OK Panda s’intéresse à la psychiatrie…

Après avoir publié un premier Ep intitulé "Perspectives", fin 2022, qui lui avait permis de fouler des salles comme le Cirque Royal, le Bota ou encore le Belvédère, le quintet bruxellois Ok Panda a sorti son second, "Chasing home", ce 20 février 2024. Dès la…

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Une lune de nacre éclaire And Also The Trees…

« Mother-of-pearl moon », le nouvel elpee d’And Also The Trees, paraîtra ce 23 février 2024. Nés d'une série d'improvisations à la guitare électrique, de Justin Jones avant et après l'aube, pendant un mois de solitude en 2020, les morceaux se sont ensuite…

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Beth Hart

Mettre littéralement le feu aux planches…

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Il s’agit déjà de la troisième visite accordée par cette grande dame du blues, à l’Ancienne Belgique. Et le concert est sold out.

Née en 1972, Beth a fait ses classes dans les clubs de Los Angeles. Elle a bossé en compagnie d’une multitude de musiciens dont Jeff Beck, Slash, Joe Bonamassa, Les Paul et Neal Schonn, Ian Gillan et Toots Tielemans. Cette chanteuse américaine est devenue célèbre grâce au hit « LA Song (Out of this Town) », diffusé durant un épisode de la série Beverly Hills. A son actif, une dizaine d'albums, dont deux immortalisés en ‘live’. Plus jazzy, son dernier opus studio, « Fire On The Floor », est paru en octobre dernier. Elle va y puiser largement pour étoffer sa set list. Mais Beth, c’est avant tout une voix. La plus souvent puissante, granuleuse, rocailleuse même ; mais aussi capable d’emprunter un timbre tendre, enjôleur…

Davy Watson est chargé du supporting act. Il se produit en solitaire, armé d’une gratte semi-acoustique. Ce qui ne l’empêche pas de dispenser des accords énergiques sur ses cordes. Ses compos baignent dans le r&b, le blues, la roots, le folk ou l’americana. Issu de Belfast, cet Irlandais a notamment travaillé auprès de Bob Geldoff et Phill Lynott. Il vient d’entamer une carrière solo et est venu présenter, en 30 bonnes minutes, de larges extraits de son nouvel Ep, « Heart & Soul »…

Particulièrement sexy, Beth est à l’aise dans tous les répertoires : blues, jazz, gospel ou soul. Son humour est ravageur. Que ce soit derrière le micro, les ivoires, la guitare ou la basse, elle est imperturbable. Elle a une fameuse présence scénique et son interactivité avec la foule est permanente.

Sur les planches, elle est soutenue par un trio de musiciens talentueux. Le drummer, Bill Ranson, installé sur une estrade. Le bassiste Bob Marinelli. Et un guitariste (NDR : qui se sert tour à tour d’une électrique ou d’une semi-acoustique). Pas Joe Bonamassa, mais Jon Nichols.

Une toile froissée est déployée à l’arrière-plan. Elle est composée de deux teintes différentes et divisée en six bandes verticales. Au pied, des spots led de différentes couleurs projettent leurs faisceaux vers le haut. Un piano à queue trône sur la gauche, près de Mrs Hart.

« Fat Man » ouvre le show. C’est un extrait du nouvel opus. Les sonorités arrachées par le sixcordiste sont oppressantes. Sa gratte et celle du bassiste finissent même par entrer en duel. Beth se dandine derrière son pied de micro tout en balançant les bras. La set list épingle de nombreuses reprises. Celle du « I Love You More Than You'll Ever Know » de Blood, Sweat & Tears est sublime. La voix de Beth est haut-perchée tout au long du solide « Chocolate Jesus » de Tom Waits.

L’adaptation du « Rhymes » d'Al Green se distingue par des inflexions vocales bien plus graves, profondes, même. Les riffs de gratte sont précis. Bill s’emballe derrière les fûts. Il les martèle, bien sûr, mais n’épargne pas les cymbales. La cover du « If I Tell You I Love You » de Melody Gardot est remarquable et respectueuse de l’originale. Et au sein de cet univers jazzyfiant, Mrs Hart brille sur sa six cordes. Elle est tout aussi inspirée derrière son piano, pour celle du « I'll Take Care Of You » de Bobby ‘Blue’ Bland, un blues indolent au cours duquel les accords de gratte languissants vous guident jusqu’au cœur du bayou. Les petites bougies (des leds en fait) posées devant le piano scintillent alors de mille feux.  

Elle est encore au piano pour « Easy », une chanson propice au recueillement. Comme pour « Mama This One's For You » (« Better Than Home »), une chanson plus soul qu'elle dédie à sa mère. Un grand moment d’émotion. A vous flanquer des frissons partout. Ainsi que tout au long de « Setting Me Free », alors que le light show de couleur bleue se focalise sur l’artiste.

Lors du plus rock, « Delicious Surprise », les guitares se chargent d’agressivité. Beth sollicite la participation des premiers rangs pour chanter en chœur le refrain et puis de l’ensemble de l’auditoire, créant alors une belle communion entre les musicos et les spectateurs.

On apporte un siège et une gratte semi-acoustique à Beth. Jon opte pour le même type d’instrument. C’est donc presque ‘unplugged’ que sont interprétées « Today Came Home », « The Ugliest House On the Block » (« Bang Bang Boom Boom ») et « Fine & Mellow ». Des adaptations qui vont communiquer davantage de nuances à la prestation.

Au bout de 70 minutes, le show s’achève par « Might As Well Smile ». Retour dans le Delta du Bayou. Beth Hart quitte son siège derrière le piano et, micro en main, invite le public à se lever et à remuer les bras. Il s'exécute. Elle le salue longuement qui applaudit chaleureusement

La pause est de brève durée. Et pour attaquer le rappel, l’équipe a choisi le « Nutbush City Limits » d’Ike & Tina Turner. Le light show est passé au rouge. Et la version est chargée de testostérone. Faut dire que la voix de la Californienne est alors aussi puissante que celle de Tina. Elle revient derrière le piano pour aborder le titre maître de son dernier long playing. Et sa voix met littéralement le feu aux planches. Avant de conclure par « No Place Like Home », un morceau qui remonte significativement dans les tours…

(Organisation : AA Productions)

 

Bertrand Lani

Les écrevisses à Lani, un plat encore trop rare sur nos planches…

Écrit par

Ce vendredi 25 novembre, le Zik Zak accueille Bertrand Lani & The Mudbugs, le Clara’s Band (NDR : une surprise, puisque cette formation n’était pas prévue dans la programmation) et clôture, Thomas Frank Hopper. Compte-rendu d’une soirée qui s’annonce particulièrement éclectique. 

