La disparition de Gelatine Turner…

Gelatine Turner, c'est un projet chanson porté par deux frères, Pierre au son et Romain au chant. Ensemble ils composent une chanson hybride entre pop et alternative. « Disparaître », c'est une marche hypnotique, un souffle qui s'emballe, une perte de repère…

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Meril Wubslin fait ça… et dans la langue de Molière…

Fondée en 2010 par Christian Garcia-Gaucher (BE/CH) et Valérie Niederoest (CH), Meril Wubslin est une formation belgo-suisse dont la musique est décrite comme lo-fi-folk-sci-fi-psyché-transe. Duo à l’origine, elle est passée à un trio en 2015, à la suite de…

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Saule

Un cowboy au grand cœur

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Celui qui n’a pas entendu parler de la sortie du second album de Saule vit en ermite. Impossible de passer à côté, Saule est partout ! Un article dans Le Soir, Télémoustique, Le Vif/L’express, Rif Raf pour n’en citer que quelques-uns. Une interview sur PureFM, une autre à la télé, accordés au cours de ces dernières semaines, il aura fait parler de lui ! La présentation officielle de cet opus au public a eu lieu ces 13 et 14 février à l’Orangerie du Botanique.

Après le succès de « Vous êtes ici » sorti en 2006, Saule, accompagné par un septuor qui répond au nom poétique ‘les Pleureurs’, nous convie à la découverte de son nouveau spectacle. Enrichi par l’expérience de sa tournée mise en scène par Franco Dragone, cette fois-ci, c’est à la créativité de l’équipe de « Requiem 4 TV » qu’il a laissé les pleins pouvoirs à l’illustration en image des chansons qu’il a écrites.

La projection vidéo sur une toile blanche faite de linges blancs suspendus à des fils par des pinces à linge interpelle. Le décor est minutieux, la salle remplie, le public impatient. Saule est un artiste entier. Il offre de ‘la poésie humble’. Des textes nouveaux qui dévoilent un peu plus sa sensibilité. « Sidonie », « Rupture », « Saule 2 » sont mélancoliques et se posent délicatement comme une plume qui atterrit sur le sol. Son single « Personne », interprété sans Dominique A, est rock n’ roll. Faut dire que les riffs de grattes (4 guitares et 1 basse) prennent le dessus. Saule dira ‘c’est un peu comme la compagnie créole ici’ ; les musiciens, qui en général restent statiques, bougent et s’échangent régulièrement les instruments.

Une autre originalité du concert, « La Java des Squelettes », titre choisi par Saule parmi les nombreux écrits qu’il avait reçus suite au concours lancé sur ‘Facebook’ fin de l’année dernière. Le principe était simple. Il suffisait d’envoyer un texte et espérer être sélectionné. L’heureux élu recevait alors une invitation pour venir partager aux côtés de Saule, l’interprétation de cette compo arrangée par les Pleureurs. Une occasion à partager sur les planches du Bota. Eric Charlier, et son groupe Bartaba, se sont montrés discrets ; mais ils ont relevé le défi. Une expérience unique qu’ils ne sont pas prêts d’oublier.

Le show prend fin sur « Nanana », plage n°7 de cet opus « Western » ! Un rappel incontournable pour prolonger le plaisir en achevant cette prestation par l’un de ses succès « Tête ailleurs ». Saule s’adresse de plus en plus au grand public, tout en se gardant de rester authentique. Un style qui se veut bon enfant, issu d’une cuvée toujours aussi prometteuse. Il sera d’ailleurs en première partie de Benabar sur une quinzaine de dates en France.

Organisation Botanique

 

 

Puppetmastaz

Révolution à l’Orangerie !

Écrit par
C’est indéniable, un spectacle des Puppetmastaz est à voir, au moins une fois dans sa vie. Si vous les avez manqués aux Nuits du Bota 2008 ou aux Ardentes cet été, il ne restait donc plus que la date du neuf février, au Botanique, pour remédier a cette lacune. Il fallait cependant être motivé, ce lundi soir, pour sortir de son cocon douillet ; et affronter les éléments déchaînés. Comme si les bourrasques de la tempête ne suffisaient pas, la pluie et la neige fondante avaient décidé de s’en mêler ; si bien que, dès le nez dehors, nous étions trempés jusqu’aux os. Entrer dans Bruxelles en voiture était devenu une mission périlleuse, tant la visibilité sur les routes était réduite. Tous les véhicules roulaient d’ailleurs au pas. C’est 5 minutes avant le début du concert que je m’engouffre dans l’Orangerie. Il est 20h00 et c’est noir de monde. Essentiellement composé d’ados (ou ados attardés dans mon genre) le public est déjà bien chaud. Motivés au houblon et certaines substances psychotropes, le chaudron est prêt à exploser.

