Quel plaisir de retrouver High Tone, groupe actif depuis 15ans sur la scène dub-électro et ultra-investi dans leur label Jarring Effects. Quel plaisir également de retrouver High Tone dans ses expérimentations collaboratives ! Je ne sais pas si vous vous en souvenez, mais ce soir, le groupe réitère une expérience déjà réussie en compagnie de pointures françaises issues du monde du dub telles que Kaly Live Dub (en 2002 avec Kaltone), Improvisators dub (en 2005 avec Highvisators) ou encore Zenzile (en 2006 avec Zentone). Sur ce coup là, c’est Brain Damage qui rejoint High Tone dans l’aventure ; et c’est parti pour 3h30 de show !
L’arrivée du gourou ! (Brain Damage Dub Session)
Brain Damage, maintenant seul suite au départ du bassiste, nous propose son show en mode ‘sound system’ et le jeu en vaut la chandelle…
Il est 20h40, un doux parfum règne sur Tourcoing et Martin entre dans sa ‘cage’ située devant la régie, face à la scène afin d’ouvrir le bal. Une installation impressionnante faite de lampes tentaculaires, de lumières bien calculées et d’un écran plutôt original sur lequel de la vidéo est projetée en continu. Cette première partie dévoile, en réalité, la refonte du groupe Brain Damage qui se concentre sur le sound-system en y ajoutant sa patte live. L’ambiance s’annonce torride. Pendant quelques quarante minutes, un son reggae/dub bien pêchu va nous être asséné. Des morceaux puissants tels « Royal Salute » ou envoûtants comme « Genetic Weapon » ont gonflé le public à bloc.
L’entrée en scène des sorciers (High Damage)
Un à un, les membres d’High Tone montent sur l’estrade ; à cet instant, c’est un dilemme pour le public… On profite du show en se tournant vers notre ami Martin, toujours survolté devant la régie ou on opte pour l’excellente installation scénique derrière laquelle on aperçoit à peine les musiciens. Ce qui est sûr, c’est que le VJing est à l’honneur ce soir ; et les multiples projections ont un effet hypnotique sur la foule. Un premier morceau vient ravir l’assemblée. C’est d’ailleurs celui qui ouvre la galette issue de cette riche rencontre, à savoir « The Dawn ». Ensuite, les sons joués par les Lyonnais sont triturés selon les envies du Stéphanois face à eux. Eh oui, on croirait presque assister à un match Lyon-Saint-Etienne, sauf que les buts sont des bombes (« ZZZ », « Dub on tune in and drop out »). Les passes se résument à des effets sonores impressionnants et aucun carton ne sera brandi. Trêve de plaisanterie, il faut bien avouer que ce set de près d’une heure a été intense (autant que l’album), bien léché et surtout très réussi. Un voyage à travers l’ethno-dub qui s’achève par l’excellent « The Dusk ».
Les sorciers sans leur gourou (High Tone)
Comme chaque bonne chose a une fin, nous sommes ravis de voir, d’entendre et de sentir High Tone reprendre le flambeau mais, cette fois, sans Brain Damage. Une sorte de (re)présentation de leur dernier album « Out Back » (2010), enrichi de quelques tracks plus anciens, destinés à faire vibrer les aficionados du groupe. Le style est plus dur, plus influencé novo-dub et nous empêche de rester en place. Le dubstep s’affirme tout au long de « Dub What » qui fera presque saturer les enceintes du Grand Mix ou encore « Uncontrolable Flesh ». N’oublions pas de préciser que la voix délicate de Pupajim sur « Rub a dub anthem » vient adoucir les mœurs et réveiller la foule. Que du bonheur ! Fin de ce set explosif, carré, puissant et impressionnant. Eh non ! Une petite pause après presque 3h de concert et les zicos viennent nous suggérer, euh... pardon, nous imposer l’excellent « Spank » qui va faire littéralement imploser la salle avant de couronner le tout en beauté par « Ask the dusk ».
Ce soir, le Grand Mix s’est envolé grâce à une soirée magnifiquement orchestrée par des gourous-sorciers qui sont loin d’être en panne d’idées !
(Organisation : La passerelle)