Clara Cromie et son backing group (un bassiste et un préposé au cajon) ouvrent donc la soirée. Elle chante et joue de la harpe (NDR étonnant quand on sait que c’est une rugbywoman). La set list est exclusivement constituée de reprises. Mais l’artiste parvient à se réapproprier totalement les morceaux. Auxquels, elle donne une nouvelle dimension. A l’instar du « Stolen Dance » de Milky Chance, titre qui ouvre le show. Et la cover est encore mieux torchée que l'originale. Les sonorités dispensées par le cajon se libèrent. Le bassiste s’efface. Il s’accroupit même. A contrario de Clara dont la voix prend définitivement son envol. Le Clara’s Band attaque le « Young Soul » de Broken Back. Le troisième larron a alors troqué son cajon contre une gratte semi-acoustique ; et les cordes vous caressent alors littéralement les tympans. Il n’y manque sans doute qu’un peu de percus ; néanmoins, la nouvelle mouture du morceau tient parfaitement la route…

Tout en accordant son instrument, Clara racle profondément ses cordes. Ce qui déclenche un fou rire dans l’auditoire. Tout au long d’« I'm Yours », le public frappe dans les mains afin d’accompagner le refrain. Il faudra cependant attendre le « Counting Stars » de One Republic, pour voir la foule commencer à remuer le popotin. Mrs Cromie s’autorise également un exercice de style à la guitare semi-acoustique. Et manifestement elle s’y révèle aussi douée. Parfois elle me fait penser à la Montréalaise M'Michèle, même si cette dernière est uniquement soutenue par un bidouilleur. Sa prestation s’achève par le « Sweet Dreams » d'Eurythmics. En extrapolant, j’imagine une jam entre ces deux harpistes et la fée clochette Lindsey Stirling, au violon. Là, ce serait vraiment le pied !

Bertrand Lani, c’est le plus jeune frète de Fred. Oui, oui, le leader des Healers. Il a donc monté son propre groupe, qu’il a baptisé les Mudbugs (Trad : écrevisses). Sa musique est cependant davantage inspirée par l’americana, même si elle recèle des traces de folk, de rock, de country de jazz et de blues. Pas étonnant vu le cv de son frangin. Et les racines musicales de la famille. Il avait d’ailleurs participé à l’aventure des Healers et de Superslinger, auprès de son aîné. Mais il a finalement décidé de voler de ses propres ailes. Après avoir publié un premier elpee acoustique en 2012 (« It Get's Bluer In A While »), en compagnie de son frérot, il a gravé son premier opus solo, en avril dernier. Un disque qui s’intitule « Small Bowl ». Et c’est ce long playing qu’il est venu défendre, flanqué de ses crustacés…

Barbu, atteint d’une calvitie naissante, Bertrand est chaussé de lunettes fumées. Mais à travers, on peut discerner un regard plus que sympathique. Son backing group implique un bassiste, un saxophoniste, un drummer et un préposé aux synthés. « Lazy Brains », plage qui ouvre le nouvel opus, est dominé par les claviers et le saxophone, mais cette compo est surtout magnifiée par la voix de Bertrand, qui colle parfaitement au style americana. La version studio d’« I'm Not A Cheater » se distingue par la présence d’une basse. Celle proposée ce soir est dynamisée par la contrebasse. « King Of Soul » est un morceau signé Ray Charles. Et empreinte de tendresse, la cover est superbe. Saxophone et Hammond se taillent la part du lion, tout au long de « My Disease ». Tout comme sur « Following Day », même si c’est la gratte semi-acoustique qui nous incite à parcourir, dans son imaginaire, les grandes plaines de l’Ouest. « 100 Days » est une compo plus paisible. Nouvelle chanson, « Tout l’amour » est interprétée ans la langue de Voltaire. En fait, il s’agit d’une compo signée Dario Moreno. Surprenant ! Et le set de s’achever par « Devil In Me » et « It Get's Bluer In A While », deux titres issus du premier LP. Un chouette concert ! Dommage que Bertrand et ses Mudbugs soient aussi rares sur les planches…

Thomas Frank Hopper clôt la soirée. Il a assuré le supporting act lors de la dernière tournée de Typh Barrow. De son véritable nom Thomas Verbruggen, il est né à Bruges. Il a pas mal roulé sa bosse sur le continent africain. A cause de la profession de son paternel, dont la famille devait changer régulièrement de port d’attache. Typh est également le chanteur de Cheeky Jack, une formation dont le seul elpee paru à ce jour, remonte à décembre 2014. Thomas a gravé un Ep intitulé « No Man's Land », en mars 2015. Et son premier opus devrait sortir en 2016. Baptisé « Searching Lights », il a reçu le concours de Marc Gilson et Olivier Peeters, à la mise en forme.

Sur l’estrade, il est épaulé par un guitariste, un bassiste, un batteur et un trompettiste. Thomas se concentre d’abord sur sa gratte semi-acoustique. Claire et précise, sa voix est particulièrement harmonieuse. Les refrains de ses chansons sont accrocheurs et parfois même contagieux. Mais le set deviendra bien plus intéressant, lorsqu’il va se consacrer à la lap steel, une guitare qui se joue assis, le manche sur les genoux. Ben Harper en est certainement un digne ambassadeur. Ses interventions sont lumineuses et captivantes. Au cours du set, il va nous réserver des extraits de son Ep ; et tout particulièrement « The King's Fall », « Ajinde » et « Yellow Horses ». Mais également de son futur LP. Dont on attend impatiemment la sortie…

(Organisation Zik Zak)

Talisco

Des TUBES en lettres ‘Capitol’…

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Talisco, c’est la nouvelle sensation de la ‘French Touch’ hexagonale. De son véritable nom Jérome Amadi, cet artiste a suivi une formation musicale au Conservatoire. Il ne chante que depuis 3 ou 4 ans, mais compose des chansons depuis l'âge de treize. Paru en 2014, son premier album, intitulé « Run », avait cartonné. Et le suivant, « Capitol vision », dont la sortie est prévue pour le début 2017, devrait suivre le même chemin. 

Le supporting act est assuré par Dholes, le nouveau projet du chanteur d'Elvis Black Star. Vivant en meute, comme les loups, le dhole est un chien sauvage qui vit en Asie. Cet animal figure dans le fameux jeu vidéo ‘Far Cry’. Le patronyme est plutôt pertinent. A cause de la musique pratiquée par le groupe, qu’on pourrait qualifier de sauvage.

Au sein du line up milite un nouveau drummer. Le précédent, Lucas Lepori, a récemment quitté le navire. Et le claviériste, Brieuc Di Maria (NDR : un barbu), se produit en compagnie du band, pour la dernière fois. Sans quoi, la formation implique également le chanteur/guitariste Augustin Dujeux, le second gratteur Arnaud Perrier et le bassiste Xavier L.

