Sheffield. 1979. Martyn Ware, Ian Marsh, Adrian Wright et Phil Oakey commettent un album de musique électronique totalement révolutionnaire. "Reproduction". Post industrielle, inspirée par son propre environnement, parvenant à fusionner la rigidité synthétique et la mélodie enivrante, elle suscitait la transe dérisoirement robotique. Mais l'album est très mal accueilli par la presse insulaire. Aussi Marsh et Ware décident de voler de leurs propres ailes, épousant successivement les aventures de BEF et d'Heaven 17. Deux nouveaux électroniciens mais surtout deux choristes, Susan Sulley et Joanne Catherall comblent les places laissées vacantes. Sous ce nouveau line-up la formation enregistre "Travelogue", une œuvre qui ouvre toutes grandes les portes de la new-wave. Des portes qu'un John Foxx tentait bien de forcer depuis quelques temps. Mais sans succès... Un succès dont va profiter l'ensemble insulaire pendant cinq bonnes années. Multipliant les hits comme "The Lebanon", "Fascination" ou "Don't you want me", mais négligeant de se régénérer son inspiration. A un tel point que début des nineties, il tombe dans le ridicule avec le morceau de plastique "Romantics". Dans ces conditions, vous imaginez bien que le commun des mortels n'aurait plus osé parier un penny sur Human League. Et pourtant! Réduit au trio Oakey, Sulley, Catherall, il semble avoir retrouvé une seconde jeunesse. Nonobstant trois fragments insipides, sub Saint Etienne, "Octopus" nous a franchement étonnés. Le single "Tell me when" trotte certainement dans votre tête depuis quelques semaines. Mais des titres comme "Cruel Young Lover", réminiscent d'"Empire State Human" ou "House full of nothing" sont encore plus percutants. Et si "Never again" suinte de romantisme glacé, "John Cleese: is he funny" devrait faire le bonheur des animateurs de radio, en recherche perpétuelle d'indicatif. Pensez à "Love action". Oakey?(!) Une excellente surprise!