20h15, début des festivités dans la liesse générale. Lors des premières projections précédant le spectacle, on peut lire des slogans comme : ‘Join The Movement’, ‘No More Humans’ ou ‘Stop The Human Farce’. Sur la scène, on retrouve le même dispositif que lors des concerts précédents. Une toile sombre de la hauteur d’un homme est tendue. Elle recouvre la scène. Le nom du groupe y est imprimé en blanc, au cas où certains spectateurs l’ignoreraient encore ou seraient atterris, par hasard, à l’Orangerie.

Les premiers accords de « Take Me On right » mettent fin à l’attente, et déclenche des vivats soutenus. Frogga entre en scène. Le public est aussi bouillant qu’une fricadelle sauce samouraï. Il fait ‘soif’ et ‘piquant’. Impossible de garder la veste ou le sweat. C’est le ‘désapage’ général ! Snuggles the Bunny et Mr. Maloke apparaissent à leur tour et s’agitent comme de beaux diables. Les morceaux« Meet The Fables », « Animals », « Do The Swamp », « Clones », « Permission To Freak »,… sont balancés plein pot, et toute l’artillerie lourde y passe. Les scènes se suivent, les jokes s’enchaînent. Ce guignol pour adultes ravit le public de grands enfants que sommes. Impossible de ne pas succomber à son charme. Le light show est clairement à la hauteur. Son et lumières entretiennent une ambiance à faire danser Freddy Krueger. Tout semble possible. Comme d’habitude, les Allemands, coiffés de perruques grotesques, débarquent sur le devant de la scène en plein milieu de leur show, pour entonner « Sneakerboots ». Cette apparition ‘humaine’ booste un peu plus les troupes, et crée l’hystérie générale. Le thermomètre monte encore d’un cran, comme si les cinquante degrés de température ambiante ne suffisaient pas. De retour derrière leur rideau, la troupe rechausse ses marionnettes pour continuer leur histoire. Malheureusement, il apparaît assez rapidement que ce show est une copie un peu modifiée des autres, auxquels nous avons assisté l’an dernier. En notre for intérieur, on espérait pourtant, vu la sortie d’un nouvel elpee fin 2008, un spectacle différent. Mais en y réfléchissant bien, il faut aussi comprendre que la tournée « Rider The Takeover Tour » s’échelonne entre 2008 et 2009. Et toute modification opérée en cours de route a dû plus que probablement se solder par des complications. La troupe va nous réserver, du dernier opus studio, « Take ME on a Ride », « Mephistopholes », « Reservoir Foxin », « Permission to Freak » « Spelbound », « Animals » « Primeministaz Of Puppetry », « Puppets On The Moon » et « Meet The Fablez ». Dommage donc, de réentendre les mêmes plaisanteries formulées au même moment. De revoir l’apparition de l’œuf et sa destruction, avant l’apparition d’une marionnette de Yoda, pour la troisième fois, en trois concerts. Ce qui n’enlève en rien le charme et l’extraordinaire ambiance que Puppetmastaz parvient à instaurer. Le public est complètement acquis à leur cause, dès les premières notes, et suit le rythme en levant les bras. Hurlant sur les méchants quand ils apparaissent dans le décor et encourageant les gentils sous des cris de joie, l’Orangerie semble rentrer dans une autre dimension à chaque nouvelle intervention de la troupe. De l’eau est balancée de gauche à droite et des appareils photos qui dépassent de leur décor viennent flasher le public tout azimut. Une trentaine de morceaux seront joués au cours des 2 heures de spectacle. Une véritable prouesse pour les Allemands, qui réussissent à chaque show une mise en abîme : en passant la soirée les bras en l’air dans les entrailles de leur personnage, ils arrivent à faire vibrer les nôtres tout en nous poussant à soulever les bras avec eux…. Les véritables puppets, ce sont nous, en fait…

Organisation Botanique

Ayo

Les yeux qui pétillent

Écrit par

Révélée il y a à peine 3 ans, Ayo était de passage à Bruxelles pour présenter son 2ème album studio « Gravity at Last » (UMI). Une grâce absolue. Ayo rayonne et transmet une joie contagieuse si bien qu’elle n’a aucun mal à très vite installer une ambiance ‘Peace and Love’.