Sableuse, rocailleuse, la voix d’Augustin me fait penser à celle de Damon Albarn. En outre, la musique de Dholes est manifestement influencée par l’Albion. Une forme de rock indie rafraîchissante, dynamisée par des percus frénétiques, tramée dans les cordes vivifiantes et saupoudrée d’une touche électro, pour être bien dans l’air du temps. Le groupe n’en est qu’à ses débuts et bosse sur un premier Ep. Il a quand même publié un single, « Light Within You », un titre particulièrement radiophonique qui a également bénéficié du concours de quelques pointures (Pierre Constant, Catherine Marks, Sungrave). En outre, il fait l’objet d’un clip vintage réalisé par Emilie Montagner. A suivre de très près.

Place enfin à Talisco. Rayonnant, il affiche un grand sourire. A plusieurs reprises, il va signaler être heureux d’être de retour en Belgique. Sur les planches, il est soutenu par un drummer –perché sur une estrade– et un claviériste, également préposé aux percus électroniques. Encore que régulièrement, ces deux musicos permutent, tout en troquant leurs instruments. Amadi se consacre aux vocaux (of course !) et aux grattes (électrique ou acoustique).

Pendant que les haut-parleurs crachent une intro préenregistrée, un light show rouge aveugle littéralement l’auditoire. Les musicos grimpent sur l’estrade, Jérôme le dernier, sa gratte déjà en main. Légèrement souligné par les ivoires, mais bien marqué par les percus, « Monster And Black Stones » ouvre le set. Il s’agit d’un extrait du nouvel opus. Au cours du concert on aura droit à l’une ou l’autre plage cinématographiques. « Sorrow », tout d’abord. Chevrotante, atmosphérique, la voix de Talisco me fait alors penser à celle de Jimmy Sommerville ; mais bien pop et soigné, le morceau lorgne plutôt vers Yodelice. « Follow Me », ensuite. Mais aussi « You wish », une piste qui baigne, malgré les beats électro, dans une atmosphère digne des B.O. pour ‘westerns’ signées Sergio Leone…

« Run », le premier LP s’ouvrait vers les grandes plaines des States. « Capital vision » est moins folk, mais davantage électro et dansant ; ainsi, caractérisé par ses accords de gratte funkysants, « Thousand Suns » vous incite à rejoindre le dancefloor. Plus urbain aussi, à l’instar de « Shadows », une compo qui s’ouvre paisiblement, avant de monter en crescendo, afin de débarquer au cœur de la Cité des Anges.

Dans le même esprit, « A Kiss From L.A. » va mettre le feu à l’auditoire. L'artiste a des fourmis dans les jambes et incite la foule à danser en cadence. Et l’ambiance ne redescendra plus jamais d’un cran grâce aux tubes (« Follow Me », « Everyone », etc.) des hits qui ont inondé, en leur temps, la bande FM. Désolé, mais pas de « Sorry » ce soir, cependant.

En rappel, Talisco va nous réserver un « Everyone » particulièrement dansant. Finalement, la set list aura judicieusement puisé au sein de l’ancien et du nouveau répertoire. Un coup de cœur quand même, « Stay », le premier single extrait du futur elpee. Un gros succès en perspective…

« Capitol vision », le tout nouvel opus paraîtra ce 27 janvier 2017 ; et il fourmille de TUBES… en lettre ‘Capitol’…

Setlist : « Monster », « Sorrow », « Thousand Suns », « Follow Me », « Shadows  », « A Kiss From L.A. », « Sitting With The Braves », « Martian Man », « Stay », « Your Wish », « Dream Alone », « Loose » « The Keys »

Rappel : « Everyone »

(Organisation : Progress Booking)

RIVE

Une atmosphère paradoxalement douce et sulfureuse…

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Dans certains pays, le 24 novembre se fête ; on y célèbre les récoltes et on rend grâce des bonheurs reçus pendant l’année. C’est la ‘Thanksgiving’ !
Au pays des Collines, ce jour rencontre une toute autre signification ! On y savoure le deuxième anniversaire des ‘Jeudis Oui’ ; soirées organisées sur fond d’afterwork bobo !
Direction donc Frasnes-lez-Anvaing et plus précisément son magnifique cadre de la Cense de Rigaux, un ancien corps de ferme gracieusement réhabilité, avec goût et raffinement… Un Dj bien connu de la région (NDR : il est également membre du groupe Zénith) a la lourde tâche de mettre le souk. C’est le plat consistant.
Fort heureusement, la digestion de ce mets indigeste est facilitée par une entrée délicieuse. Et ce sera en supporting act. Rive sert donc d’hors d’œuvre.

 

A la tête de cette formation originaire de Bruxelles, un binôme. La belle, Juliette Bossé, d’un côté ; et la bête, Kevin Mahé, de l’autre.

La première est une jolie. Blonde, filiforme, elle est vêtue de noir pour la circonstance. Elle pousse la chansonnette (accessoirement) ! Et dans la langue de Voltaire s’il vous plaît ! Sa voix est éthérée et fragile ! Un brin torturée même…

Le second est coiffé d’une casquette. Son regard est étrangement fixe et hagard ! On dirait un zombie tout droit sorti de la série à succès ‘Walking Dead’ ? Chacun jugera… Son truc à lui, ce sont les rythmiques endiablées !

D’emblée, votre serviteur (batteur lui aussi !) examine cet homologue ! L’instrument est on ne peut plus épuré : charley, snare, grosse caisse, floor tom et une cymbale ride. Des loops intelligemment construits viennent heureusement remplir l’espace sonore.

Lorsqu’il se place derrière les fûts, ce gars est complètement habité par sa musique ! On dirait un autiste ! Ses frappes sont mesurées, calculées et ‘décibelées’ à outrance ! Tantôt, elles claquent sur les peaux, comme par réflexe communautaire ! Tantôt, elles sont posées sensuellement, comme les mains d’un homme caressant le corps fragile d’une femme ! A chaque mouvement, ses yeux se révulsent. L’orgasme ne devrait pas tarder…

La donzelle propage des nappes de synthé. Ses mains ondulent allègrement, lorsqu’elle les pose sur son clavier ! Plus rarement, elle pince les six cordes électriques.

Ce tandem s’est formé, il y a un an seulement. Et ils se sont vite fait remarquer, décrochant des prix au dernier Franc’Off de Spa et au Bota, dans le cadre du concours ‘Du F. dans le texte’…

Le duo est venu présenter un premier Ep (prometteur) intitulé « Vermillon ». Il devrait sortir, selon toute vraisemblance, début 2017. Il a été enregistré au Rare Sound Studio de Remy Lebbos (Nicolas Michaux, Great Mountain Fire).

La musique de Rive campe un hybride entre electro et dream pop. Les compos baignent au sein d’un univers qui navigue à quelques encablures d’Air et Sébastien Tellier. Mais évoquent plutôt Cats on Trees pour sa fraîcheur ainsi que la complicité qui s’établit entre les deux musicos. Comme si un lien fraternel les unissait. Beaucoup de regards sont échangés ! Une belle histoire s’y cache, très vraisemblablement…

Les morceaux s’écoulent paisiblement entre fond nostalgique et onirisme ! Le jeu et la présence scénique sont simplistes, certes ; mais empreints de charme et d’émotion.

