Un petit tour dans le passé. Ce jeudi 15 septembre, l’AB reconstituait involontairement un épisode de la série culte ‘Happy Days’. Chemises à pois rouges et Stilettos pour ces dames, bananes gominées et blousons en cuir pour ces messieurs. Ce soir c’est Rockabilly et look fifties à tous les étages. Normal, la salle bruxelloise accueille la fratrie la plus anachronique du moment : Kitty, Daisy & Lewis.
Il y a quelques mois, l’AB annonçait le passage en ses murs des frangins Durham. Le tout en configuration salle. On imaginait bien les trois Britons remplir une ABBox mais demeurait quelque peu sceptique sur leur capacité à combler la grande salle. Finalement, au jour J, Kitty, Daisy & Lewis n’ont pas vraiment eu de quoi rougir de honte. Devant eux se dressait un parterre plein à craquer. Et la fermeture des balcons du second étage portait presque préjudice au public, qui s’est retrouvé aussi à l’étroit que dans une boîte à sardines.
Sur scène, les trois musicos au talent incomparable réservent une surprise de taille à leur public. Jusqu’ici la petite Kitty, la grande Daisy et le charmant Lewis nous avaient habitués à un set à trois, en rangs serrés. Cette fois, la famille Durham est au grand complet ; et pour cause, la progéniture a emmené papa et maman sur les routes d’Europe et au-delà ! Daddy Durham se fait discret sur le côté gauche de la scène, armé de sa guitare. Mama Weiss, elle, se cale derrière une contrebasse à l’autre extrémité de l’estrade. Au milieu, leur enfants se placent tour à tour derrière des instruments et des micros qu’ils vont s’échanger tout au long de la soirée. « Smoking In Heaven ». Le ton est donné. Swing, Rockabilly, Blues et quelques notes de Ska vont se relayer durant près d’1h20. Remarquable pour son jeune âge, la formation affiche de plus en plus d’assurance sur les planches. Entre les morceaux, la petite famille reste concentrée et switche les positions en silence. Ce qui révèle une AB distraite et bruyante, un trait qui devient de plus en plus caractéristique du public de la salle bruxelloise. Pas le temps de râler, « Don’t Make A Fool Out Of Me », interprété par Lewis, chauffe l’auditoire en trois coups de gratte.
En milieu de parcours, le trio invite un certain Eddie Thorton rejoindre la troupe. Le gugusse débarque sur le podium, trompette à la main, prêt à en découdre avec le public belge. Le Jamaïcan donne le ‘La’ du petit quart d’heure Ska. Une discipline qui opère son apparition au sein de trois morceaux de « Smoking In Heaven », le deuxième LP de Kitty, Daisy & Lewis, publié quelques mois plus tôt. « Tomorrow », « I’m So Sorry » et « Hold Me Tight » s’enchaînent ; et le gars, surnommé ‘Tan Tan’ ne s’essouffle pas une seconde. Les jeunes musicos ferment la danse sur deux moments forts, « Messing With My Life » au groove puissant et un « Say You Will Be Mine » épique. Près de 10 minutes-marathon durant lesquels chaque membre du clan Durham se relaiera le temps d’un solo.
Deux morceaux en guise de rappel et le tour est joué. Pour Kitty, Daisy & Lewis l’heure de gloire à manifestement sonné. D’aucuns ne douteront plus jamais de leur capacité à remplir et secouer une assemblée de la taille de l’AB.
Organisation : AB + Live Nation