L’auteure-interprète-compositrice nous a complètement immergés dans son monde. Un monde d’humilité et de douceur. Pendant et entre chaque morceau, elle nous dévore des yeux. Impossible de nous le cacher : Ayo est sensible et généreuse. Elle donne et s’adonne même à la signature de quelques autographes avec les fans du premier rang.

Elle est entourée sur scène par des musiciens américains qui ont accompagné en studio "Quincy Jones" ou "The O'Jays". Ensemble, ils ont débuté cette tournée de promotion début janvier. Ils passeront notamment par la France, la Suisse, la Pologne et le Maroc. Une autre date en Belgique n’est pas à l’agenda mais il est fort probable qu’elle sera programmée dans l’un ou l’autre de nos festivals cet été. Ouvrez les yeux, il serait dommage de rater ce doux mélange de soul/folk/reggae.

Ah oui, on vous invite à découvrir les photos de cet événement…

Prod. UBU

Bertrand Burgalat

Quelque part entre timidité et glamour…

Écrit par

Les apparitions de Bertrand Burgalat sur la scène belge ne sont pas fréquentes. Alors, quand le Botanique le programme, flanqué de la charmante April March, c’est le sourire aux lèvres que nous sollicitons notre accréditation presse. La date du 31 janvier est bloquée, et aucune autre manifestation culturelle ne pourrait effacer son nom de notre calendrier. Le dandy vient présenter son dernier album « Chéri BB ». C’est dans notre bonne vieille capitale qu’il clôture la tournée, entamée le 9 janvier en France. On ne peut pas dire que la foule se bouscule au portillon… C’est même à la vitesse d’un escargot que le public pénètre au sein de l’Orangerie. Curieux quand même qu’il soit si peu connu du grand public, et pourtant si présent sur les scènes européennes. Cependant, qu’il produise un artiste ou chante en personne, une soirée Tricatel/Burgalat est toujours un gage de qualité. Je ne m’étendrai cependant pas sur Les Shades. Egalement signés sur ce label, à mes yeux, ils dérogent à la règle du bon goût. Mais trêve d’égarement, revenons aux artistes qui nous intéressent.

20h20. Henning Hesse, Olivier Cussac, Julien Barbagallo, Benjamin Libert et le dandy toujours tiré à quatre épingles, j’ai nommé Mr Burgalat, montent sur les planches. Barbu et la mèche bien collée, Bertrand est sapé comme un prince. L’accueil que lui accorde le public est néanmoins réservé. La salle n’est pas encore comble lorsque les premiers accords de  « Waiting For Rain » déposent à nos pieds l’univers féerique et chatoyant du Français. L’artiste n’a pas l’air à l’aise, et semble même un peu perdu. Le décor est sobre. Juste un rideau rouge en toile de fond. Les différents musiciens sont installés de manière rendre leur visibilité optimale. Burgalat s’est planté un peu plus en avant, aux claviers. Il empoigne de temps à autre le micro et se retourne vers ses musiciens pour communiquer du regard. Le set se déroule calmement, de « Aux Cyclade » à « Je Suis Seul dans ma Chanson ». Les accords sont parfaits. Pas de lacune. Sauf que Burgalat éprouve des difficultés à placer sa voix. Très souvent de travers dans les accords, il frise parfois le mimétisme de Katerine, à la limite du faux. Ce timbre particulier n’entache en rien les très bonnes compositions qui s’enchaînent. Il prend cependant progressivement ses marques et redresse la barque au fur et à mesure des compos. Peu loquace, Bertrand Burgalat ne formule qu’un ‘merci’, du bout des lèvres, entre chaque chanson. Peut-être est-ce la timidité qui le pousse à rester discret ou l’envie de ne pas perdre de temps pour aligner le plus de morceaux possible au cours du set. A ce sujet, on ne va pas être déçus. Balancé funky à donf, « This Summer Night » vient allumer l’assistance. Ce bon coup de boost apporte un peu d’énergie après un début de parcours un peu léger. Parfumé d’accords de clavecin, « Spring Isn’t Fair » parvient ensuite à nous plonger dans un univers baroque assez sympa. Le show prend une autre dimension. Une autre direction aussi. Et c’est la tête la première que nous le suivons, sans hésitation. Excellent morceau, « Demolition Derby » vient confirmer cette impression. Lors des excellentes interventions à la basse ainsi que lorsque les chants planants murmurés entraînent la guitare dans une frénésie rythmique, on a du mal à résister. Le déhanchement nous atteint naturellement. La tête balance sur le rythme. Le pied aussi. Un petit incident technique laisse sans voix le Korg MS-10 de Henning Hesse. Burgalat semble un peu médusé sur l’intro de « The Angels Combine ». April March fait enfin son apparition. Elle prête son concours à « Le Cœur Hypothéqué ». Vêtue d’un jeans, d’un chemisier aux épaules dénudées, une étoile de mer à paillettes plantée dans les cheveux, elle apporte beaucoup de grâce aux compos. L’inévitable « Garçon Glaçon » enchante le public qui l’accueille sous des applaudissements soutenus. La belle restera sur scène jusqu’au final « There’s Always Madness », morceau embrassant un air résolument jerk.