Si le concept n’est pas neuf et a déjà été moult fois reproduit, il prend une dimension toute particulière ici ! Les causes en sont sans doute protéiformes ! L’implication du drummer ? La fébrilité de la vocaliste ? Le chant en français ? L’alchimie entre les comparses ? Peu importe après tout ! Ca fonctionne ! C’est l’essentiel !

Le duo est à la tête d’une huitaine de chansons. C’est insuffisant ! Le set, d’une durée de trente minutes à peine, laisse un goût de trop peu. De quoi susciter une certaine amertume chez les aficionados qui se sont laissés bercer par cette atmosphère paradoxalement douce et sulfureuse !

La dernière chanson se termine autour d’un piano quatre mains ! Une dernière touche qui sonne comme un sacré happy end !

Les applaudissements fusent de toute part ! Sûr qu’on devrait parler d’eux très prochainement ; et en bien !

Hyphen Hyphen

Après Hyphen Hyphen, bonjour les acouphènes !

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Ce vendredi 19 novembre, l’Ancienne Belgique accueille la formation niçoise Hyphen Hyphen et en supporting act, le Belge qui monte, Konoba. Avant d’arriver à destination, on traverse l’esplanade de la Bourse, où se déroulent les préparatifs pour le Marché de Noël. Et ils sont bien avancés…

Hyphen Hyphen (NDR : mot anglais, Hyphen se traduit en français par trait d’union) nous vient donc de la Côte d’Azur. Groupe de dance/pop, il fait actuellement le buzz. Les musiciens affichent une moyenne d’âge de 22 printemps. Ils comptent plus de 200 concerts à leur actif. Le line up réunit le drummer Zak, la bassiste Line, la guitariste/claviériste Puss et la chanteuse –c’est la blonde– Santa.

La foule est multi générationnelle. La salle est sold out.

Raphaël Esterhazy avait quitté la Belgique, pour rejoindre la Grande-Bretagne, afin d’y poursuivre des études musicales. Il n’avait alors que 19 printemps. Il y restera cinq ans. Là-bas, il produit quelques artistes et puis enregistre 3 Eps. De retour au pays, il décide de monter un véritable groupe : Konoba. Nous sommes alors en 2014. De clips video en Eps, le band est sur la lancée. Et il devrait publier son premier album d’ici quelques semaines.

Outre le chanteur Raphaël Esterhazy, le line up de Konoba implique aujourd’hui, le guitariste/claviériste Maxime Simon (Solkins, Whylanders), dont la moustache imposante est à faire pâlir de jalousie les acteurs des Brigades du Tigre, ainsi que le préposé à la basse et aux synthés, Maxime Honhon (NDR: un autre Solkins). Et puis un drummer ; un barbu ! Ces trois derniers ont enfilé des chemises de couleur lilas. Raphaël a opté, de son côté, pour une autre de couleur blanche, de type officier, enrichie de motifs rouges. Raphaël signale en anglais qu'il est ému de se produire sur les planches de l’AB. La première fois comme artiste. Et qu’adolescent, il s’y été déplacé pour y voir des groupes mythiques. Même si l’auditoire est entièrement acquis à la cause d’Hyphen Hyphen, la formation est chaleureusement applaudie. Elle va, en outre, proposer quelques titres du futur opus. Dont « Smoke & Mirrors » et le titre maître. Les deux claviéristes sont aux commandes. Raphaël tapote sur sa machine. Il se déhanche et se balance. Atmosphérique, sa voix navigue quelque part entre celle de Joe Newman (Alt-J), Beck et Gotye. Raphaël appuie ses inflexions, en montrant du poing, afin d’afficher sa détermination face à l'assemblée.

« I'M A Wolf », c'est le nouveau single qui annonce l'album. C'est l'histoire d'un homme et d'une femme, faits l'un pour l'autre, qui se croisent parfois mais ne se rencontrent jamais. Big moustache empoigne une 6 cordes, Raphaël siège derrière les ivoires, la machine est placée derrière lui. Le refrain se distingue par une polyphonie vocale à 4 voix. Superbe ! Le band n’en oublie pas le single « Love », chanson qui squatte les ondes radiophoniques. A la fin du morceau, Raphaël invite le public à participer et libérer un peu de chaleur humaine. Ce sera le moment câlin. Les artistes rejoignent alors la fosse et une grande chaîne de l'amitié se forme pendant quelques minutes.  

« L'Indifférence », c’est le seul morceau interprété dans la langue de Voltaire. Il y a un petit problème à la table de mixage. Des infra-basses sont venues dérégler le bel équilibre sonore. « On Our Knees » clôt le set, une chanson lente et douce…

Konoba revient au même endroit, pour deux soirées. Tout d’abord le 21 janvier 2017, à l’ABClub (c’est complet), puis le 27 du même mois à l’ABBox. La voie du succès est toute tracée. Espérons simplement que le combo ne doive plus dépendre de l’ingé son d'Hyphen Hyphen…

Le concert d’Hyphen Hypen démarre plutôt bien. Petit souci quand même, le volume sonore est trop élevé. Le recours aux bouchons de protection s’impose. Mais lorsque les infra-basses font leur apparition, votre serviteur commence par faire de la résistance. Malheureusement, au bout d’une demi-heure, il doit battre en retraite. Près de la table de mixage. C’est pire. A l’étage, c’est pareil. En fait, le son n’est pas bon. A croire que le préposé au mixing est sourd ou alors, il a laissé le réglage de ses curseurs en mode festival. Envoyer la sauce, c’est bien ; mais faut aussi protéger quelque peu ses tympans. Sinon, bonjour les acouphènes ! Le quatuor a recours aux bandes préenregistrées et même en play-back pour les backing vocals. Pas vraiment très respectueux des spectateurs qui ont déboursé 25 € pour voir et écouter le groupe en ‘live’. D’autant plus que le son est un véritable massacre. Alors scandale ou arnaque ? Au bout de 45 minutes, votre serviteur vide les lieux. Heureusement que Konoba était en première partie ; et il a, quelque part, sauvé ma soiré.

(Organisation : AB et Progress Booking)

Pour les photos, c'est ici

Michel Polnareff

En attendant ce nouvel album, tant « Désiré »…

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Lors de son dernier périple européen, opéré en 2007, Michel Polnareff était passé par Forest National. Cette tournée avait attiré la bagatelle de 2 millions de spectateurs. Quand le mélomane lambda parle de cet artiste, il pense à ses tubes, et tout particulièrement à « La poupée Qui Fait Non ». Un titre qui remonte à 1966. Et bien sûr à ses lunettes singulières. Personne n’a jamais contesté ce fait. Agé de 71 balais, le compositeur/chanteur/interprète a beau être doué, on attend désespérément la sortie de son nouvel album. D’autant plus que le single, qui devrait y figurer, nous a vraiment donné l’eau à la bouche. Maintenant, il est aussi possible que ce retard, soit tout simplement consécutif à une opération de marketing. La salle est sold out. Pas de supporting act.

