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Schizophrénie singulière pour identité plurielle Spécial

Écrit par - Akim Serar -

Chanson française ? Pas mon truc ! Trop snob pour ça. Vieux principes à la con, rarement démentis. Néanmoins, quelques exceptions notables sont tellement évidentes, qu’il serait obscène de les citer. Mais aucun attrait, en général, pour ce qui vient de l’Hexagone ou qui s’exprime dans la langue de Voltaire. Tout au plus quelques trucs sympas, de temps à autre. Mais rien qui ne rivalise avec la vraie musique, celle qui parle aux tripes. Chanson française = variété avariée. Quoique…

Entendu par hasard cette Brigitte, un soir d’été 2011. Vaguement scotché, tentative vaine de feindre l’indifférence. Quelque chose de spécial. Suffisant pour titiller ma curiosité. Allez, je tente le coup. Surtout pour vérifier de plus près que tout ce foin n’est pas mérité. « Et vous, est-ce que tu m’aimes ? » interroge l’album.

Après avoir vu ton spectacle, je te répondrai, ma petite dame. C’est jeudi, c’est l’hiver, et je me déplace pour tes beaux yeux. Alors montre-moi ce que tu as dans le ventre, Brigitte !

Salle bondée. Public qui ressemble à un autre, et pourtant, je sens bien que ce n’est pas le même. L’intrus, c’est moi. Je m’assieds dans les gradins.

Deux boucs campent sur le devant de la scène. Deux boucs et misère ! Prêts à en découdre avec le public. Prêts à livrer une joute avec moi. Deux boucs. Dualité. A l’image de cette fameuse Brigitte dont je ne sais rien ou en tout cas pas grand-chose. Etre bicéphale à la voix dédoublée. Tantôt brune, tantôt blonde, souvent les deux. Justement, la voici, justement, les voilà.

Enveloppées d’atours mystérieux. Costumes de cérémonies. Capes de jais et visages masqués. Entourées de musiciens affublés comme dans ‘Orange Mécanique’. Ça souffle le show et l’effroi. Je suis sceptique, mais bon public. Je contemple d’un œil Kubrick.

« Embrasse moi et tais toi » chante(nt) elle(s) d’une même voix.

Puis tombent les masques. Et qu’apparaissent strass et paillettes. Robes d’argents aux reflets captivants. Tenues de soirées pour enfin commencer. La sensuelle Brigitte décide de s’installer.

Fâchée sur ses kilos qui l’ennuient parfois,  Brigitte semble malgré tout, bien faire le poids.

‘Si j’avais le cœur comme de la pierre, j’embraserais tous les garçons de la terre’. Elle semble drôle et émouvante, elle a des atouts pour me plaire.

In English pleaze, Lady Brigitte singz sometimes like a cow, but I must admit, qu’elle en fait pas trop.

Les notes de guitares se renversent sous le charme de la belle. She’s singing very well. Puis Brigitte prends du poil de la bête. C’est la vengeance du loup.

Brigitte se déshabille. Se met à nu face au public. Ses musiciens s’éclipsent. La laissant se dévoiler avec pudeur et émotion. La voix étranglée lors d’un final subtilement amer, Brigitte s’en prend à cette nature qui lui refuse d’être mère.

Quand Brigitte pleure, se sont des larmes à double tranchant.

Ma gorge se noue et je découvre une Brigitte sensible et fragile. Ou bien est-ce là une manœuvre fort habile ? Le nœud se desserre et on passe au plat de résistance, après un petit crochet par un beau dimanche.

C’est l’heure du hit et l’ambiance monte de quelques crans. Clap ! Clap ! Dans les mains. Tout le monde s’amuse bien.

Gangster, voyou, dans sa Benz Benz Benz, Brigitte te veut à genoux.

Brigitte aime le soir, qu’on lui raconte des histoires. Des histoires de gangsters. Noires, comme une nuit polar.

Brigitte aime se faire femme aussi. Terriblement désirable. Version lumineuse, brillante et bandante d’un « I want your sex » débordant de sensualité. Brigitte sait jouer de ses charmes. Sans complexe face au business.

Candide et espiègle, elle s’abandonne au cœur d’un éclairage pourpre.

Quand Brigitte s’en va, c’est l’espace d’un instant, le temps de troquer sa tenue argentée pour une parure dorée qui illumine le cirque à ses pieds.

Pécheresse sans remords, Brigitte aime le Rock & Roll.

Plus sauvage que jamais, le regard enfiévré, son corps ondulant sous les caresses du succès.

Brigitte s’en va. Brigitte s’en vient. Brigitte s’éclipse et nous revient.

A cappella, sans d’autre filet que ses deux voix, elle subjugue l’auditoire en maîtresse du soir.

Humour au bord d’un verre, un dernier verre, juste un dernier ver.

Avant de prendre congé de nous, Brigitte envoie un dernier uppercut. “Eye of the Tiger”, en guise de chute.

Brigitte s’efface, la foule plébiscite. Brigitte a conquis tout le monde et je l’en félicite.

Ma réaction est mitigée vis-à-vis de l’aspect ‘grande messe pour foule en liesse’ et je suis passablement irrité par l’aspect ultra professionnel de ce show extrêmement bien huilé. Finalement, j’avais presqu’oublié que je m’étais bien amusé. Je l’avais dit : pas ma tasse de thé. Mais au final, j’en aurais presque redemandé !

(Organisation : Botanique)

Informations supplémentaires

  • Band Name: Brigitte
  • Date: 2012-01-26
  • Concert Place: Cirque Royal
  • Concert City: Bruxelles
  • Rating: 0
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