The Go ! Team venait présenter son troisième opus, « Rolling Blackouts », ce mercredi 23 mars, à l’Orangerie du Botanique. J’avais pu assister à un de leurs sets, dans le cadre du festival Pukkelpop, il y a quelques années ; un set excitant, énergique, au cours duquel la bande à Ian Parton était parvenue à mettre le feu, en balançant des brûlots lo-fi terriblement efficaces.
Ok Cowboy assure le supporting act. La formation bruxelloise a la délicate mission de chauffer la salle qui attend impatiemment la tête d’affiche. Pas un cadeau ! Et pourtant, emmené par le redoutable Bineta Saware, le quatuor se débrouille plutôt bien. Imprimé sur une rythmique quasi-disco, son rock poisseux et pourtant pas toujours accessible séduit l’audience. Faut dire que le charisme de leur chanteuse au timbre soul y est aussi pour quelque chose, une voix qui me fait d’ailleurs parfois penser à celle de Lisa Kekaula des BellRays. Et à l’issue de leur dernier morceau (NDR : que j’intitulerai « Dance »), une compo caractérisée par son irrésistible montée en puissance, le public les acclame. Une belle découverte !
Sur le podium, on remarque la présence de deux batteries. Elles sont décorées de néons fluo étoilés et donnent le ton : ce soir on est là pour s’amuser, faire des bonds et pas pour se prendre la tête. Vers 21h, l’ouragan venu de Brighton souffle enfin sur la scène. Le guitariste et le bassiste ont un look grunge. Et ils entrent immédiatement dans le vif du sujet pendant que les drummers canalisent toute l’énergie du show. Un démarrage sur les chapeaux de roues ! Ninja, la diva hip-hop balance son flow très british. Elle ne manque pas d’aplomb et son bagout est impressionnant. Kaori passe du clavier à la basse ou au chant (« Secretary Song ») avec une aisance déconcertante. Les musiciens semblent prendre leur pied sur les planches. Manifestement, le public apprécie ce mélange vivifiant de rock, hip et électro. Et il s’amuse ! Difficile d’ailleurs de résister aux nouveaux tubes du band insulaire, comme « Ready to Go Steady », « Rolling Blackouts » et « Apollo Thowdown », extraits du dernier album. Dommage que les balances ne soient pas au point. En outre, pour pouvoir percevoir les subtilités des compos du groupe, il est nécessaire de bien connaître leur répertoire. Et le spectateur lambda pourrait avoir l’impression d’entendre le même morceau tout au long de la soirée. A contrario, celui qui suit le parcours de la formation, depuis quelques années, se demande quand même si The Go ! Team n’a déjà pas fait le tour de la question. Parce que ce set ne suscite plus le même enthousiasme chez le véritable mélomane. Bref, si le groupe n’a pas failli à sa réputation de machine de scène, son show est tellement sur rails, qu’il ne parvient plus à surprendre…
(Organisation Botanique)