Polnareff est vêtu d’un smoking queue-de-pie, couleur noir et blanc. Il fait remarquer qu’elle se froisse lorsqu’il siège derrière les ivoires ; et que personne ne l’a remarqué. Pendant de ce spectacle, le natif de Nérac (NDR : c’est dans le Lot-et-Garonne) va multiplier les traits d’humour. Il sollicite un service de nettoyage pour décoller les spectateurs de leurs sièges. Fou rire général. Au cours du show, il va encore souligner ne pas aimer quand la foule est passive. Il souhaite que l’interactivité entre l’auditoire et l’artiste soit parfaite. Son backing group réunit la crème des musicos issus d’outre-Atlantique. Michel signale que les détracteurs, qui s’agitent derrière les écrans, lui reprochent de ne plus être capable de pousser sa voix dans les aigus. Au cours de cette soirée, il va démontrer le contraire. Mais c’est lorsqu’il s’accompagne aux ivoires, qu’il se révèle au sommet de son art.

La tête de Polnareff est diffusée sur un écran. Un décompte de 3 minutes est établi. Soutenue par des ivoires, une choriste exécute des vocalises particulièrement perçantes. Michel débarque, salue la foule et la remercie pour s’être déplacée. Il évoque ses précédents concerts, accordés dans la même salle. Touchant ! Ses cheveux blonds sont devenus blancs, au fil du temps. Sa silhouette est relayée sur l'écran placé au-dessus de lui. Il entame par « Je suis Un Homme ». Le light show est de teinte bleue. Embraie par « La poupée Qui Fait Non ». Il passe au rouge. Manifestement, sa voix n’a pas changé. Le début de parcours est paisible. Le public aussi. Peut-être un peu trop pour Polnareff qui lui fait la remarque. Il se réveille pour le plus rock « Tam-Tam ». Des lumières sont projetées sur des cubes en 3D. Ils tournent autour de l'écran principal ou retransmettent, en temps réel, les interventions des différents musicos. Deux guitaristes, quatre choristes, un drummer et un percussionniste. Et ils sont brillants !

Michel a enregistré son nouvel opus à l’ICP de Bruxelles, une ville qu’il aime beaucoup. Il sera plus que probablement baptisé, « Désiré ». C’est le cas de le dire ! Il nous en propose le single, seul, derrière son piano, « L'Homme En Rouge ». Mais également, en solitaire, « Qui A Tué Grand'Maman », « Lettre A France », « Love Me, Please Love Me » « Rosy », « Le Bal Des Laze » et « L'Homme Qui Pleurait Des Larmes De Verre ». Pendant ce dernier morceau, un grand arbre pivotant perd ses feuilles au gré des saisons. Elles se transforment alors en larmes, et se brisent, quand elles atteignent le sol. L’auditoire est émerveillé. Michel s’éclipse et laisse la place aux deux gratteurs qui s’autorisent des solos d’enfer.

Tout au long de sa version du traditionnel « Y'A Qu'Un Cheveu Sur la Tête A Mathieu », Michel Polnareff invite le public à reprendre le refrain en chœur. Bon, parfois, ça tire quand même en longueur. Qu’importe, puisque les spectateurs commencent à s’enflammer. Comme s’il participait à une fête country. D’une durée de plus de 140 minutes, le set s’achève par « Goodbye Marylou » et « On Ira Tous Au Paradis ». Debout, le public est alors conquis. En repartant, chaque mélomane conservera gravée, certainement, une de ses mélodies tellement contagieuses, dans un coin de sa tête, après les avoir savourées, dans le creux de l'oreille.

(Organisation : Next-Step)

 

 

 

Opeth

Les magiciens d’O’

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Alors que la sphère œnologique est actuellement en ébullition, suite à la sortie du Beaujolais nouveau, celle du métal est agitée par la sortie du dernier opus d’Opeth. Rien ne sert de tourner autour du chaudron : « Sorceress », douzième LP de la formation suédoise, est tout simplement magique. L’occasion pour la bande à Mikael Åkerfeldt, leader incontesté du band, de venir présenter ses dernières compositions sur le Vieux Continent. Arrêt à l’Ancienne Belgique, considérée par le groupe (et par tant d’autres artistes), comme une des meilleures salles d’Europe.

S’il doit bien y avoir un défi difficile à relever, c’est de se produire en première partie d’Opeth, tant il est de notoriété publique que les artistes ont l’habitude de placer la barre très haute. Ce défi herculéen, ce sont les Norvégiens de Sahg qui s’y sont collés, en proposant un subtil mélange de Doom et de Stoner. Lente et lourde, l’expression sonore est dominée par une voix claire, telle une fenêtre qui s’ouvre à travers un épais nuage de suie. Un set d’une demi-heure ; huit morceaux qui cherchent à convaincre un auditoire, qui s’est épaissi au fil du concert. Malgré une entrée en matière un peu abrupte, force est de constater que le quatuor est parvenu à insuffler une ambiance suave et envoûtante, tout en emportant le public avec eux. Les applaudissements deviennent de plus en plus nourris. Les traditionnelles cornes ‘métaliennes’ surplombent les têtes. Le public semble charmé. Des morceaux, certes parfois inégaux (mais un « Sanctinomy » particulièrement redoutable et ravageur !), qui ont eu le mérite de préparer dignement le terrain pour les tant attendus Suédois. Pari relevé !

Les roadies s’activent maintenant pour préparer l’espace scénique réservé à Opeth, bien que le band soit volontairement loin de s’encombrer d’artifices en guise de décor, préférant tout au plus jouer avec des effets de lumière. C’est dans cet esprit que sont disposées, de part et d’autre du podium, deux petites colonnes de différents projecteurs. Le fond de la scène n’est pas orné du classique backflag, mais bien de rangées de carrés mobiles, sur lesquels y sont projetés fréquemment des images de la pochette (ou une illustration qu’y s’y rapporte) de l’album interprété par les artistes. La batterie est totalement décentrée vers la droite, la grosse caisse est agrémentée d’un magnifique ‘O’ tout en volutes, symbole de la formation. L’autre partie arrière de la scène est occupée par les synthétiseurs et autres objets de percussion. En avant-plan, deux sobres pieds de micro, armés d’une dizaine de plectres sont prêts à donner de leur plastique pour envoûter les lieux. Bière ou verre de vin à la main, la foule –constituée majoritairement de trentenaires et quadras– qui s’est agglutinée dans la fosse et aux balcons,   sont maintenant prêts à savourer les douces mélodies élaborées par les Scandinaves.