Il est 21 h 40. Quelques personnes quittent la salle. Pourtant Burgalat et March reviennent assez rapidement pour accorder leur rappel et entament en duo, « Kneesocks ». Ce premier retour sur le podium épingle 3 morceaux, dont l’excellent « Chick Habits », une chanson ayant servi de B.O. au dernier long métrage de Tarantino. Contagieuse cette chanson ; car plusieurs heures après avoir été entendue, elle trotte encore dans la tête.

Lors du deuxième ‘encore’, la version de « Ma Rencontre » emprunte un profil plus rock que celle proposée initialement. Burgalat se décide enfin à dialoguer quelque peu en compagnie de son public. Il balance quelques mots pour exprimer sa joie d’être ici ce soir. Il présente ses musiciens. La soirée se termine par une adaptation très brève, mais douce du morceau « Le Pays Imaginaire ». Dans un style qu’il avait adopté, deux heures plus tôt, en début de concert…  

Une agréable soirée au cours de laquelle on devra soulever la qualité du son et des compositions. Retour au froid polaire dans la rue pour retrouver la voiture, tout en sifflotant « Habit Chicks » … Coriace cet air !

Tracklist:

Waiting For Rain
Aux Cyclades

Anonyme Amour
Nous Etions Heureux
Voyage Sans Retour
Noël Sur Ordonnance
Je suis seul dans ma chanson
This Summer Night
Spring Isn’t Fair
J’ai Quelquechose à Dire
Demolition Derby
The Angels Combine
Another World Gone by Caribou

Le Coeur Hypothéqué
Le Code Rural
Garçon Glaçon
Sugar
Sometimes When I Stretch
There’s Always Madness
Kneesocks
Super Bagneres

Chick Habit
Ma Rencontre
Le Pays Imaginaire

(Organisation Botanique) 

 

of Montreal

Un spectacle total…

Écrit par

Groupe à la fois original, inclassable et déjanté sur disque, Of Montreal jouit également d’une très flatteuse réputation scénique. Ces natifs d’Athens (Géorgie, USA) jouaient à Lille le 30 janvier dernier. Un crochet via le Nord de la France quelques jours après leur show enthousiasmant, accordé à la Rotonde à Bruxelles. Le concert n’est pas sold out même si ses deux magnifiques derniers albums (« Hissing fauna, are you the destroyer ? » et « Skeletal Lamping ») ont reçu d’excellentes critiques, de la part de la presse musicale.

J’avais assisté à leur set, quelques jours plus tôt au Botanique. Et je les avais quittés totalement conquis ! A tel point que j’ai décidé d’emmener ma copine pour aller les applaudir à l’Aéronef. La question n’était donc plus de savoir comment le groupe allait retranscrire son nouvel opus sur scène ; car une réponse magistrale m’avait déjà été fournie à Bruxelles.

