premier album, qui paraît en 2004. Suivront « Tearing Sky » en 2006 et « Two Grains Of Sand » trois années plus tard.

En sept ans, tout a changé, studios, producteurs, tournées, succès suffisant pour vivre de la musique. Et au final, rien n’a changé, ses amis, ses complices et sa musique (NDR : toujours d’aussi bonne qualité).

Depuis quelques années, il est soutenu par Jules Bikoko à la basse, Rodrigo d’Erasmo au violon et Simone Prattico aux percussions. Ensemble, ils ont enregistré ce dernier opus, un disque qui se décline en 11 séquences oscillant entre pop et/folk song, le tout imbibé de douceur et de mélancolie.

Quelques titres tirent leur épingle d’un jeu somme toute un peu monotone, « Tribe » et ses relents africains, « No Reply » qu’il partage auprès du violoncelliste et ami de toujours Vincent Ségal et « The Beggar & The Thief » sur lequel Ibrahim Maalouf tient la vedette à la trompette.

Dans le même registre, mais boxant dans une catégorie nettement supérieure, on dispose déjà en rayon d’un Charles Winston ; et hélas pour lui, Piers Faccini ne tient pas la comparaison.

Un peu faible, un peu fade, « My Wilderness » manque cruellement d’épices…

 

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