Les lieux baignés d’une lumière rouge pourpre, le silence s’installe. Joakim Svalberg entame au piano les premières notes jazzy de « Sorceress », titre maître du dernier long playing, soutenu par la batterie de Martin Axenrot et la basse fragile de Martin Mendez. Une mise en haleine de plus ou moins une minute, avant que n’apparaissent finalement le patron et son bras droit, Mikael Åkerfeldt et Fredrik Åkesson. Il n’est plus un secret pour personne qu’Opeth est tout simplement l’enfant prodige de Mikael. L’homme aux allures de D’Artagnan (ou de ‘Milou’, selon un fan dans la fosse, qui n’a cessé –et c’est une énigme– de le nommer comme tel) est derrière toutes les manettes : de la composition à la production en passant par le mixage. Une tyrannie soft dont tout un chacun accepte de prendre part et d’y trouver la place qu’il mérite. Cette hiérarchie en découle naturellement sur la présence scénique, où Mikael est projeté en avant-plan, monopolisant la parole pendant les morceaux (à l’exception de certains chœurs entonnés par Åkesson et Svalberg) mais également lors de ces temps morts entre les compositions, au cours desquels le vocaliste s’est taillé la réputation d’un dandy pince-sans-rire. ‘On est tout simplement là pour que vous preniez du bon temps et pour que, quand vous sortiez d’ici, vous vous sentiez bien…’, lance-t-il, avant de poursuivre, sourire aux lèvres et sûr de lui : ‘Mais bon, qui peut douter que ça ne se passe pas comme ça ?’ N’essayez pas de décrocher un mot ou de déceler une quelconque émotion sur le visage de la part des autres musiciens, ces derniers resteront obstinément confinés dans leurs bulles musicales hermétiques. 

Deux heures de show, réparties en onze morceaux, où les Suédois vont faire passer les spectateurs par une foule de sentiments les plus variés : de la hargne à la tristesse, de l’exultation à la mélancolie, du rire à la naissance de larmes. Ces mecs sont des magiciens dont jaillissent de leurs instruments des nappes qui traversent le corps, le cœur, l’âme et l’esprit. Il suffit par exemple de se concentrer sur les réactions du public après l’interprétation de l’envoûtant et tendre « In My Time of Need » pour se rendre compte qu’ils ne suscitent pas qu’une réaction physiologique et pavlovienne de leurs spectateurs, mais bien la catharsis du panel d’émotions provoquées pendant les longues minutes de ce morceau. Certains s’embrassent, d’autres se surprennent à s’enlacer, le tout dans un silence et un respect quasiment religieux. À certains moments, on n’est sûrement pas très loin de l’expérience spirituelle. ‘Ce titre-ci est le morceau Heavy de la set list’, mime Åkerfeldt en roulant des épaules. Il est vrai qu’Opeth a, depuis ses vingt-six ans d’existence, pris quelques tournants abrupts, déstabilisant plus d’une fois ses fans. C’est ainsi que le vocaliste a notamment décidé, depuis 2011, d’abandonner ses growls et de laisser champ libre au vaste panel que peut emprunter sa voix claire. Une décision qui a valu des reproches au band, délaissant son étiquette ‘Death Metal’ pour embrasser une voie dite ‘prog’, aux origines aussi diverses que variées. Il n’empêche que le quintet continue toujours de puiser dans son ancien répertoire, des compos au cours desquelles la voix gutturale de Mikael fait trembler les murs, à l’instar du très sombre et violent « Heir Apparent », de « Demons of the Fall » ou encore de « The Drapery Falls ». Alors que classiquement, le réflexe aurait été de proposer une majorité de compositions issues du dernier elpee, Opeth s’est limité à deux plages, complétant le reste de la set list de pistes issues de ses différentes périodes, ravissant le fan d’hier comme celui d’aujourd’hui. ‘C’est quand même impressionnant que, malgré tous les changements apportés à notre musique, de voir que vous êtes toujours aussi nombreux à nous supporter. Merci à vous !’, s’exclame Åkerfeldt.

Cerise sur le gâteau émotionnel : c’est à l’issue de « Deliverance » (NDR : près de 15’, quand même) qu’Opeth prend congé de son auditoire. Une dernière pirouette de choix, s’il en fallait encore une, afin de convaincre les derniers réticents dans la salle. En prenant un peu de recul, il en résulte –mais avec le sourire !– quelque chose de frustrant : on sait pertinemment bien qu’on va se prendre une claque quand on se rend à un concert du groupe, mais, à chaque fois, on en oublie l’intensité.

Set list : Sorceress, Ghost of Perdition, Demon of the Fall, The Wilde Flowers, Face of Melinda, In My Time of Need, Cusp of Eternity, The Drapery Falls, Heir Apparent, The Grand Conjuration

Rappel : Deliverance

(Organisation : Live Nation + AB)

Dubioza Kolektiv

Une ambiance digne du réveillon !

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Dubioza Kolektiv est issu de Sarajevo en Bosnie-Herzégovine. Une formation qui vient de publier son septième opus, « Happy Machine ». Un disque auxquels ont notamment collaboré Manu Chao, Dzambo Agusev, La Pagita et Benji Webbe. Elle est actuellement en pleine tournée mondiale, périple qui transitait par le Nijdrop, à Opwijk, une petite salle bien sympathique dont la capacité maximale est de 300 personnes, ce mercredi 16 novembre.  

Dubioza Kolectiv pratique une musique festive, délirante, déjantée, dans l’esprit de Shaka Ponk voire de Ska-P. Un melting pot au sein duquel se mêlent folklore balkanique, rock, ska, reggae, electro swing, dub, metal, hip hop, ragga, metal, drum & bass et punk. En ‘live’, ces joyeux lurons manifestent une énergie débordante. De quoi inciter la foule à danser et s’éclater. Leur bonne humeur est communicative. Ils jouissent d’une belle notoriété dans leur patrie, mais également au sein des pays limitrophes. Leur prochain objectif : se forger un nom sur la scène internationale. Selon Manu Chao, c'est le meilleur groupe européen en live. Leur destin s'est forgé pendant la guerre de Bosnie. Brano Jakubovic et Vedran Mujagic avaient 13 ans quand Sarajevo a été assiégée par les forces extrémistes serbes, en 1992. Ils ont survécu à la barbarie, à l'extrême dénuement et aux tirs des snipers. Pas étonnant que leurs lyrics véhiculent des messages destinés à lutter contre la partition ethnique qui ronge leur pays d'origine.