Le soir même, la salle est une nouvelle fois bien remplie. Certes l’Aéronef ne possède pas le cachet de la Rotonde, mais la foule est plus nombreuse (et bien plus jeune qu’à Bruxelles). Le concert débute. Attentif, le public s’attend aux surprises. Car la légende raconte qu’Of Montréal ne déçoit jamais ! Dès les premières minutes, les coups de théâtre se succèdent à nouveau. Un homme au masque de tigre introduit le groupe de manière originale. Les musiciens montent ensuite sur les planches, déguisés. Mention spéciale au guitariste arborant de fières ailes noires d’ange déchu. Leur charismatique chanteur, Kevin Barnes, interprète dans un premier temps les chansons du nouvel opus, telles les excellents « Gallery Pierce » ou « Id Engager ». Le spectacle est total. Les compositions assurent et l’aspect visuel n’est pas négligé. Sur scène aux côtés des musiciens, les roadies, habillés de déguisements impossibles, interprètent de brèves scénettes… de petites odes à la liberté (sexuelle bien souvent) représentant à merveille l’état d’esprit du groupe. Les déhanchements du chanteur ne sont pas une légende non plus… L’ambiance monte, le public danse, chante, se projette dans la musique sans retenue... Le concert est unique. La musique superbe. L’ambiance exceptionnelle. Bref, lorsqu’ils se produisent à nouveau, près de chez vous, ne les ratez surtout pas...

Le concert touche à sa fin lorsque Kevin Barnes quitte les planches pour revenir quasi nu, recouvert de mousse… Il interprète alors les dansants « A sentence of sorts in Kongsviger » et «  Suffer for fashion ». Le rappel est rock, quasi punk… donnant une idée de ce à quoi la musique d’Of Montréal pouvait ressembler, il y a quelques années.

Hormis l’envoi d’un nuage de plumes sur le public en guise d’apothéose et l’incursion des acteurs dans la fosse pour exécuter quelques pas de danse en compagnie des spectateurs, le spectacle est identique à celui de Bruxelles. La différence se situe principalement dans l’attitude du chanteur. Bien plus impliqué, énergique et souriant, il semble prendre beaucoup plus de plaisir cette fois. L’absence de réaction du public bruxellois a-t-elle freiné ses élans ?

Pour ajouter à cette euphorie quasi totale, notons également l’excellente prestation du supporting act. Tant à Bruxelles qu’à Lille, le quintet norvégien Casiokids a impressionné en dispensant une électro entrainante et rêveuse, dans un style sis quelque part entre Hot Chip et LCD Soundsystem. A revoir en première partie de Soldout le 19 Février.

Organisation Aéronef de Lille

El Tattoo del Tigre

Les derniers souffles du tigre

Écrit par

Vous n’aviez peut-être jamais entendu parler d’eux ? El Tattoo del Tigre est un combo d’origine anversoise. Il est venu clôturer sa tournée d’adieu ‘El Último del Tigre’ à l’AB. C’est-à-dire la scène qui l’avait révélé à ses débuts, il y a neuf ans. Tout au long de son brillant parcours, il s’est consacré essentiellement à revisiter des morceaux mambo des années 40-50. De grands classiques, arrangés et interprétés par des musiciens belges en mal des rythmes envoûtants des Caraïbes.

On peut parler d’un projet imposant. A chaque représentation, ce ne sont pas moins d’une trentaine de musiciens et vocalistes qui se relaient. Pour le compte, vendredi soir, on ne recensait pas moins de 12 cuivres (saxophones, trompettes et trombones), des percussionnistes, un pianiste, 7 chanteurs, 2 contrebassistes et 2 maîtres de cérémonie. Un orchestre dont les membres ont assuré leur rôle d’animateurs en manifestant un grand enthousiasme. Des artistes belges, talentueux, réunis pour faire partager au public, des airs qui nous font remonter dans le temps. Un peu comme dans un vieux film où on entend le phonographe qui crépite et crache inlassablement des vieux tubes de Pérez Prado.

Au cours de leur périple, hormis les principales salles du nord du pays, le tigre a rugi tant à Werchter, au Printemps de Bourges (F), à l’Eurosonic (NL) ; mais aussi de l’autre côté de l’océan, notamment au Canada et au Mexique. Le dernier chapitre d’El Tattoo del Tigre s’est donc achevé à l’Ancienne Belgique ; salle où le collectif a enregistré son premier elpee. Trois albums au compteur. Une griffe originale. Un des premiers groupes belge qui se soit lancé dans une aventure d’une telle envergure.

Un spectacle de deux heures coupé par un entracte d’1/4 d’heure. Des émotions palpables : de la joie, de la fierté et probablement une petite pointe de tristesse pour chaque membre du groupe qui a grandi et partagé des moments uniques. Le show était à la hauteur de leur réputation. Imposant et stylé. Les morceaux mis en scène soigneusement. « Man Without a Smoke », « Caballo Negro » et « Arrivederci Roma » interprétés de façon théâtrale, tout en préservant la légèreté et la tonicité. Une énergie contagieuse, communiquée au public qui au fur et à mesure s’est laissé prendre dans la fureur des rythmes cubains.

Un ultime hommage à un répertoire soigné qui aurait mérité de sortir davantage de l’ombre. On soulignera la discrétion de la presse francophone quant à leur succès. La fin d’une histoire et le début de plusieurs autres… Secrètement, on espère que les auteurs de ces pages s’attaqueront à d’autres projets tout aussi riches et interculturels.

(Organisation AB) 

 

of Montreal

Back To Glam

Écrit par

Ils avaient fait une apparition très remarquée lors de la soirée ‘All Access’ des Nuits Botanique en mai dernier aux côtés de I’m From Barcelona ou encore We Are Scientists. Cette fois, c’est au tour de la Rotonde d’être investie par les délires sonores et visuels de of Montreal. La promo de « Hissing Fauna, Are You The Destroyer ? » à peine achevée, le quintet d’Athens remet le couvert, à guichets fermés. Entre paillettes et provocation.

La première partie était assurée par Casiokids, formation norvégienne d’electro-pop. Le risque de se planter en attestant qu’il s’agit d’une formation dont on entendra beaucoup parler dans les mois qui suivent est moindre. En effet, Casiokids jouit d’un bon petit buzz naissant sur la toile et honore celui-ci en assénant au public des beats irrésistibles extraits de « Fuck Midi!! », publié en 2006, ainsi que de leur second opus, à paraître d’ici peu. Séance de rattrapage en compagnie de Soldout le 19 février à l’AB.

Quelques instants après la fin du set de Casiokids, un drôle de personnage apparaît sur scène. Un chef d’orchestre à la tête de tigre, tiré à quatre épingles, donne le signal de départ. Pas de doute, nous assistons bien à un concert d’of Montreal. Kevin Barnes et ses acolytes suivent de près et entament un set tonitruant devant un écran projetant des bizarreries animées. Barnes joue aux Bowie, remet le Glam au goût du jour et se montre presque à la hauteur du mythe. of Montreal retrace les dernières années de sa carrière et présente son petit dernier, « Skeletal Lamping », de manière très théâtrale. Sur scène se succèdent des ninjas, de gros bouddhas dorés et approximatifs, le diable en personne ou encore Barnes dans un cercueil.

Mais le clou du spectacle nous est venu du rappel. Le chef d’orchestre à la tête de tigre se mesure alors à un Superman celle de Branchiosaure lors d’un combat courtois, aussi improbable que l’ensemble des costumes ayant défilés tout le long de la soirée. Quelques minutes plus tard, le quintet réinvestit les planches de la Rotonde et achève un spectacle des plus psychés et éclectiques par « Ever Fall In Love », honorable reprise des Buzzcocks. Le Glam est loin d’être enterré.

Organisation : Botanique

Oasis

Manifestement, Oasis n’est pas encore mort et enterré…

Écrit par

La dernière visite d’Oasis à Forest National remonte à 2005. Après avoir accompli une traversée du désert de plusieurs années, le groupe bénéficie d’un soudain regain d’intérêt depuis la sortie de « Dig Out Your Soul », leur dernier album. Lorsqu’un ami m’offre une place pour assister au concert du célèbre groupe de Manchester, je suis à la fois surpris et dubitatif. Sans cette initiative de sa part, pas de concert… 40 euros… un peu cher pour un admirateur occasionnel. Fan du groupe il y a plus de 10 ans, lors de la sortie de leurs deux premiers et inoubliables opus, le reste de leur répertoire m’est passé totalement au-dessus de la tête. En outre, j’avoue avoir toujours été un ardent défenseur de Blur au détriment du gang des frères Gallagher. A l’époque, pas question en effet de ne pas se positionner par rapport à la guerre médiatique livrée entre Damon Albarn et la fratrie mancunienne. A ma grande satisfaction, mon choix initial a d’ailleurs été confirmé par la carrière des deux groupes. C’est donc en traînant ces quelques a priori négatifs que je me suis rendu à ce spectacle. Et en me frottant les mains, rien qu’en pensant pouvoir descendre en flammes ce groupe totalement passé de mode…