Une bande-annonce préenregistrée formule, en néerlandais, l'arrivée du band sur les planches. Le line up de Dubioza Kolektiv réunit un guitariste, un bassiste, un drummer (protégé par un paravent en plexi), un saxophoniste, un dj et deux chanteurs. Chaque musicien monte sur l’estrade en tenant à la main un objet désopilant. Ils sont tous vêtus de jaune. Sans doute pour accentuer leur visibilité. Dès les premiers accords, la tchatche est bien au rendez-vous. Les musicos sont de véritables piles 'Duracell' montées sur pattes. Il s’expriment dans un anglais approximatif ; mais qu’importe. On est venus pour danser, jumper et rire. Et le rire est le meilleur remède pour oublier les tracas de la vie quotidienne. La bière est bonne et coule à flots. La joie reflétée par les musicos fait chaud au coeur. La set list intègre bien évidemment des plages issues du dernier long playing, « Happy Machine ». Pendant près de 3 heures, la foule va participer à cette fête et même mieux s’éclater. Une ambiance digne du réveillon ! A revoir lors d’un festival ou dès qu’ils reviennent en Belgique.

(Organisation : Nijdrop)

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The Divine Comedy

Un grand cru !

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Lundi 14 novembre 2016. The Divine Comedy est programmé au théâtre Sebastopol à Lille. L’accréditation presse a été confirmée à 17h30. Pourtant le concert n’est pas sold out. Allez comprendre… Bref, en démarrant vers 18h30, la durée de parcours est estimée à une petite heure. Pour 30 kilomètres ! Sauf que la circulation est particulièrement dense. Et comme la météo est pourrie, les embouteillages se multiplient. Ouf, on arrive quand même vers 19h45 à la rue Solferino. Ne reste plus qu’à dénicher une place de parking. Et là, c’est manifestement un casse-tête chinois. Résolu de manière pas trop académique. M’enfin, on atteint enfin la destination vers 20 heures.

The Divine Comedy a publié un nouvel album début septembre 2016. Intitulé « Foreverland », il reflète la vision de Neil Hannon, de l’État et du pouvoir. Particulièrement critique, vous vous en doutez. Dans son style si caractéristique, britannique, tellement propice à la dérision. Et puis sa pop orchestrale, baroque y est toujours aussi savoureuse. Dès lors, 10 ans après son passage à l’Aéronef de Lille, il semblait judicieux d’aller revoir cet artiste, pour le moins, atypique.

Lisa O’Neil assure la première partie. Elle nous vient d’Eire. Plutôt frêle, elle est armée d’une sèche. Son accent est résolument gaëlique. Sa voix, particulièrement aigue. Et ses chansons trempent dans le folk. Elle est soutenue par une violoniste, dont on attend à peine les interventions. Sauf quand elle se consacre aux backing vocaux. Un accordéoniste vient les rejoindre en cours de set. Mais il n’est pas davantage audible. Bref, le plus intéressant procède des traits d’humour, qu’elle s’évertue à exprimer en français, entre ses chansons. Une chose est sûre, elle a la langue bien pendue…

Sur l’estrade, on constate la présence d’une grosse mappemonde, à gauche de l’estrade et puis d’une tête réduite de cheval blanc, entre deux claviers. Les musicos grimpent sur le podium. Un drummer, deux claviéristes, un bassiste et un guitariste. Barbe de trois jours, Neil Hannon arrive quelques secondes plus tard. En costume de Napoléon. Il affiche un sourire narquois. Applaudissements nourris. On est en France, pardi ! Aussi, après avoir amorcé son set par l’hilarant « How can you leave me on my own », il embraie par l’inévitable « Napoleon Complex », deux pistes issues du dernier opus. Pour ce dernier titre, un des claviéristes est passé à l’accordéon ; et ses interventions nous bercent littéralement, même lorsqu’elles baignent dans un climat ‘guinguette’. Elles vont d’ailleurs régulièrement colorer l’expression sonore. Quant à celles du drummer, elles sont singulièrement toniques. En outre, lorsque le guitariste, le bassiste –dont les déhanchements sont particulièrement sexy– et le second claviériste conjuguent leurs harmonies vocales, on se croirait presque au cœur d’un exercice de polyphonie vocale.

Neil dépose son couvre-chef sur la mappemonde, avant d’aborder « The frog princess », une chanson au cours de laquelle le bassiste se met à siffloter, alors que son leader charismatique souffle dans une drôle de clavinet. Ce dernier se sert un verre de vin. Proclame que le café est bon, puis affronte « Catherine the great », une diatribe à peine voilée du pouvoir politique en Russie. Mais Trump n’est pas davantage épargné. Son discours, entre les chansons, est très clair, à ce sujet. « The certainty of chance » clôt la première partie du show. La voix de Neil est emphatique, opératique même. Les chœurs sont éthérés. Les arrangements, dispensés par les synthés, reproduisent les orchestrations de cordes. C’est sans doute bluffant, pour une bonne partie de l’auditoire. Mais franchement, un quatuor de cordes aurait donné une autre dimension à la compo. Neil se retire quelques minutes. Les musicos en profitent pour régler leurs instruments en proposant une sorte d’‘ambient’.    

Hannon remonte enfin sur les planches. Il s’est changé. En homme d’affaires britannique, il s’est habillé de noir. Costard, et chapeau melon. Et, bien évidemment, le parapluie est de la même couleur. Sauf la chemise. Blanche et bien amidonnée. Le guitariste a opté pour le banjo, et le bassiste pour un ukulélé. Le combo se lance dans la valse « Bang goes the Knighthood ». Très british, of course. Et une attitude qui me rappelle quelque part le regretté John Steed, dans la série ‘Chapeau melon et bottes de cuir’. Encore que ses lyrics fustigent l’establishment, les tabloïds ; mais aussi les banques, qu’il estime responsables de la crise financière. Il fait tournoyer son pépin au cours de « The complete banker ». Pendant « Generation sex », Neil descend dans le public. Enfin dans l’allée centrale. Une vingtaine d’aficionados ont quitté leur siège ; et de leurs bras, forment une haie humaine, sous laquelle Hannon passe allègrement. Un peu comme lors d’une fête country. Quand il remonte sur l’estrade, c’est pour ouvrir son fameux globe. Afin de se servir un autre verre de vin. Des roadies lui apportent une chaise haute, sur laquelle il interprète « The happy goth ». Le spectre de Peter Hamill plane… Puis une seconde, afin d’accueillir Lisa O’Neil. Ensemble, ils vont interpréter « Funny peculiar », un morceau balisé par des sonorités de piano bar. Très cabaret ! Surprise, le band nous balance une cover, quand même abrégée, du « Brimful Of Asha » de Cornershop. C’est à partir de ce moment que le set va carrément changer de ton. Il devient plus rock. Le public se concentre de plus en plus dans l’allée centrale. « All the indie disco » enflamme les aficionados. Et la foule se lève enfin pendant « Something for the weekend ». A la demande de Neil, quand même. Une autre reprise ? Celle de Cilla Black, « Alfie ». Et après « I like », on lui apporte une belle guitare blanche sur laquelle, il va s’autoriser un solo. Pendant le dernier morceau du show, « National Express ».