L’absolue méconnaissance des derniers disques du groupe accentue mon manque de motivation à l’heure fatidique. De plus, je ne suis pas un adepte convaincu de la salle bruxelloise. Mais un cadeau ne se refuse pas… Dès 20h, le concert débute. Un groupe relativement méconnu se produit en première partie : Twisted Wheel. Un trio originaire de Manchester, comme ses illustres ainés. Leur set permet de passer agréablement le temps. L’assemblée est encore clairsemée. De facture classique, leur rock doit encore s’affiner, et en particulier leur sens mélodique, si le combo souhaite un jour jouer en tête d’affiche, au sein d’une salle de pareille capacité.

Lors de la montée sur les planches des stars anglaises, il y a 8 000 personnes dans l’hémicycle. C’est d’ailleurs sold out depuis un bout de temps. Difficile d’imaginer pourtant qu’Oasis possède une telle base de fans en Belgique ! Le public est jeune, la relève est donc assurée !

Dès les premières notes, je suis rassuré… si la musique n’est pas à la hauteur de la situation, une chose est sûre, le son est plus que correct. Petite surprise… au fur à mesure des morceaux, que je ne connais absolument pas, la magie opère. Faut dire que le début a été mené tambour battant. Et la présence de l’explosif « Rock n’ Roll Star », dans leur tracklisting, n’y est pas étranger. Les chansons issues de « Dig Out Your Soul » donnent envie de découvrir l’album. Liam chante peut-être nonchalamment mais sa voix possède cette classe naturelle toute anglaise. En retrait, Noël dirige le groupe de main de maître et surclasse son frère lorsqu’il passe derrière le micro. Mon esprit replonge quelques années dans le passé. Certains titres touchent directement leur cible… Oasis joue ce soir devant un public conquis qui le lui rend bien. Visuellement, le show est classique mais efficace.

En fin de parcours, le combo nous dispense alors ses magnifiques hymnes « Don’t Look Back in Anger » et « Supersonic ». La communion avec le public est alors à son paroxysme. En guise de rappel, le gang des frangins Gallagher nous réserve trois titres dont une très belle version de « Champagne Supernova ». Ils quittent la scène, convaincus d’avoir renforcé leur capital sympathie. Et ils on raison. Le duo indomptable ne se limite donc pas de proférer des déclarations excessives et arrogantes…

22h30… les lumières se rallument. Je remercie mon ami pour son invitation. Obligation pour moi de lui renvoyer l’ascenseur ! Tâche qui risque d’être ardue…

 

Joshua

Carton ‘caïman’ plein pour Joshua à l'Ancienne Belgique

Écrit par

Après s’être produit au Botanique en janvier 2007 et à l’ABClub en décembre 2007, Joshua était à l’affiche de l’ABBox ce 18 décembre, pour nous présenter son nouvel opus, « Animals Will Save The World ». Une fameuse progression en matière de popularité, il faut l’avouer. Pourtant, le concert n’affichait pas ‘sold out’. Enfin, il l’était presque. En fait, la salle s’est remplie graduellement et a atteint une capacité maximale juste avant que le groupe ne monte sur les planches. Car il s’agit bien d’un groupe aujourd’hui. N’empêche, orphelin de son second chanteur, Matt, on se demandait si Joshua avait toujours la pêche en ‘live’…

La première partie du show est essentiellement consacrée à des titres du dernier elpee. Des chansons plutôt calmes. Ce qui explique sans doute pourquoi il faudra attendre quelque temps avant que l’ambiance ne monte d’un cran. Et ce sera le cas pour "You Know How". Le groupe commence alors à inviter le public à lever les mains. Néanmoins, il faut reconnaître que  Senso est nettement moins remuant que son ex-partenaire de scène (voir les photos prises lors de la MCM Night à l'AB Box). "Animals Will Save The World" chauffe un peu plus le public. Tout comme le bref passage au chant de Greg. Mais, quoique bien rythmé, le band ne parvient pas à déclencher l’hystérie gestuelle de l’auditoire comme je l’espérais. Il faut dire que si le dernier album se focalise sur leur business : la street pop, le précédent opus, « Music & Chocolates », paru l’an dernier, et surtout l’Ep « Alligator city » faisaient davantage la part belle aux sonorités funky et au groove rock. Edité en 2006, cet Ep est devenu aujourd’hui introuvable. Pourtant, c’est toujours à ce disque que se réfère le concept scénique de la formation. En fait, lors d’un concert, les membres du groupe invitent les spectateurs à pénétrer dans leur ville imaginaire : « Alligator City… Ce n’est qu’en fin de parcours que Joshua va se décider à lâcher les tueries de son premier elpee ; et en particulier "Kill Your Own Arms" et "Punk Rock Song". Et le public se mettre à danser frénétiquement, de la scène jusqu'à la console son.

La formation bruxelloise (NDR : les membres de Joshua revendiquent leur nationalité belge et clament haut et fort qu’ils sont bruxellois) passera deux semaines en résidence à Roubaix pour préparer une tournée en France. Leur album paraîtra d’ailleurs chez Wagram début 2009.

Et on vous invite à aller jeter un œil dans notre rubrique ‘Live photos’…

Organisation AB

N*E*R*D

Certaines l’aiment chaud

Écrit par

Cet été, le prolifique Pharrell Williams et ses deux acolytes de N*E*R*D mettaient le feu au Lokerse Feesten. Quatre mois plus tard, la formation boude la France au profit de notre petit pays. Et débarque ainsi à l’Ancienne Belgique. Explosif !

Le terme ‘sold-out’ a pris tout son sens ce soir. A 20h, on souffre déjà du manque d’espace dans la salle. Dès le début de leur set, les Hollandais de Het Jeugd Van Tegenwoordig chauffent à blanc une foule qui reprend en chœur les refrains de leurs tubes. Même si l’on n’est que moyennement friands des travaux de la formation, il faut lui reconnaître un talent scénique plutôt fédérateur.

Après une courte pause, N*E*R*D monte sur les planches. A 21h précises. Et ouvre le bal toutes guitares en avant. Dès les premières mesures, le sol se met à trembler et l’air commence à se faire rare. Pharrell Williams a manifestement un pouvoir d’attraction phénoménal sur les filles. Celles du premier rang hurlent si hystériquement qu’il est difficile de se concentrer sur la musique. Pendant ce temps, la partie du public préoccupée par les chansons plutôt que par le physique de leur interprète sautille dans tous les sens et sue à grosse gouttes. La formation calme ensuite un peu les ardeurs d’une assistance particulièrement bouillante, en dispensant un long medley de ses chansons les plus tendres dont l’excellent « Provider » et leur dernier single « Sooner Or Later ». Précédé d’un sympathique petit speech de Williams et de quelques extraits de « Seeing Sound », dont « Kill Joy » et l’excellentissime « You Know What », les hostilités reprennent ensuite lors d’un enchaînement des plus grosses machines de guerre de la discographie de No One Ever Really Dies.

« Rock Star » donne en effet le signal de départ d’une seconde partie magistrale au cours de laquelle le groupe invite quelques garçons sur le podium. Et après quelques morceaux, « Lap Dance » achève avec succès sa mission de mettre l’Ancienne Belgique à genoux. Au bout de 45 minutes, la formation met déjà les voiles. Le sexe féminin, frustré du manque d’attention, va cependant être rapidement rassuré. Pharrell et sa bande reviennent assez vite pour un rappel et invitent plusieurs filles (triées au volet) à les rejoindre. Le chanteur garde un flegme impressionnant tandis que les jolies demoiselles l’agrippent et sont à deux doigts de le foutre à poil. S’enchaînent alors « Everyone Nose (All The Girls Standing In The Line For The Bathroom) » et un grandiose final sur le tube « She Wants To Move ». Le show cesse au bout d’une heure. Court diront certains, mais plus personne présent ce soir ne doutera de l’efficacité et du talent de l’une des formations les plus originales de la scène Hip Hop.

Organisation : AB

 

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