Mais rapidement The Divine Comedy revient sur l’estrade. La troupe est sur sa lancée. Il faut donc battre le fer tant qu’il est chaud. Surtout quand il est bien rock. Mais avant de relancer la machine, Hannon rouvre sa mappemonde, et offre une tournée à ses musicos, n’oubliant pas de se servir un nouveau canon. D’un grand cru ? Ce n’était, apparemment pas, de la vulgaire piquette. Neil est un bon vivant, c’est une certitude. Les « Absent friends » ont probablement eu tort. Et ce superbe concert de s’achever –comme lors de la plupart de ses derniers sets– par le jubilatoire « Tonight the fly », sous les acclamations nourries de la foule…

Tracklisting

1. How Can You Leave Me on My Own
2. Napoleon Complex
3. Bad Ambassador
4. The Frog Princess
5. Catherine the Great
6. To the Rescue
7. The Certainty of Chance
8. Bang Goes the Knighthood
9. The Complete Banker
10. Generation Sex
11. Our Mutual Friend
12. The Happy Goth
13. I Joined the Foreign Legion (to Forget)
14. Funny Peculiar
15. A
Lady of a Certain Age
16. Songs of Love
17. Brimful Of Asha (Cornershop cover)
18. At the Indie Disco
19. Something for the Weekend
20. Bernice Bobs Her Hair
21. Alfie  (Cilla Black cover)
22. I Like
23. National Express 

Encore:

24. Absent Friends
25. Assume the Perpendicular
26. Tonight We Fly

(Organisation : FLP / Divan Prod)

Puggy

En pensant aux victimes du Bataclan…

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Puggy est en pleine campagne promo pour l’instant, en France. Il se produisait au Splendid de Lille, ce 13 novembre, salle dont il avait foulé les planches, 3 ans plus tôt. Et bien sûr, pour y défendre son quatrième opus, « Colours ». 

C’est le premier anniversaire des attentats de Paris qui ont lourdement frappé le Bataclan. On ne peut donc qu’y penser. Et les artistes n’oublieront pas de commémorer ce drame.

Le concert est sold out. A l’entrée, la file est longue d'une cinquantaine de mètres. 

La capacité du Splendid est estimée à 900 âmes. Cet ancien cinéma reconverti en salle de concert est vétuste ; mais elle a son charme. Pas facile de se faufiler jusqu'aux premiers rangs. Tant pis, votre serviteur décide de s’installer à hauteur de la table de mixage.

Le supporting act est assuré par Faon Faon (NDR : voir présentation et review concert accordé au Brass de Forest, ici.

19h00 précises, les lumières s'éteignent. Les deux filles débarquent de l’arrière de la scène. Elles portent sur la tête une coiffe blanche à franges en papier. Une bande enregistrée déclamatoire est diffusée dans les haut-parleurs. Il s’agit de ‘faontro’ », un enchaînement de différents jeux de mots et calembours, au cours duquel, l'expression 'Faon' est mise à toutes les sauces. Passé cette intro, elles déposent ces couvre-chefs sur un support. Fanny s’installe derrière son synthé, et Olympia, ses percus. Les clochettes résonnent. Olympia frappe sur ses percussions électroniques à l’aide de ses baguettes. Elles entament à deux voix « Fsld (Faon Sous La Douche) ». « Mariel » déboule, une ritournelle dansante qui vous invite lentement à investir le dancefloor. Les dominos et les jouets sont rangés. La tendre enfance est loin. Ne va pas trop vite ! On repart vers l'« Utopie », sans « Gravité ». Pour un petit voyage dans les fjords norvégiens, à la rencontre d’un « Eskimo », perdu sur un  îlot qui mange des grumeaux d'igloo. Conclusion, on a froid aux dents, mal au ventre et froid au coeur. Et cette french electro/pop rafraîchissante semble plaire à l’auditoire. Gravissons la « Montagne » par paliers,  jusqu'à 8 000 mètres. Le duo invite le public de reprendre le refrain. Une petite répétition est organisée. Olympia empoigne son ukulélé magique et Fanny le micro. Et le résultat est plutôt réussi, d’autant plus que le public accepte l’exercice choral avec enthousiasme. L’interaction est parfaite. Fanny pousse sa voix dans les octaves. « Mariage » clôt la prestation. C’est le morceau le plus délirant du concert. Il parle de blanc qu'elles n'aiment pas, de bistouquette et d'amour sans condition…

La scène n'est pas bien grande. Ziggy s’installe à droite. Armé de sa belle gratte (de couleur brune) électrique –parfois d’une semi-acoustique– Matthew se plante devant et au milieu. Romain, le plus agité, a opté pour le côté gauche. Le trio est soutenu par le claviériste/pianiste Matthieu Vandenabeele qui remplace John Janssens, depuis le début de la tournée consacrée au dernier elpee, « Colours ».

A l’issue d’une intro préenregistrée, le band monte sur l’estrade et attaque le dansant « Fight Like You'Re Fighting ». Matthew salue Lille. Il est vêtu d’un costume de couleur bordeaux. De teinte verte pour Ziggy et bleue pour Romain. Pas de chemise blanche, ni de cravate. « Feel So Low » et « Soul », sont davantage funky. Matt évoque le souvenir des attentats, de ses victimes, et remercie le public et les professionnels, pour avoir permis au monde de la musique, de continuer à vibrer pour des concerts. Après « Last Day on Earth (Something Small) », la température monte d’un cran. Mr Irons signale que c'est la première fois, lors de ce périple, que la formation va interpréter en ‘live’ « Gods Could Give », un morceau imprimé sur un mid tempo. Et le résultat est concluant. Puggy se permet même d’improviser sur les anciennes compos. De quoi leur communiquer une nouvelle jeunesse (« Goddess Gladys », « How I Needed You », « Something You Might Like » et « When You Know », titre qui achève le set). Ainsi le claviériste s’autorise quelques parenthèses jazzyfiantes. Quant aux hits, ils sont repris en chœur par l’auditoire, à l'unisson.

Le terrifiant « Territory » n’a donc pas été choisi pour clore le show, mais bien pour entamer le rappel. De quoi mettre tout le monde d’accord. Avant d’attaquer « You Call Me Up », Matt invite la foule à participer aux vocaux. Il la divise en trois parties, pour créer une polyphonie vocale, aux intonations différentes. Un chouette moment !

Puggy se produira à Forest National ce 9 décembre et à l’Olympia de Paris, le 31 janvier 2017.  

Setlist : Intro, « Fight Like You'Re Fighting », « Feel So Low », « Soul », « Last Day on Earth (Something Small) », « This Time », « Lonely Town », « Gods Could Give », « Goddess Gladys », « Ready Or Not », « How I Needed You », « Change The Colours », « To Win The World », « Something You Might Like », « Goes Like This », « When You Know »

Rappel : « Territory », « I Do », « You Call Me »

(Organisation : A Gauche De La Lune)

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